Ville de Montmagny – Capitale de l’oie blanche
La ville de Montmagny est située dans la région de Chaudière-Appalaches, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, à l’embouchure de la rivière du Sud, à 40 minutes de route à l’est des ponts de Québec. La superficie totale de la ville est de 145 kilomètres carrés et sa population atteint 12 mille Magnymontoises et Magnymontois. La ville est le centre administratif de la municipalité régionale de comté de Montmagny.
La ville s’étire d’est en ouest le long du Saint-Laurent et se termine au sud au piémont des Appalaches. Son territoire est constitué en grande partie de plaines fertiles typiques aux basses-terres du Saint-Laurent. Le territoire de la ville de Montmagny est bordé à l’ouest par Berthier-sur-Mer, à l’est par Cap-Saint-Ignace, au sud par Notre-Dame-du-Rosaire. À la limite sud-ouest se trouve Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud.
Le nom de Montmagny rappelle le souvenir de Charles Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France.
Son histoire débute le 5 mai 1646, date à laquelle une seigneurie, comprenant l’île aux Grues, l’île aux Oies, la Grosse île et la Petite île est concédée par la Compagnie de la Nouvelle-France à Charles Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France, qui la nomme Rivière-du-Sud. Le 10 janvier 1654, le gouverneur vend la seigneurie à Louis-Théandre Chartier de Lotbinière et Jean Moyen des Granges qui la revendent à leur tour. Ensuite, ce territoire change de mains à maintes reprises, et certaines parties en sont détachées, comme c’est le cas des îles aux Grues et aux Oies.
Les premiers colons y viennent vivre vers 1678. Ils s’installent à la Pointe-à-la-Caille en raison de la rivière à la Caille qui se jette dans le fleuve près de la limite ouest de Montmagny. À marée haute, cette rivière atteignait un niveau suffisant pour pénétrer dans les terres en barque et ainsi favoriser le commerce et le ravitaillement.
Les premiers colons s’y établissent donc vers 1678 et l’année suivante, on ouvre les registres de la paroisse Saint-Thomas-de-la-Pointe-à-la-Caille qui sera érigée canoniquement le 4 novembre 1714.
Cependant, l’érosion des berges du Saint-Laurent et l’envasement progressif des terres forcent les villageois à entreprendre une migration vers l’intérieur des terres, afin d’éviter que le fleuve n’emporte le premier cimetière érigé sur la falaise. On déterre alors les corps pour les transporter vers un autre cimetière, à l’abri de l’érosion.
Construite en 1716, la première église de la paroisse est abandonnée et emportée par les berges érodées.
Le village de Saint-Thomas est donc déménagé en entier dans le secteur de l’actuelle église Saint-Thomas. Cet endroit constitue le cœur du développement de la trame urbaine de Montmagny.
Le développement du village est interrompu par la guerre des Sept-Ans : le 9 septembre 1759, deux corps de rangers écossais commandés par le major George Scott débarquent dans la seigneurie de la Rivière-du-Sud pour brûler presque toutes les maisons.
La construction navale à Montmagny commence dès le début du XVIIIe siècle mais connaît son apogée avec le développement du commerce du bois, dès le début du XIXe siècle dernier Dans les années 1820, afin de répondre à leurs propres besoins d’exportation, William Price établit un chantier de construction navale dans le bassin de Montmagny. En plus d’y construire des navires voués au transport du bois et du papier, l’usine Price fournit des bateaux de patrouille pour la garde côtière, des barges et un remorqueur.
Au XIXe siècle, c’est à Montmagny que sont construits le plus de bateaux sur la Côte-du-Sud du Québec. Entre 1860 et 1930, époque florissante de l’industrie des Price, 26 navires ont été construits dans le bassin, principalement des goélettes (plus tard, la famille Lachance établit un chantier de construction navale au même endroit où les Price avaient établi le leur).
D’ailleurs, le transport maritime a été le principal moyen de communication et de transport entre les villages du littoral à l’époque. À partir du bassin de Montmagny, les marchandises étaient transportées en goélettes vers d’autres ports et, plus tard, vers des bateaux à vapeur amarrés en haute mer. Cette activité a mené à la construction de quais afin de faciliter l’amarrage des bateaux et l’embarquement des marchandises. En 1846, on installe des pilotis et en 1880 on entreprend la construction d’un débarcadère. Aujourd’hui, les vestiges de ce quai ont été restaurés et transformés en aménagement urbain : le Jardin des Souches. En 1906, un autre quai fut aménagé à l’embouchure du bassin, lequel a été allongé en 1916. La Société des traversiers du Québec utilise aujourd’hui ce quai pour assurer la liaison entre Montmagny et l’Île-aux-Grues.
Les municipalités de la paroisse de Saint-Thomas-de-la-Pointe-à-la-Caille et de la ville de Montmagny sont constituées civilement le 1er juillet 1855, après la disparition du régime seigneurial au Québec.
À cette époque, la ville et ses environs deviennent l’un des centres les plus importants de l’industrie forestière, ainsi, la municipalité se dote d’un premier hôpital régional, construit en 1885 (Hôpital Saint-Thomas de Montmagny). Un peu plus tard, en 1892, le Syndicat des cultivateurs de Montmagny est l’un des premiers syndicats fondés au Québec.
Le 2 avril 1966, les municipalités de la paroisse de Saint-Thomas-de-la-Pointe-à-la-Caille et de la ville de Montmagny se fusionnent pour devenir la nouvelle Ville de Monmagny.
L’économie de Montmagny est très diversifiée, en effet, on y fabrique des appareils électroménagers, des textiles.
La ville regorge d’attraits touristiques et de lieux patrimoniaux : on peut citer l’église Saint-Thomas qui loge le Musée d’art religieux Jacques-Simard ; le Jardin des souches, situé au quai Boulanger ; le Lieu historique national de la Maison Sir Étienne-Paschal-Taché, au 37, avenue Sainte-Marie ; la Maison Gilles-Casault, sise à l’adresse 780, boulevard Taché Ouest ; le Manoir Couillard de Lespinay, devenu le Manoir des Érables (220, boulevard Taché Est, ce bâtiment patrimonial loge une auberge et un restaurant de fine cuisine) ; le Manoir Couillard-Dupuis (301, boulevard Taché Est) –ce manoir loge le célèbre Musée de l’accordéon qui conserve une excellente collection d’accordéons de différents pays ; un parcours de golf de 18 trous, etc. Toutes les demeures patrimoniales sont soigneusement préservées et restaurées.
Montmagny jouit d’une situation géographique enviable, à la rencontre des eaux douces et salées du fleuve. Cet heureux mélange attire dans la région une foule d’oiseaux de rivage et c’est à Montmagny que vous pourrez observer les oies blanches de plus près. Lors de leur migration printanière et automnale, ces grands oiseaux s’arrêtent pour refaire leurs forces sur la batture et dans les champs agricoles. D’ailleurs, Montmagny, on y chasse le canard et l’outarde.
Pour la pêche, remarquez que c’est au large de Montmagny que l’on pêche environ 50 % de tous les esturgeons noirs consommés dans le monde.
Le Parc régional des Appalaches, d’une superficie de 90 kilomètres carrés est situé entre Montmagny et la frontière de l’État du Maine. Le mont Sugar Loaf, de 650 mètres de hauteur et le mont de la Grande Coulée (853 mètres de hauteur) y sont deux des repères les plus importants. La ZEC de l’Oie blanche se trouve également à proximité de la ville.
Le centre des fouilles archéologiques mérite une visite. Ce site est situé sur la Pointe-à-la-Caille, dont le nom rappelle le souvenir de Adrien d’Abancourt dit Lacaille, gendre de Louis Jolliet d’Anticosti, qui se noya en 1640 à l’embouchure de la rivière que, dès lors, on appela Lacaille. La Ville de Montmagny effectue des fouilles archéologiques sur le site de Saint-Thomas-de-la-Pointe-à-la-Caille depuis 2008. Les chercheurs ont entre autres mis au jour les fondations du premier presbytère.
Située à l’embouchure du bassin de Montmagny, la gare fluviale est le point de départ du traversier gratuit qui vous mènera L’Isle-aux-Grues.
La ville de Montmagny est située à environ 300 kilomètres de Montréal et 70 kilomètres de Québec, à l’embouchure de la rivière du Sud. On y accède en suivant la route 132 ou l’autoroute 20 x Route 283.
Notons finalement que la Ville de Montmagny est liée par un pacte d’amitié avec son homonyme en France. Grâce à cette collaboration, une exposition permanente en l’honneur de Charles Huault de Montmagny est installée dans le secteur de la promenade du Bassin, près d’un monument dédié à cet illustre personnage.
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