Renseignements utiles aux ménagères canadiennes en temps de guerre
Vitamine C pour parer à la lassitude – Au sujet des abeilles – Le caoutchouc
Le service diététique du ministère des pensions et de la santé nationale (Texte paru le 7 avril 1942 dans le journal Le Canadien). Voici le printemps ! Cette saison de renouveau, d’espérance… et de chapeaux neufs ! Mais il amène avec lui une fatigue physique, une lassitude. Pourquoi ? Le service diététique du ministère des pensions et de la santé nationale s’explique par la déficience, en cette saison et durant les dernières semaines de l’hiver, de cette chose précieuse qu’est la vitamine C.
Il ne s’agit plus, comme au temps de nos grand-mères, de prendre une dose de mélasse et de souffre. Nos diététiciens modernes savent qu’il suffit pour remédier à ce délabrement de la santé de préparer des repas qui contiendront le plus de vitamine C possible.
Comment? En faisant cuire les pommes de terre avec leur pelure – cuites au four fendues et beurrées, «en robe de chambre », elles sont délicieuses. Les fait-on bouillir? Laissons-leur encore leur pelure qu’on enlèvera évidemment après la cuisson pour les servir, entières ou pilées, assaisonnées et garnies de persil.
Les tomates en conserve sont aussi une bonne source de vitamine C. Mais elles ne doivent pas dépasser – pour un plat chaud – le point d’ébullition où alors la chaleur détruit les vitamines.
Autre chose encore. Mangeons de la rhubarbe crue préparée avec du fromage ou du chou. On la tranche mince, on la laisse tremper quelque temps dans l’huile et le vinaigre puis on l’ajoute aux autres ingrédients. C’est excellent et très bon pour la santé à cause des vitamines C que l’on se procure ainsi.
Pourquoi, dira-t-on, y a-t-il eu moins de vitamines C dans le menu quotidien depuis quelques semaines? C’est très simple. Le choix de fruits et de légumes frais est moins grand et ceux qui ont subi l’entreposage d’hiver ont inévitablement perdu une partie des vitamines qu’ils contenaient.
Les abeilles et le rationnement du sucre
Vous ne voulez pas souffrir du rationnement du sucre? Faites de l’apiculture. Le miel, aliment parfait à son état naturel, peut servir à sucrer plusieurs grandes quantités de cire pour fins de guerre, l’abeille, qui favorise la pollinisation, jouera, elle aussi, un rôle important dans l’effort de guerre du pays.
Le moyen le plus rapide de s’habituer à faire de l’apiculture est de commencer par les abeilles « en paquet ». Monsieur C.B. Gooderham, apiculteur du Canada à la Ferme expérimentale, à Ottawa, dit que, dans des circonstances normales, un paquet de deux livres vous remboursera vos frais ou mieux, dès la première saison, car on a déjà vu des paquets donner cent livres de miel en une saison.
On se procure ces abeilles dans les États du sud vers la fin d’avril ou le début de mai, mais M. Gooderham est d’avis qu’en Colombie britannique in n’est pas trop tôt de se les procurer en mars.
N’importe quelle banque vous donnera tous les renseignements sur l’acquisition de fonds américains. Il existe une taxe d’échange en temps de guerre – taxe de dix pour cent – sur tous les paquets d’abeilles et il n’est permis de dédouaner ces paquets qu’après le paiement de cette taxe. Les commandes devraient être faites bien avant la date de livraison désirée et indiquée et une marge accordée au cas de température défavorable, etc. Les apiculteurs provinciaux vous donneront les noms et adresses d’apiculteurs provinciaux vous donneront les noms et adresses d’apiculteurs de confiance qui sont aussi cités dans les publications d’apiculture.
Votre succès dépendra du moment où vous seront livrées les abeilles, de votre façon de les traiter, car elles demandent de grands soins. Aussi, une brochure spéciale peut être obtenue gratuitement au ministère fédéral de l’Agriculture, à Ottawa (No 2 – Abeilles « en paquet »).
Caoutchouc ! Caoutchouc !
Le caoutchouc est absolument nécessaire à nos armées. Il deviendra donc de plus en plus rare. En y mettant de la bonne volonté, nous en récupérerons une bonne quantité qui servira à la défense de notre pays. Quant à celui que nous possédons et que nous voulons faire durer, prenons-en grand soin. Voici quelques détails qui nous aideront : garder le caoutchouc dans un endroit frais et sec car il se détériore, à la chaleur et à l’humidité; mettre de la poudre de talc dans les plus d’un objet caoutchouté; bourrer les bottes et les imperméables avec du papier avant de les remiser pour l’hiver; ne pas se servir de ses gants de caoutchouc quand on polit les cuivres ou qu’on nettoie les chaudrons avec de la laine d’acier ou de cuivre. Ces deux métaux sont de mortels ennemis du caoutchouc.
Lire aussi :