Marchés publics en Nouvelle-France
Il est évident que c’est sur les Places d’Armes que les soldats s’assemblent pour leurs exercices militaires et défilés, qui attirent d’ailleurs de grandes foules.
Cependant, c’est sur les places publiques que les paysans apportent leurs divers produits: du bétail, du gibier, du poisson, des grains et des légumes.
On organise le marché public deux fois par semaine: le mardi et le vendredi. Ces jours-là, l’activité est fébrile, on se dispute les meilleures places, et ce au point que la ville de Québec finit par émettre une ordonnance pour y mettre bon ordre :
« Ayant été informé que les hommes et les femmes qui tiennent le marché dans la place de la Basse-Ville, causent un scandale qui fait peine à tout le monde, en se mettant à la porte de l’église, et en faisant un bruit, par les disputes qu’ils ont avec ceux qui leur achètent, qui trouble le service divin; puisque la sainteté de ce lieu, qui devrait imprimer du respect à tout le monde, n’empêche point ce désordre; pour y parvenir:
Nous faisons défenses à toutes personnes d’étaler leurs marchandises à la porte de la dite église et particulièrement pendant le service divin, pendant lequel leur faisons aussi défenses de parler assez haut pour causer du scandale à ceux qui y assisteront; leur ordonnons de se mettre au milieu de la place ou dans les côtés d’icelle, en laissant un passage le long des maisons; le tout à peine de dix livres d’amende contre chacun des contrevenants : la dite amende applicable à la dite église. »
La police veille également à ce que les marchands se gardent de surévaluer leurs denrées. De plus, un policier est toujours sur place pour protéger les bonnes gens des voleurs.
Parfois des « Sauvages » montent à la ville pour y vendre leurs fourrures sur la place publique. Puis ils s’arrêtent dans un des cabarets qui leur sont réservés, et qui sont organisés de telle sorte qu’ils y laissent souvent la totalité de ce qu’ils ont gagné en vendant leurs produits sur la place.
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