Maison François-Jacquet-Dit-Langevin

Maison François-Jacquet-Dit-Langevin dans la Haute-Ville de Québec

Comprise dans le site patrimonial du Vieux-Québec, la maison François-Jacquet-Dit-Langevin, un joyau architectural d’inspiration française, se dresse majestueusement dans l’arrondissement de La Cité-Limoilou à Québec, le long d’une des rues les plus anciennes de la Haute-Ville. Cette demeure historique se compose de deux parties distinctes, toutes deux construites en pierre.

La première partie, érigée initialement en 1675 et reconstruite vers 1690, se caractérise par son rez-de-chaussée surmonté d’un toit aigu à deux versants droits. À l’arrière de cette structure, une annexe en pierre datant de 1795 s’élève perpendiculairement, formant un retour d’équerre.

La seconde partie, plus récente, a été construite entre 1818 et 1820, puis modifiée en 18981. Elle se distingue par ses deux étages et demi, une façade plus proéminente et un toit à deux versants droits dont la pente est moins accentuée que celle de la partie plus ancienne.

Cette demeure témoigne ainsi de l’évolution de l’architecture résidentielle québécoise sur plus de deux siècles, alliant harmonieusement des éléments du XVIIe au XIXe siècle

Le gouvernement a classé ce bien immeuble patrimonial. La protection s’applique à l’extérieur et à l’intérieur de la maison, des dépendances, ainsi qu’au terrain.

Valeur patrimoniale

La maison François-Jacquet-Dit-Langevin présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. D’une part, cette résidence témoigne de l’expansion résidentielle et urbaine à Québec dans le dernier tiers du XVIIe siècle. En effet, jusqu’alors de grandes propriétés environnées de jardins appartenant aux communautés religieuses et au gouvernement colonial occupaient presqu’entièrement le territoire de la Haute-Ville.

En raison de la densité d’occupation de la basse-ville, les autorités concèdent désormais des lots le long des quelques rues qui délimitent ces propriétés. On fait ainsi élever le corps de logis d’origine de cette maison en 1675. On fait cela sur un terrain attribué l’année précédente par les Ursulines à François Jacquet dit Langevin (mort en 1677), maître couvreur en ardoise.

La construction borde la rue Saint-Louis, l’une des premières artères apparues sur le plateau, et sa situation en retrait de la voie publique s’explique par une légère modification de son ancien tracé. Il s’agit de l’une des plus anciennes demeures qui subsistent dans le site patrimonial du Vieux-Québec et même au Québec. D’autre part, cette demeure se relie à l’écrivain Philippe Aubert de Gaspé (1786-1871). En fait, sans jamais y résider, il en devient propriétaire en 1816. C’est l’année où il reçoit une commission de shérif du district de Québec. Avocat et seigneur de Saint-Jean-Port-Joli, il est l’auteur du roman « Les Anciens Canadiens ».

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La maison François-Jacquet-Dit-Langevin présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le corps de logis érigé en 1675 par Pierre Ménage (1648-1715), maître charpentier, et reconstruit vers 1690 par François de Lajoüe (1656-1719), arpenteur, mesureur et entrepreneur, présente les caractéristiques de la tradition française introduite en Nouvelle-France par ces constructeurs et leurs collègues.

De petites dimensions, ce corps de logis présente une épaisse maçonnerie de pierre crépie et un toit aigu à deux versants droits. L’annexe adossée à l’arrière en 1795 possède un grand âtre de cuisine caractéristique des intérieurs de cette époque. Le second corps de logis, ajouté entre 1818 et 1820, n’avait qu’un étage et demi à l’origine. On a fait reculer sa façade en 1898, lors de l’élargissement de la rue Saint-Louis. Il a été, par la même occasion, surhaussé d’un étage et coiffé d’un toit à deux versants de pente moyenne, adoptant ainsi le gabarit des demeures urbaines de la fin du XIXe siècle.

L’intérieur de la maison comprend un lambris à caissons, des armoires encastrées et un plafond à poutres apparentes et planches à couvre-joints, qui illustrent les aménagements et les méthodes de finition utilisés aux XVIIe et XVIIIe siècles. La maison François-Jacquet-Dit-Langevin est donc représentative de l’évolution de l’architecture résidentielle entre le XVIIe siècle et le tournant du XXe siècle.

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Maison François-Jacquet-Dit-Langevin
La maison. Source de l’image : bonjourquebec.ca.

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