Biographie de Louis-Alexandre Taschereau
Louis-Alexandre Taschereau naît le 5 mars 1867 à Québec, dans la maison du 26 de la rue Saint-Louis construite en 1842 par le juge à la Cour suprême Jean-Thomas Taschereau, le père de Louis-Alexandre. Sa mère s’appelait Marie-Louise-Joséphine Caron. Membre d’une vieille famille seigneuriale et libérale de la Beauce et véritable gentilhomme, Louis-Alexandre fait ses études au séminaire de Québec et à l’Université Laval, où il obtient un diplôme en droit, après quoi il est admis au Barreau du Québec, le 9 juillet 1889.
Il se lance dans la vie politique, il sert comme chef lieutenant au sein du gouvernement libéral de Lomer Gouin. Il pratique sa profession au cabinet d’avocat de Charles Fitzpatrick et de Simon-Napoléon Parent. Il est journaliste à l’Action libérale et président et vice-président de la Banque d’économie de Québec.
Élu député à l’Assemblée législative pour la première fois en 1900, il devient le ministre des Travaux publics sous Lomer Gouin de 1907 à 1919. Élu premier ministre en 1920. Taschereau encourage vigoureusement le développement, par l’entreprise privée, des ressources forestières et minérales importantes dans la région d’Ungava et de Nunavik que le Parlement du Canada avait ajoutée à la province de Québec. Il institue la Commission des accidents du travail, fait appel aux capitaux étrangers pour accélérer l’industrialisation du Québec et l’exploration de ses richesses naturelles, afin de tenter d’arrêter l’émigration massive vers les États-Unis.
Ses politiques mettent à l’épreuve la société agraire traditionnelle. Les libéraux de Taschereau étaient principalement opposés aux nationalistes tels que Henri Bourassa, éditeur de Le Devoir, et le prêtre catholique Lionel Groulx, éditeur de L’action canadienne-française. Louis-Alexandre Taschereau instaure également le monopole du gouvernement du Québec sur la vente des vins et spiritueux durant l’ère de la Prohibition aux États-Unis.
Il crée des écoles des beaux-arts à Québec et Montréal et subventionné les œuvres scientifiques et littéraires.
Les élections de 1932 sont mouvementées. Le chef du Parti Conservateur du Québec, le futur de maire de Montréal, Camillien Houde, était considéré comme une forme de renouveau pour la province de Québec avec son attitude populiste. Toutefois, Houde perd ce scrutin malgré un suffrage au-dessus de 40%. Les Libéraux ont réussi à aller chercher plus de 70 comtés. Houde conteste alors judiciairement le résultat des élections dans tous les comtés que les Libéraux ont remportés. Aussitôt la nouvelle session parlementaire ouverte, Taschereau fait voter une loi qui oblige les contestataires à payer de leur poche directement la procédure judiciaire, ce qui tue dans l’œuf la tentative de Houde pour contester l’élection.
Le gouvernement Taschereau crée un certain mécontentement au sein du Parti libéral. L’aile gauche « radicale » du parti quitte les libéraux pour former un nouveau parti, l’Action libérale nationale qui fusionnera avec le Parti conservateur du Québec afin de former l’Union Nationale sous le leadership de Maurice Duplessis, qui devient célèbre en dénonçant publiquement la corruption du gouvernement libéral de Louis-Alexandre Taschereau devant le Comité des comptes publics de l’Assemblée législative. La fin de la carrière politique est donc ternie par des accusations de Maurice Duplessis au sujet de gestes de hauts fonctionnaires du gouvernement Taschereau.
Taschereau démissionne après que son frère Antoine a avoué devant le Comité des comptes qu’il avait déposé sur son compte en banque personnel, les intérêts des fonds appartenant à l’Assemblée législative. L’élection de 1936 portant au pouvoir l’Union Nationale met fin à un règne libéral qui avait duré 40 ans.
Louis-Alexandre Taschereau meurt le 6 juillet 1952, à l’âge de 85 ans, et il est inhumé le 9 juillet 1952 dans le cimetière Notre-Dame-de-Belmont, à Sainte-Foy.
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