Tous les montréalais se sont conformés à la loi de l’inscription nationale
On estime que, dans tout les Canada, quelque 8,000,000 de personnes se sont inscrites durant les trois derniers jours. – On laissera peut-être quelques bureaux ouverts pour les retardataires
21 août 1940. – Les registraires de l’inscription nationale dans les seize circonscriptions de l’Île de Montréal estiment que tous les citoyens âgés de 16 ans et plus – sauf quelques rares exceptions – s’étaient inscrits hier soir, à la fermeture des bureaux.
Dans tout le pays, l’inscription s’est faite d’une façon enthousiaste et on croit que quelque 8,000,000 de personnes se sont conformées à la loi. Dans plusieurs circonscriptuons, il sera peut-être nécessaire, selon le juge Davis, directeur de l’enregistrement, de laisser les bureaux ouverts pour terminer l’inscription. Les touristes ont quelque peut compliqué le travail des registrarires dans certains endroits. Un cas particulaire est celui d’une ville de 30,000 âmes où on a enregistré plus de 70,000 personnes. À d’autres endroits, on a manqué de formules et il a été impossible de compléter le travail.
À cause du grand nombre de gens qui se sont enregistrés en dehors de leurs circonscriptions, il sera impossible d’avoir des chiffres exacts avant plusieurrs jours. À cause également du grand nombre d’ouvriers qui se sont enregistrés à leur travail, il semble, de prime abord, que tous les citoeyns ne se sont pas inscrits. Mais la majorité des registrarires affirment que toute la population s’est conformée à la loi.
Dans plusieurs bureaux, la journée fut tranquille contrairement à ce que l’on prévoyait. Mais les employés bénévoles ne quittèrent pas les lieux dans la crainte qu’un grand nombre de retardataires ne se présentent à la dernière heure. À Ottawa, on s’est dit très satisfait du résultat obtenu au cours des trois jours de l’inscription.
Les fausses cartes
La distribution de fausses cartes d’enregistrement s’est continuée hier. Un cas particulier est l’incident survenu au Y.M.C.A., rue Drummond. Le sous-registraire de ce bureau avertit la police, dans l’après-midi, qu’un enfant, apparemment trop jeune pour s’inscrire, avait jeté un paquet de cartes d’inscription sur la table, lorsqu’on lui demanda d’attendre que les autres citoyens se soient enregistrés. « Il n’est pas nécessaires de se les procurer ici », déclara-t-il avant de s’enfuir.
On a aussi découvert dans un autre bureau d’enregistrement un certain nombre de cartes signées et contresignées par le registraire ou son assistant, mais ne mentionnant pas de chiffre ou de noms.
La police n’a encore fait aucune arrestation. La police fédérale a admis « que des certificats aient été volés », mais elle a ajouté qu’elle n’et avait encore aucune preuve. « Dans chaque cas où nous avons fait enquête, a-t-on dit, nous avons constaté qu’il s’agissait simplement de rumeurs. »
8,000,000 d’inscrits
Ottawa, 21 août 1940. – L’inventaire national des ressources humaines prend fin ce soir. On croit, en général,que les 8,000,000 d’hommes et femmes, âgés de 16 ans et plus, se sont enregistrés depuis le début de ‘inscription générale, lundi soir. Le juge T.C. Davis, sous-ministre des Services de guerre, a déclaré, après un entretien avec M. Jules Castonguay, que la première partie du recensement des ressources humaines du Canada est maintenant terminée.
M. Davis a ajouté qu’il sera sans aucun doute nécessaire de laisser des bureaux ouverts pour terminer l’inscription des retardataires. On ne projetait pas de rouvrir les bureaux demain. L’inscription s’est effectuée sans beaucoup d’incidents.
Les touristes
Le grand nombre de touristes a compliqué le travail d’inscription. On a manqué de formules à plusierus endroits dans l’est canadien où dans quelques bureaux il a été impossible de compléter l’enregistrement. Dans un quartier, où il y a une population normale de 30,000 personnes, on avait inscrit cet après-midi au moins 70,000 citoyens.
Registraire arrêté
Vancouver, 21 août 1940. – La police a arrêté John A. Trofiminkoff, un Doukhobor de Vancouver, après que les registraires eurent démonté qu’il chargeait $1.75 eux hommes et $0.75 aux femmes pour se conformer à la loi de l’inscription nationale. Trofiminkoff avait été autorisé d’enregistrer les Doukhobors, mais on lui avait spécifié qu’il ne devait pas fair payer les gens.
Dons à Ottawa
Brockville, Ontario, 21 août 1940. Les sous-registraires de Gananoque ont demandé que leurs chèques soient returnés au Receveur général du Canada pour aider l’achat de matériel de guerre. Ceci signifiera une épargne de $144 au trésor. Les sous-registraires étaient payés neuf dollars pour leurs services.
À Longueuil
Longueuil, 21 août 1940. – Les citoyens de Longueuil ont observé la loi de l’inscription nationale en s’enregistrant nombreux durant les trois jours prescrits par le gouvernement canadien.
Une organisation de premier ordre a garanti le succès de ce travail gigantesque, M. Jacques Duclos, de St-Angèle-de-Monnoir, était le registraire du comté de Chambly-Rouville, et M. Hervé Paré, l’organisateur général de l’inscription pour Longueuil. Il avait comme assistants MM. Lionel Lespiérance et Lacide Lajoie. L’organisation comprenait également trente sous-registraires et autant d’employés bénévoles.
Les scouts catholiques et leurs confrères anglais ont fourni une aide appréciable. Dès jeudi, les sous-registraires recevaient les personnes désireuses de l’inscrire d’avance. Leurs demeures étaient assiégés. Une équipe spéciale a aussi visité les personnes incapables de quitter leurs demeures.
M.Paré déclare que 90 pour cent des citoyens se sont enregistés durant les trois jours, la balance représentant ceuux qui se sont inscrits à leur travail. Le registraire cite le cas particulier de plusieurs octogénaires et nonagénaires qui se sont pliés avec beaucoup de plaisir aux exigences de la loi. D’autres ont manifesté leur contentement de cet inventaire de nos ressoruces humaines.
Les organisateurs étaient aussi secondés par le maire Paul Pratt et les conseillers municipaux qui ont offert la salle du conseil où le bureau central était établi. M. Arthur Roy, de la Commission des écoles catholiques, mis l’école St-Georges à la disposition du gouvernement pour les citoyens de la partie est de la ville, et M. Arnold B. Lee, secrétaire-trésorier de la Commission des écoles protestantes, le Gardenville High School.
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