Canton de Lingwick en Estrie
La municipalité du Canton de Lingwick est située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de la ville de Sherbrooke, entre Sherbrooke et Lac-Mégantic, sur la rivière aux Saumons, dans la municipalité régionale de comté du Haut-Saint-François, de la région administrative de l’Estrie. Le canton de Lingwick regroupe les villages de Sainte-Marguerite et de Gould.
C’est en 1807 que le canton de Lingwick fut proclamé.
Le village de Gould fut fondé en 1836, quand la compagnie foncière British American Land Company – BALC entama la construction du village de Victoria (aujourd’hui disparu) qui se situait à trois kilomètres à l’ouest de Scotstown. La British American Land Company ou BALC fut créée notamment pour promouvoir la colonisation des Cantons-de-l’Est.
Vers 1838, environ 200 Highlanders de l’île de Lewis en Écosse s’installent dans le canton de Lingwick sur les lots de la BALC. Ces colons furent expulsés de leurs fermes de l’Isle of Lewis en Écosse lorsque les propriétaires fonciers décidèrent de transformer leurs terres agricoles en pâturages. En 1841, un autre contingent de plus de deux cents immigrants pauvres de l’île de Lewis arrivent à Gould.
Le nom de Gould rappelle le souvenir de Nathaniel Gould, administrateur de la British American Land Company et le nom de Lingwick rappelle un village d’Écosse.
Gould, premier village du pays gaélique des cantons, se développe rapidement grâce, entre autres, à la détermination de M. James Ross. Territoire agricole et forestier, propice à la construction de moulins en raison des confluents de la rivière aux Saumons et du ruisseau Moffat, le village devient le chef-lieu du canton en 1855.
Vers la fin de 1908, la paroisse Sainte-Marguerite est constituée sur une partie du canton de Lingwick.
Des attraits du hameau de Gould, on peut citer le magasin général du village de Gould, construit vers 1850 par James et Marianne Ross, qui fut le centre nerveux d’une activité économique effervescente. Aujourd’hui, cet édifice loge l’auberge écossaise La Ruée vers Gould. Un peu plus loin, au pied de la pente, près du ruisseau Moffat, la maison McAuley, construite en 1913, résidence touristique, peut accueillir jusqu’à douze personnes.
L’Église Chalmers, du culte presbytérien, fut érigée en 1891, mais depuis 1926, elle fait partie des églises unies du Canada.
Le Town Hall, daté de 1903, ancien centre communautaire et hôtel de ville de Lingwick, est aujourd’hui propriété privée.
Le Pont couvert McVitty-McKerry, de 62 mètres de longueur, enjambe la rivière aux Saumons. Il fut construit en 1893, et c’est le plus long pont couvert des Cantons-de-l’Est (le pont est interdit à la circulation automobile depuis 1979).
On trouve sur le territoire de Lingwick des résidences de style vernaculaire et les trois cimetières ancestraux. Les cerfs de Virginie sont abondants dans le territoire.
Le cimetière des pionniers, établi en 1837 y situé sur la route 108, est l’un des plus vieux cimetières d’origine écossaise dans les Cantons-de-l’Est.
Notons aussi que le Centre culturel Oscar Dhu présente spectacles et activités qui font revivre le passé et relatent l’héritage des ancêtres.
Les routes 108 et 257 traversent le territoire du canton. Le hameau de Gould est situé à l’intersection de ces deux routes.
Historique de la municipalité de canton de Lingwick
À l’instar des villages estriens de Bury, d’Eaton, de Stornoway, la municipalité de Lingwick, qui tire son nom du canton proclamé en 1807, a vu son territoire occupé par une vague de colons écossais à compter des années 1840.
Créé officiellement d’abord en 1845 sous le nom de Bury, aboli en 1847 et rétabli en 1855 à titre de municipalité du canton de Lingwick, ce territoire, qui se situe à 56 km au nord-est de Sherbrooke et à 12 km au nord de Scotstown, tirerait son appellation d’un village d’Écosse, même si certaines sources croient qu’il s’agit d’une agglomération de l’Angleterre.
Étymologiquement, ling à pour ses « buyère commune» ou « lingue », c’est-à-dire « morue longue », et « wick », hameau, village. Le paysage lingwickois se découpe sur le magnifique arrière-plan composé par le massif du mont Mégantic. Le nom primitif de Bury, désignation du canton voisin, s’explique par le fait que la British American Land Company avait pour projet de développer les cantons d’Eaton, de Bury et de Lingwick envisagés comme un seul ensemble.
Stanislas Drapeau signale la présence de 160 habitants, en 1815, à cet endroit, nombre qui passe à 808 en 1851, puis à 564 en 1861, en raison du déclin de la représentation britannique au profit de celle des francophones. Le principal centre habité de Lingwick portait le nom de Gould, rappel de Nathaniel Gould, l’un des principaux administrateurs de la British American Land Company, dont William Price était l’agent local à cette époque. Un bureau de poste a porté le nom de Gould entre 1851 et 1969. Sur le plan religieux, l’endroit est desservi par la paroisse de Sainte-Marguerite-de-Lingwick, érigée canoniquement en 1908, nom que porte également le bureau de poste local depuis 1965.
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