La langue française à Winnipeg
Un article paru dans le Free Press de Winnipeg, ces jours derniers, nous apprend qu’il est fortement question en ce moment parmi les autorités universitaires de Winnipeg, d’introduire l’étude de la langue française dans les écoles publiques anglaises.
Nous souhaitons, dans l’intérêt de l’harmonie des races au Canada, que ce projet soit mis à exécution. Ce sera en outre un grand pas de fait vers un enseignement plus large, plus lumineux, plus vraiment national.
Une protestation légitime
Le partie qui détient le pouvoir au Manitoba ne se gène nullement pour attenter aux droits des nôtres en cette province. On a appris sans doute que M. Roblin, premier ministre, en élaborant son projet de remaniement des sièges électoraux, a fait de son mieux pour détruire l’influence des électeurs de langue française. Aussi les protestations ont surgi et nous sommes heureux que des voix libérales se soient élevées pour condamner des procédés si manifestement injustes et hostiles aux principes d’égalité et de liberté.
Nous nous associons aux résolutions suivantes adoptées contre le projet Roblin, par l’Association libérales française du Manitoba. A sa dernière réunion l’Exécutif libéral français pour la Province, comprenant des représentants de tous les centres français de la Province a adopté la résolution suivante :
« Attendu que lors de leur dernière Convention Provinciale tenue à Winnipeg le 23ème jour de juillet 1902, les libéraux français ont adopté à l’unanimité et inséré dans leur plateforme la résolution suivante : Considérant que la population de langue française dans la Province du Manitoba, s’élève d’après le dernier recensement au chiffre de 22,000; considérant d’autre part que le Parlement Provincial aura à procéder à la session prochaine au remaniement des comtés dans la Province, nous demandons que les droits de notre population soient respectés scrupuleusement dans ce remaniement.
« Attendu que par suite de la loi de redistribution des cotés dans la Province du Manitoba, le comté de Lorne, où, par son nombre, le vote français exerçait un rôle prépondérant, a été effacé de la carte électorale, et le vote français dispersé, avec une intention évidente d’annihiler son influence, entre trois comtés;
« Attendu que l’association libérale de Saint-Claude a déjà protesté à cet égard;
« L’Exécutif de l’Association libérale française pour la Province du Manitoba, proteste énergiquement contre la conduite du gouvernement Roblin qui porte atteinte aux droits légitimes de la minorité française, et contribue à amoindrir sa légitime influence.
(Texte paru dans le journal Le Canada, le 4 avril 1903).
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