Lacs de la Côte-Nord
Voici quelques-uns des lacs de la région administrative de la Côte-Nord :
Lac Wabouchagamau
Situé sur la Côte-Nord, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de La Romaine, ce lac alimente la rivière Wabouchagamau, affluent de la rivière Olomane, de forme irrégulière, il mesure 7 km de long et couvre 8 km2. On ignore la signification précise de ce nom d’origine amérindienne. Selon le père Joseph-Étienne Guinard cette dénomination, contient les racines wabush, lièvre, et gamau, lac. La Commission de géographie du Québec, a accepté ce toponyme en 1965, après avoir tenté, sans succès, d’implanter le nom Lac Galleran, en 1944, d’après le père Guillaume Galleran, récollet né en France. Curé de la paroisse de Notre-Dame-de-Québec (1622-1625), il aussi le commissaire provincial des Récollets à Québec, de 1622 à 1629. Le nom Lac Galleran a paru sur une carte intitulée Côte nord du Saint-Laurent publiée en 1950 par le département des Terres et Forêts du Québec. De Wabouchagamou on connaît les variantes Wabouchagamau, Waboushagamo et Wabousagama, cette dernière ayant paru sur une carte de la Côte-Nord publiée en 1913 par le département des Terres et Forêts. Lea Montagnais, qui fréquentent la région du lac, lui donnent le nom d’Enipuhkau Nipi, de sens inconnu.
Lac Wickenden
Une des sources de la rivière Jupiter, le lac Wickenden, d’une superficie de plus de 3 km2, représente l’une des plus importantes étendues d’eau de l’île d’Anticosti. Voisine sud-est du lac du Rat Musqué, elle se situe au centre de l’île, dans une région très marécageuse. Paru sous la forme de Wickenden Lake, sur des cartes remontant à la fin des années 1930, ce toponyme est un rappel du passage de H. R. Wickenden à l’île d’Anticosti. L’équipage de Wickenden, directeur forestier de la Wayagamack Pulp and Paper Company, a évalué, en 1926, le potentiel économique des forêts anticostienne. Les conclusions de l’étude de Wickenden étant positives, l’Anticosti Corporation, qui regroupait la Wayagamack, la St-Maurice Valley Corporation et la Port Alfred Pulp and Paper Company acheta l’île le 29 juillet 1926 à son propriétaire, le sénateur français Gaston Menier.
Lac de Vaubois
Le lac Vaubois constitue une expansion importante du cours supérieur de la rivière Caniapiscau, à environ 50 km au sud-est du réservoir Caniapiscau. Séparé du lac Nouveau par une longue presqu’île, il est bordé de marécages considérables dans sa partie est. Son pourtour est ponctué d’un grand nombre d’îles, de presqu’îles et de baies plus ou moins échancrées. Il s’étire sur 27 km le long du nord au sud, alors que sa largeur atteint 3,7 km. L’origine de ce toponyme attribué en 1950 est inconnue, elle se rapporte peut-être ç un personnage illustre de France Vaubois est aussi le nom d’un ancien comté français. La famille Belgrand de Vaubois a fourni à la France de nombreux militaires de carrière. L’un de ses plus illustres personnages est Charles Belgrand, comte de Vaubois (1748-1839) qui a participé à la campagne d’Italie avec Bonaparte et se signala à la prise de Malte (1798). Un autre lac porte également ce nom dans le territoire non organisé de Lac-au-Brochet, sur la Haute – Côte Nord.
Lac U.S.A.
À quelque 70 km au nord-ouest de Baie-Comeau sur la Côte-Nord, se trouve une nappe d’eau de 3 km de longueur dont les contours rappellent approximativement la forme du territoire des États-Unis. En 1990, la Commission de toponymie a officialisé ce nom de lieu pour souligner le centenaire du United States Board on Geographic Names, le plus ancien organisme national institué pour gérer les noms de lieux d’un État. Lors d’une cérémonie tenue à Washington, en septembre de la même année, un certificat de désignation toponymique commémorative réalisé par la Commission, ainsi qu’une plaque murale localisant l’entité ont été remis au président de cet organisme centenaire. Le lac U.S.A. paraît sur une carte du Québec éditée par le National Géographique Magazine en 1991.
Lac Ti-Mé
Situé à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Forestville sur la Haute-Côte-Nord et à 457 m d’altitude, le lac Ti-Mé s’écoule dans le lac Montisembeau et, de là, dans la rivière Portneuf par le ruisseau Montisembeau. Rien de particulier ne le caractérise, si ce n’est son nom qui contient deux aphérèses : Ti pour petit, p’tit et Mé pour Aimé. Ce genre d’élision, où l’adjectif est réduit à ti- se rencontre parfois dans la toponymie du Québec, pour particulariser un prénom comme Ti-Jean, un prénom raccourci Ti-Brod (Wilbrod), un surnom Ti-Loup, ou parfois un hypocoristique Ti-Père, Ti-Pi. En général, le Ti n’entretient pas de rapport avec la taille de l’individu. Il indique plutôt la filiation est et est généralement porté par le plus jeune fils. Le mot p’tit s’emploie également dans une relation de voisinage comme le p’tit Poulin qui signifie le fils Poulin.
Lac du Tobogan
Ce très petit lac est situé à 30 km au sud-est du réservoir Pipmuacan et il se déverse dans le lac Griffiths. Toboggan est l’adoption anglaise de utapanask ou tabanask, mot d’origine algonquienne (cri et montagnais) qui signifie traîneau. De façon plus spécifique, le radical utap fait allusion à toute action pour tirer, remorquer vers soi quelque chose qui est attaché. Le terme toboggan, qui a pénétré dans le français du Canada à la fin du XIXe siècle par l’intermédiaire de l’anglais, désigne toute espèce de traîneau sans patin ; populairement on l’appelle au Québec traîne sauvage. Le toponyme est relevé sur une carte de compagnie forestière de 1960.
Lac des Traces Foulées
Dans la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier, sur la Côte-Nord, long de 2,4 km et large de 500 m environ, ce lac se trouve à quelque 75 km au nord-ouest de Port-Cartier. Ses eaux se déversent dans le ruisseau des Traces Foulées, tributaire de la rivière Pentecôte. Son nom lui vient du poème Le Monde de l’écrivain de Havre-Saint-Pierre, Roland Jomphe, publié dans son recueil intitulé De l’eau salée dans les veines (1978) : L’été s’en est allé/ Dans la vallée des autres/ Les arbres dépouillés/Balançant au destin/ Et les traces foulées/Se mirant au matin. C’est en 1989 que la Commission de toponymie a choisi ce nom, à la faveur de la désignation systématique des accidents géographiques majeurs et innomés de la réserve faunique.
Lac Vallard
Cette nappe d’eau, d’une superficie d’environ 60 km2, est située à une centaine de kilomètres au nord du réservoir Manicouagan, à la limite méridionale du bassin de la Caniapiscau. Approuvé en 1945, cet hydronyme rend hommage à Nicolas Vallard, citoyen de la ville française de Dieppe, considéré, à tort, comme l’auteur d’une carte du Canada, Terre-Neuve et du littoral de l’Amérique du Nord, de 1547. En réalité, cette carte œuvre d’un cartographe portugais, selon Henry Harrisse (1900), ou d’un cartographe espagnol, selon William Francis Ganong (1933), fait partie d’un atlas qui contient quelques cartes de l’Amérique du Nord et du Sud. Cet atlas qui s’est retrouvé à Dieppe aux mains de Vallard en 1547 est considéré, au moins depuis 1900 par Harrisse, comme l’œuvres d’une personne autre que Vallard. Cette carte, qui renferme des toponymes en français, en portugais et sans doute en espagnol, a servi à plusieurs cartographes par la suite et, notamment, à Desceliers (1550).
Lac de la Trompe-la-Vue
Situé à 55 km au nord-ouest de Sept-Îles, ce lac de la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier, sur la Côte-Nord, s’est vu attribuer un nom par la Commission de toponymie, en 1989, à l’occasion d’une opération de dénomination systématique des entités géographiques majeures de cette réserve faunique qui étaient encore innommées. Il s’agit d’un nom descriptif suggéré par la forme du lac. Celui-ci se se compose en effet de deux parties longues de 1 km disposées selon un angle de 120e et partiellement fermées par des pointes, de sorte qu’un observateur placé au milieu de l’une des parties ne peut pas apercevoir l’autre. Les eaux du lac Trompe-la-Vue se déversent dans la rivière Asquiche.
Lac Tétépisca
Ce lac étroit de l’arrière-pays de la Côte-Nord, d’une longueur de 27 km et d’une superficie de 30 km2, s’étend à 30 km au sud-ouest du réservoir Manicouagan et à 60 km au sud-est du lac Plétipi. Il constitue un élargissement de la rivière Legarrec qui se déverse dans la rivière aux Outardes. Tétépisca pourrait provenir du mot montagnais tshetshipiskau, à cause des montagnes, la nuit tombe plus tôt qu’ailleurs ou peut-être du terme cri titipaskwahwew, il s’enroule autour d’un bois. Les sommets élevés bordant le côte ouest du lac expliqueraient l’origine du nom. La première attestation de ce toponyme dans les relevés officiels remonte à 1945.
Lac Vopell
Long et serpentiforme, ce plan d’eau du Labrador se trouve à quelque 4 km à l’est du lac du Sable et à environ 75 km au sud-ouest de Schefferville. Une importante presqu’île s’avance vers l’ouest puis tourne au sud pour occuper une bonne partie de son centre, ne laissant que relativement peu d’espace à l’élément liquide. Fixé en 1968, ce toponyme évoque un cartographe allemand, Caspar Vopell (1511-1564), né à Medebach en Westphalie. Professeur de mathématiques à l’Université de Cologne et fabricant de globes terrestres, Vopell réalisa en 1545 une carte murale du monde, mesurant 1,80 x 1,20 m, où l’Amérique du Nord apparaît comme un prolongement de l’Asie, et sur laquelle est indiquée la Terra Francesca. Recopiant cette carte, Giovanni Andrea Lavassore grava sur bois douze blocs qui permirent son impression en 1558. Très décorée, cette carte contient de nombreuses inscriptions et des dessins dont l’un, en particulier, montre Charles Quint s’entretenant avec Vopell, à Cologne, sur les récentes découvertes effectuées dans le monde. D’autres cartes du monde, mais surtout de l’Europe, sont attribuées à ce cartographe important du XVIe siècle.
Lac Vermeulle
Cette nappe d’eau de la Côte-Nord se trouve à l’extrémité nord de la section orientale du réservoir de Caniapiscau, à environ 40 km au nord-est du lac Delorme et à quelque 25 km au nord-ouest du lac Clairambault. Le lac reçoit les eaux de son voisin est, le lac D’Esperey, et il alimente à l’ouest le lac Porée. Long de 34 km et large de 3 km, il atteint une superficie du plus de 77 km2. On connaît peu de chose de celui dont le nom apparaît sur des documents cartographiques au moins depuis 1942. On sait cependant que Louis Vermeulle fut l’un des membres de la société fondée en 1613 par Champlain pour développer et peupler la Nouvelle-France. Formée à Fontainebleau, cette société lie les associés pour onze ans et leur accorde le monopole de la traite sur les rives du Saint-Laurent. En contrepartie, la Compagnie du Canada – aussi appelée Compagne de Condé, du nom du prince de Condé, vice-roi du Canada, Compagnie de Champlain et, surtout, Compagnie ou Société de Rouen et de Saint-Malo, les membres de la société provenant majoritairement de ces deux villes – doit établir six familles en onze ans. Elle perd son monopole en 1620, parce qu’elle n’avait pas rempli ses engagements.
Lac de Bonnes Chasses
Se trouvant dans la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier, à cheval sur sa limite ouest, ce lac de la Côte-Nord mesure 3 km de long et 400 m dans sa plus grande largeur. Son nom lui vient d’une expression employée par l’écrivain Yves Thériault, dans son roman Ashini (1960), pour désigner le paradis, comme l’entendent les Montagnais : « Il s’est fait un noir profond d’où je suis sorti dans la lumière immense. Aux côtés du Tsche Manitou le bienfaiteur, j’habite maintenant, au-delà de la vie, les Terres de Bonnes Chasses. » La Commission de toponymie a choisi le nom de ce lac en 1989, alors qu’elle procédait à la dénomination systématique des accidents géographiques majeurs de la réserve faunique encore dépourvus de noms. Le lac en question appartient effectivement au territoire que fréquentent les Montagnais et se trouve à environ 55 km à l’ouest de Port-Cartier. Il reçoit ses eaux du lac Alfred-De Vigny et se déverse dans le lac Sainte-Anne, qui appartient au bassin hydrographique de la rivière Toulnustouc, affluent de la Manicouagan.
Lac du Shintô
Cette étendue d’eau de la Côte-Nord, située 2,2 km au sud du lac au Brochet et à 16 km au nord-est du réservoir Pipmuacan, est alimentée par deux petites rivières anonymes et se déverse dans la rivière au Brochet. Le shintô (voie des dieux) ou shintoïsme, vieux culte populaire et religion officielle du Japon jusqu’en 1945, combine la vénération des forces naturelles et des ancêtres, laquelle se traduit souvent par l’exaltation de l’empereur et de la race japonaise. Shintô a été choisi par la compagnie d’origine japonaise Daishowa pour dénommer ce lac d’un territoire forestier en cours d’exploitation.
Lacs Siamois
Les lacs Siamois sont reliés au lac Nipi, sur la Côte-Nord, source de la rivière du même nom. Ils se trouvent immédiatement à l’ouest de la réserve indienne de Betsiamites, à environ 50 km à l’ouest de Baie-Comeau. Les deux lacs sont unis l’un à l’autre par un court et étroit passage. Cette configuration particulière des plans d’eau a motivé le choix du toponyme. Quelques autres lacs québécois portent la même dénomination.
Lac de la Squaw
Situé à un peu moins de 3 km au nord de Schefferville, ce lac reçoit les eaux de son voisin méridional, le lac Maryjo, et se déverse dans le lac de La Cosa, à peu de distance au nord-ouest. Le terme anglais squaw, connu et utilisé partout en Amérique du Nord, dérive du cri et du montagnais iskwew et désigne la femme chez les Amérindiens. Le rôle de la squaw varie selon les coutumes et les valeurs des sociétés amérindiennes. Il semble plus important chez les Iroquoiens, vivant traditionnellement sous un régime matriarcal, qui, chez les Algonquiens, dont la structure de la société était patriarcale. L’hydronyme Lac de la Squaw paraît sur des documents cartographiques depuis la fin des années 1960. Auparavant, c’est-à-dire, au moins depuis 1944, les cartes indiquaient « Squaw L. » ou lac Squaw. Il existe au Québec plus d’une vingtaine d’entités, majoritairement des lacs, portant le spécifique Squaw.
Lac Surprenant
De forme irrégulière et mesurant 5 km de longueur sur 3,5 km de largeur, le lac Surprenant se trouve à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Fermont, sur la Côte-Nord. Il se décharge dans la rivière Caniapiscau, affluent de la rivière Koksoak qui se jette dans la baie d’Ungava. Officielle depuis 1968, cette dénomination rappelle François Surprenant, dit Lafontaine (1788-1859), . Ce cultivateur et capitaine de milice, originaire de Saint-Philippe, au sud de La Patrie, s’est signalé pendant l’Insurrection de 1837-1938. Fait prisonnier en 1837 à Saint-Jean, puis libéré, il participa avec les Patriotes au raid de La Tortue, le 3 novembre 1838. De nouveau prisonnier, il se trouva parmi les 99 condamnés à mort, mais il fut finalement gracié en 1839.
Lac des Eudistes
Nappe d’eau formée par l’élargissement de la rivière Manitou et située dans le territoire non organisé de Lac-Jérôme, à 20 km en arrière du littoral du golfe du Saint-Laurent, dans la région de la Basse-Côte-Nord. Le lac des Eudistes mesure 10 km de longueur sur 4 km de largeur. Il a été dénommé ainsi en l’honneur de la congrégation de Jésus-et-Marie, dite des Eudistes, fondé à Caen en 1643 par saint Jean Eudes. Dispersée par la Révolution française, la congrégation s’est reconstituée en 1826 en se consacrant à l’éducation et à la propagation de la foi. Les Eudistes sont venus s’installer dans les Maritimes en 1890, puis au Québec à partir de 1903. On leur a confié alors l’immense territoire de la Côte-Nord, incluant l’île d’Anticosti, où ils ont prise charge de nombreuses paroisses, missions et établissements scolaires. Leur œuvre s’étend dans toute la province. Le nom du lac est signalé comme nouvelle dénomination, en 1916, dans Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec, premier rapport publié par la Commission de géographie. Les Montagnais désignent ce plan d’eau Mantu Nipi, lac du Grand Esprit. Variante : Lac à Sec.
Lac Bétaux
En 1948, la Commission de géographie a utilisé le patronyme d’Antoine Bétaux, époux de Jeanne Cartier, née en 1825 et descendante en ligne directe d’Étienne Cartier, oncle du découvreur du Canada, pour baptiser un lac de la Côte-Nord. Situé à plus de 115 km au nord-ouest du village de Saint-Augustin, il alimente la rivière Natauakamiu, affluent du Petit Mécatina., Le lac Bétaux est également connu des Montagnais sous l’appellation de Hapituhkau Nipi ou lac entouré d’une forêt d’épinettes blanches.
Lac aux Sauterelles
Le lac aux Sauterelles, sis à environ 200 km au nord de Havre-Saint-Pierre, dans l’arrière-pays de la Côte-Nord, représente un plan d’eau d’une superficie de 17 km2 et d’une longueur maximum de 20 km ; un petit lac du même nom prend place à 6 km au nord-est. Ce lac, de même que les lacs Brigeart, Thévet et autres, emprunte la rivière aux Sauterelles pour se décharger dans la rivière Romaine, à quelque 40 km en direction est. C’est la forme du lac qui épouse celle de deux sauterelles se trouvant nez à nez, qui serait à l’origine de cette appellation sanctionnée en 1945 et notée sur la carte officielle du Québec dès l’année suivante. Les Montagnais quant à eux l’identifient sous l’appellation Katnukamat ou Katnukamaht qui traduit par « lac long ».
Lac Bouffard
À plus de 90 km au nord-ouest de Port-Cartier, sur la Côte-Nord, cet élargissement de la rivière Toulnustouc reçoit les eaux des lacs Caron et Fortin, situés respectivement à une vingtaine et une dizaine de kilomètres plus au nord. Le toponyme Lac Bouffard honore, depuis le début des années 1910, la mémoire de Jean Bouffard (1860-1920), originaire de Saint-Laurent, île d’Orléans, et diplômé de la Faculté de droit de l’Université Laval. Après quelques années de pratique privée, il devient, en 1891, en 1891, conseiller juridique au département des Terres et Forêts du Québec. Il enseigne également la législation domaniale à l’Université Laval. Bouffard est l’auteur du Traité du domaine, publié un an après sa mort, synthèse des règles de droit concernant la tenure des terres et le régime juridique des eaux depuis la découverte du Canada par Jacques Cartier.
Lac Brûlé
Ce lac constitue un élargissement de la rivière Romaine, laquelle débouche dans le détroit de Jacques-Cartier, à l’ouest de Havre-Saint-Pierre. Long de 34 kilomètres et large de 6 kilomètres, il a une superficie de près de 89 kilomètres carrés et s’étend à quelque 50 kilomètres au sud de la frontière du Labrador terre-neuvien. Paraissant sous la forme « L. Brûlé » sur des cartes de 1898 et de 1907, ce toponyme se transforme en Burnt Lakes – traduction anglaise de Lacs Brûlés – sur une carte de 1911 puis reprend son appellation française sur une autre carte datant de 1924. Au XIXe siècle, on désignait par Lacs Brûlés, outre la présente nappe d’eau, les lacs Lavoie et Anderson. Les Amérindiens le nomment Apuabushkau ou Apuabushkash. Le lac Brûlé doit son son à un ou plusieurs incendies qui ravagèrent le territoire environnant. On retrouve au Québec 167 entités géographiques, majoritairement des lacs (90), des ruisseaux et des rivières, qui portent officiellement le déterminant Brûlé, Brûlés, Brûlée ou Burnt.
Lac du Cabouron
Cette étendue d’eau de la Côte-Nord, communiquant avec plusieurs autres petits lacs, se déverse, quelques kilomètres plus à l’est, dans la rivière Godbout. À une trentaine de kilomètres au sud – sud – est, se trouve la municipalité du village de Godbout et le fleuve Saint-Laurent. Le canadianisme « cabouron » se définit comme un monticule, une petite colline. Une éminence de ce type s’élève d’ailleurs à peu de distance de l’extrémité sud du lac. Au moins une bonne dizaine d’autres entités géographiques, majoritairement des lacs, portent ce nom au Québec. En ancien français, « cab », du latin « caput », signifie tête. « Bouron » est pour sa part un terme dialectal qui a le sens de « gonflement, élévation ».
Lac Cacaoui
Sur le territoire de la ZEC Matimek, cette étendue d’eau d’une superficie de 16 km2, alimente la rivière Cacaoui, affluent de la rivière Sainte-Marguerite. Sept-Îles se situe à près de 80 km au sud-est de ses rives. « Cacaoui », variante graphique de « kakawi », désigne une espèce de canard marin à longue queue (Clangula hyemalis ; Oldsquaw). Placide Vigneau, le chroniqueur des îles de Mingan et de Havre-Saint-Pierre et des environs le prononcent cacaouite. Loquace, il émet un ah-ah-wè musical, son qui a pu influencer les auteurs du nom de ce volatile. La Commission de géographie a approuvé ce toponyme en 1945.
Lac de la Cache
De forme allongée et légèrement orientée du nord-est au sud-ouest, cette étendue d’eau, située à 5 km au nord-est du barrage Daniel-Johnson, se déverse dans la rivière Maincouagan par le ruisseau Dionne. Une « cache » est un endroit soustrait aux regards et dont se servent marchands, trappeurs et explorateurs pour garder et entreposer leurs provisions, armes, biens et fourrures. Le lac de la Cache, dont le nom a été approuvé en 1945, se situe d’ailleurs dans une région desservie ou exploitée, au XVIIIe et au début du XIXe siècle, par deux postes de traite, respectivement construits à l’embouchure et près de la source de la rivière Manicouagan. Par ailleurs, une cache est aussi un abri de chasseur fait de roseaux ou de branches pour attendre le gibier et le surprendre. En montagnais, le lac est connu sous le nom de Katshenukamat ou « lac log ». Au moins une trentaine d’entités diverses, dont plus de la moitié sont des lacs, portent la dénomination de Cache au Québec.
Voir aussi :