La prospérité à domicile des Hollandais en Europe médiévale
Prospérité à domicile : Le commerce avec l’outre-mer rendit prospère toutes les couches de la société hollandaise. Rien n’était plus révélateur de cet enrichissement que l’entrain avec lequel les Hollandais buvaient, mangeaient et fumaient. Les denrées alimentaires abondaient ; le vin et la bière en provenance de France et d’Allemagne coulaient à flot, et le tabac – réduit en poudre à priser ou manufacturé pour être fumé dans de longues pipes d’argile – était apprécié en toutes occasions. Même le mendiant avait sa tabatière et souvent il s’accordait une prise avant de tendre la main.
La fabrication de la pipe devint une industrie nationale, car il n’était pas rare qu’un homme fumât quatre ou cinq pipes différentes après le repas. Il lui était même loisible d’écouter des poèmes à la gloire de cette « herbe médicinale ».
Les bourgeois hollandais aimaient profondément leurs maisons. Pratiquement ils s’y réfugiaient toujours, hors de leurs heures de travail. Ils trouvaient normal de consacrer de grosses sommes d’argent à leur ameublement. Les luxueux secrétaires et bonheurs-du-jour, les riches chaises et tables, les bibelots de prix, les services de porcelaine de ses investissements. Les épouses les entretenaient avec un zèle fanatique.
Pour préserver l’ordre méticuleux de la cuisine, les mets étaient préparés dans un petit office. Parce qu’ils risquaient de déranger quelque chose, les enfants étaient généralement bannis de la maison, sauf à l’heure du repas ou du coucher. Pauvres ou riches, les gamins devaient s’ébattre toute la journée au soleil et à l’air pur.
La prospérité engendre des richesses artistiques : en quête des moyens raisonnables de dépenser leur argent, les Hollandais découvrirent que l’art était source de plaisirs et de profits. Le marchand de tableaux et d’objets d’art, qui exerçait son négoce dans une galerie du genre de celle représentée sur le tableau « Une galerie d’art » (peinture à l’huile sur toile, école flamande, XVIIe siècle, National Gallery, Londres), servait d’intermédiaire entre les peintres et leurs protecteurs. La clientèle de ces artistes s’étendait jusqu’à la cour de Louis XIV et elle comptait même des collectionneurs italiens et anglais. Cependant, les Hollandais de la classe moyenne fournissaient le gros de la demande. Souvent, les bourgeois s’intéressaient à l’art, moins par souci d’esthétique que parce que de tels objets témoignaient de leur fortune nouvellement acquise. Ils tenaient par-dessus tout à ce qu’un tableau donnait une représentation fidèle de leur cadre de vie, et les peintres étaient heureux de les satisfaire. Pour la plupart, les artistes hollandais n’étaient que de bons exécutants.
Les assiettes Ming disposés auprès d’un pot à vin hollandais d’étain étaient ramenées d’Extrême-Orient à bord des navires de commerce, chargés d’épis et de blé. Les demeures hollandaises étaient pleines d’objets précieux.
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