Une journée typique au Québec en juillet 1938

Chronique d’une journée ensoleillée au Québec. C’est arrivé le 3 juillet 1938

3 juillet 1938 : La fin de semaine est tristement marquée par la mort inattendue du R. P. Hugolin Lemay, de l’Ordre des Franciscains, et membre de la société Royale du Canada, de la société Historique de Montréal et de la société des Écrivains Canadiens. Le RP. Lemay, né il y à une soixantaine d’années à Saint-Edouard de Knowlton. a écrit et publié, au cours de sa vie, un nombre incalculable de livres, et son œuvre littéraire s’est spécialisée dans la bibliographie relative aux membres de son ordre.

3 juillet 1938 : Le rapport annuel du directeur de la police municipale. M. Fernand Dufresne, pour l’année 1937, ne manque pas d’intérêt et accuse maints importants changements en comparaison avec les années précédentes. Les plaintes des citoyens à la police, atteignent le joli chiffre de 16.000. 35.365 prisonniers ont visité les cellules; le nombre des automobiles volées est de 800 et 87 constables durent comparaître devant M. Dufresne, dont 53 furent condamnés à une perte partielle de leur salaire.

3 juillet

3 juillet 1938 : Une foule considérable de citoyens de Maisonneuve assiste à une grande assemblée convoquée par le club ouvrier Maisonneuve, dans le but de protester vivement contre le permis accordé par la ville, avec l’assentiment de l’échevin Georges Caron. à une compagnie, pour l’établissement d’un immense clos de charbon dans le quartier. Les orateurs protestent énergiquement et dénoncent l’action du comité exécutif ainsi que la conduite de l’échevin Caron qui, d’après eux, laissait se produire un événement qui aurait pu entrainer après lui des circonstances peu intéressantes.

3 juillet 1938 : Une jeune fille meurt tragiquement et un jeune homme qui lui tenait compagnie est transporté d’urgence à l’hôpital à la suite d’un drame de la jalousie, qui se déroule dans une pension de l’est de la ville. Voici comment l’on a pu reconstituer les faits. La jeune fille, Mile Germaine Rochon fut atteinte d’une balle de revolver que M. Frank Arthur Wixler, son ami, lui tira. Après son crime le jeune homme dirigea son arme contre lui-même et se logea une balle dan le cœur. Malgré son extrême faiblesse, il eut la force de faire demander une ambulance.

3 juillet

3 juillet 1938 : L’archevêché du collège Saint-Stanislas de Paris, sers ouverte ici, en septembre prochain. La nouvelle maison portera le nom de Collège français de Montréal. Le premier directeur en sera M. l’abbé Lemoine. chevalier de la Légion d’honneur qui, dès le début du mois d’août sera & la disposition des parents désireux de lui demander des renseignements. L’enseignement qui y sera donné sera le même que celui de Paris. Cet établissement contribuera à l’épanouissement et à l’enrichissement de la pensée et de l’esprit canadien.

3 juillet 1938 : On célèbre ces jours l’anniversaire de la Confédération qui évoque la constitution du pays. Les Canadiens fêtent dignement le 81ème anniversaire de cette vieille dame et forme des vœux pour sa santé perpétuelle. Tous les principaux édifices sont pavoisés à cette occasion et du monument de Sir George-Etienne Cartier, on procède à l’offrande d’une magnifique gerbe de fleurs. Plusieurs personnages officiels ont tenu à être présents à cette réunion.

3 juillet

3 juillet 1938 : 150 vieillards refusent leur chèque de pension. Pour autoriser un vieillard à demeurer chez les Petites Sœurs des Pauvres. celui-ci doit être sans le sou. S’il retire un revenu, comme le chèque de la pension ou autre, il n’est plus considéré comme pauvre et il doit quitter l’institution. Ce sont les règlements de la Maison, et il faut s’y conformer.

L’an dernier, à pareille date 200 vieux et vieilles résidaient chez Petites Sœurs des Pauvres Cette année il en reste 150. Chacun d’eux pour pouvoir rester à l’hospice ont dû refuser leurs pensions de vieillesse allouées par le gouvernement provincial. Les 50 autres qui ont préféré retirer leurs pensions et veiller à leur propre subsistance, ont dû laisser le refuge avec aucun espoir d’y revenir. Ces institutions sévères, venues de la Maison-mère en France, exigeaient que les vieillards renoncent à leurs allocations, afin d’éviter que cette maison le charité ne devienne une maison de pension.

Sans un sous

«C’était dur», de déclarer un vieillard, «être sans le sou depuis des années et être obligé de refuser un chèque de $325.00. Après tout, nous sommes mieux sans le sou et notre existence assurée chez les religieuses. Avec $20.00 par mois dans nos poches, il arrivera que nous dépenserons cet argent immédiatement ou bien nous risquerons de nous faire voler, tandis qu’avec les religieuses, nous sommes bien traités et pour des vieillards comme nous. c’est el préférable ».

Pèlerinage au Cap. C’est dimanche prochain, le 10 juillet qu’aura lieu le pèlerinage au Cap-de-la-Madeleine, à bord du vapeur « Richelieu », sous la direction de M. Le curé J.-E. Provost, de la paroisse du T.S.-Sacrement, de Lachine. Pour informations : s’adresser au presbytère, tél : Lachine 375. Mme Jos. Bleau, CLairval 5314; Mme E. Provost DOllard 6074.

Le collège français à Montréal

On à annoncé officiellement., ces jours-ci, que le Collège Stanislas de France aurait une filiale à Montréal. L’exécution de ce projet fait suite à l’organisation d’un lycée, dont il a été si souvent question au cours des derniers mois.

Ce ne sera pas un lycée dans le vrai sens du mot. La direction sera confiée à Un ecclésiastique français de haute valeur. L’enseignement sera confié à des laïques de France. Il y aura là un nouvel esprit et une nouvelle culture.

Ainsi se termine la discussion — bien inutile — autour de la création d’un lycée à Montréal. Quelques-uns avaient crié au laïcisme et avaient même fait allusion à des menées maçonniques. Toutes ces accusations sombrent dans le ridicule. Il s’agit d’un collège bien français et bien catholique, dans lequel on cherchera à donner aux jeunes une orientation différente.

Nous souhaitons bons succès à cette entreprise.

Fabriques d’armes au Canada

On fait actuellement un examen des usines des Chemins de fer Nationaux pour savoir si on peut les convertir en fabriques d’armes.

Cette initiative fait suite au programme d’armements de la Grande-Bretagne. Bien que le Canada ne se soit nullement engagé à prendre part à un conflit dans lequel l’Angleterre serait engagée, il est entendu que notre pays ne refusera pas d’exécuter les commandes payantes que lui donnera le gouvernement anglais.

Même si on est pacifiste, il ne faut pas être idéaliste au point de croire que le Canada doive refuser les millions qui s’offrent dans l’exécution d’un programme formidable d’armements. Si nous n’accomplissions pas cette tâche, d’autres le feraient pour nous, et alors, nous serions les dindons de la farce.

Cependant, chacun souhaite de tout cœur que la guerre n’ait pas lieu.

On l’a évité au moins vingt fois au cours de l’année présente. Il faudra l’éviter encore dans l’avenir. Car aucun malheur n’est comparable à celui d’un conflit universel.

178 arrêtés ministériels ont reçu, vendredi, le sceau du premier ministre

On commencera cet automne à payer les pensions aux mères nécessiteuses – Pas d’élections générales, dit le premier ministre

Québec, 2 juillet 1938. M. Maurice Duplessis a célébré la Confédération à son bureau en signant les 178 arrêtés ministériels que le cabinet avait passées à ses deux séances de la veille et en recevant quelques visiteurs.

Comme on l’interrogeait sur la rumeur d’élections générales provinciales. M. Duplessis a donné pour réponse : « Nous avons eu des élections générales il y a deux ans. Elles ont été décisives. Nous avons eu depuis des élections partielles sur trois points différents de la province où il y avait des représentations de divers groupes. Celles-là encore ont été décisives. »

Les vacances à plus tard

Comme on lui demandait s’il prenait des vacances bientôt, le premier ministre dit que le temps n’était pas propice. « Nous avons encore trop de choses à faire. » ajouta-t-il. Il nous faut constituer le comité pour le règlement final de la question des rentes seigneuriales. Il nous faut nommer le comité qui étudiera l’étendue des exemptions de taxes. Nous donnerons suite à la loi qui prévoit la nomination de curateurs aux biens des aliénés mentaux. On réorganisera le bureau de censure des films. Nous allons presser notre travail de réorganisation des tribunaux de la province. »

Versera-t-on les allocations aux mères nécessiteuses bientôt? Interroge-t-on.

Monsieur Duplessis – Nous sommes à terminer la compilation des renseignements que nous avons recueillis sur les différents systèmes en vigueur en Ontario et ailleurs. Selon toute vraisemblance nous commencerons à verser ces allocations de bonne heure à l’automne.

Nominations

La semaine prochaine, annonce M. Duplessis, le cabinet créera une bonne quantité de conseils du Roi au nombre desquels seront plusieurs députés. L’ancien gouvernement avait passé un arrêté décrétant qu’il fallait quinze ans de pratique pour être C. R. Toutefois, il n’y a rien dans la législation à ce sujet. On peut avocat faire conseil du roi lorsque le cabinet le juge à propos.

Parmi les arrêtés ministériels que M. Duplessis à signés hier plusieurs avaient trait à des conventions collectives de travail.

Le lieutenant – gouverneur avait à ratifier samedi matin les 178 arrêtés ministériels passés jeudi. Le premier ministre sera probablement aux Trois-Rivières lundi.

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Une rivière calme... Photo de Histoire-du-Québec.ca.
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