Jean Lesage

Biographie de Jean Lesage, premier ministre du Québec

Né à Montréal le 10 juin 1912, issu d’une famille modeste, Jean Lesage grandit à Québec, où sa famille déménage en 1921. Il fit ses études classiques au Séminaire de Québec.

Lesage fait ses études de droit à l’Université Laval et il est admis au Barreau le 10 juillet 1934. Il commence à défendre les couleurs libérales très tôt, influencé peut-être par son oncle Joseph-Arthur, homme politique, nommé sénateur en 1944.

En 1945, jeune avocat de talent, orateur classique mais efficace, Lesage est élu député fédéral libéral de Montmagny-Islet. Il sera réélu en 1949, 1953, 1957 et 1958.

Au Parlement canadien, Lesage est Vice-président du comité des banques et du commerce et Président du comité des pensions de vieillesse.

Il est nommé ministre du gouvernement fédéral du Canada, en 1953 (il est ministre des Ressources et du Développement Économique dans le Cabinet libéral de Louis St-Laurent et plus tard il obtient le portefeuille de Ministre du Nord Canadien et des Ressources Nationales). Jean Lesage acquiert la réputation d’un homme scrupuleux, raisonnable et sérieux, mais aussi celle d’un homme de décision.

Après la défaite libérale de 1957, Lesage décide d’œuvrer sur la scène québécoise. Son arrivée, pourtant, ne fait pas l’unanimité. Toutefois, surnommé au début « un gars d’Ottawa », l’expérience et le panache qui lui sont propres font tout de même la différence: le 30 mai 1958, il est élu chef du Parti libéral du Québec. À cette époque, cependant, l’élection des libéraux au pouvoir était loin d’être acquise. Durant l’été 1959, le Parti libéral demande à l’experte Maurice Pinard de sonder l’opinion publique. Résultat ? Deux tiers des électeurs se disent encore favorables à l’Union nationale de Maurice Duplessis, au pouvoir depuis une vingtaine d’années.

L’élection du 22 juin 1960 suscite beaucoup d’intérêt et 81% des électeurs se présentent aux urnes. Lesage devient premier ministre du Québec en promettant plusieurs réformes dans les domaines social, économique et culturel. La victoire libérale est claire, mais on est du raz-de-marée. En effet, l’Union nationale conserve de solides appuis dans les milieux ruraux. Le parti de feu Duplessis fait élire 43 députés, seulement 8 de moins que le Parti libéral. De plus, 34 des 51 nouveaux députés libéraux obtiennent une majorité inférieure à 5 pour cent. Même des vedettes, comme Lévesque et Gérin-Lajoie passent près de mordre la poussière.

En tout cas, une victoire est une victoire et Jean Lesage exulte : « C’est plus qu’un changement de gouvernement, s’exclame-t-il devant ses partisans, c’est un changement de la vie. Le peuple méritait cette victoire. Malgré les chaînes, il a voulu se libérer de l’esclavage ! » Fondé par le Parti libéral en 1955, l’hebdomadaire La Refoirme savoura la victoire après avoir durement combattu le gouvernement de Maurice Duplessis : « C’est enfin changé ! Jean Lesage, premier ministre du Québec ».

C’est le 6 juillet 1960 que se tient la première réunion du conseil des ministres qui réalisera les réformes de la Révolution tranquille. Jean Lesage, le nouveau premier ministre qui s’est réservé d’ailleurs le ministère des Finances, préside le conseil. La tâche à accomplir est énorme et dans son cabinet, Lesage est le seul à disposer d’une expérience ministérielle. Entouré d’une équipe de ministres novateurs, il réussira à réaliser la plupart de ses engagements électoraux et de nombreuses réformes seront poursuivies par les gouvernements ultérieurs.

À l’élection du 14 juin 1962, Jean Lesage est réélu à une majorité éloquente par le comté de Québec Ouest.

Le scrutin de 1966 eut raison du gouvernement de la Révolution tranquille; bien que le Parti libéral ait obtenu le plus grand nombre de voix, les comtés ruraux, moins favorables aux libéraux, continuaient à jouir d’un poids disproportionné par rapport aux comtés urbains, et ce malgré une réforme de la carte électorale adoptée l’année précédente, ce qui permit à l’Union nationale de l’emporter. Jean Lesage devient député de la circonscription de Louis-Hébert en 1966, et chef de l’opposition jusqu’en 1970.

Après 1970, Jean Lesage fait partie de la commission chargée par le gouvernement du Québec de la préparation de la législation. Il occupe d’ailleurs le poste de directeur de plusieurs compagnies, notamment Lever Brothers Ltd., Montreal Trust Co., Mondev Corporation Ltd., Campbell Chibougamau Mines Ltd. et J.J. Baker Ltd. En 1972, Jean Lesage est nommé président du conseil d’administration des Nordiques de Québec.

Jean Lesage, leader, porte-drapeau et promoteur de la Révolution tranquille qui a changé à jamais le visage du Québec, décède le 12 décembre 1980 à Québec. Il est inhumé au cimetière Notre-Dame-de-Belmont de l’arrondissement Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge, à Québec. Ses réalisations ont associé son nom à la Révolution tranquille.

Sur l’avenue des Braves, qui conduit au parc du même nom, une plaque commémorative indique la maison où a vécu le premier ministre Jean Lesage.

Notons finalement que son biographe Dale Thompson écrit dans son ouvrage Jean Lesage et la Révolution tranquille (Trécarré) que Jean Lesage fut, sans aucun doute, le principal architecte de la Révolution. Cependant, note Thompson, le terme Révolution tranquille n’est pas de Jean Lesage et sa provenance est obscure. Un journaliste du Globe an Mail de Toronto l’utilisa après avoir observé les premières semaines de l’administration Lesage.

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Portrait de Jean Lesage, photo libre de droit.

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