L’Italie et l’Âge des découvertes
La Renaissance, les découvertes et l’Italie
Du triple pointe de vue de l’économie, de l’art et de la culture, jusqu’au milieu du XVIe siècle, la Renaissance intéresse surtout l’Italie, or le rôle des puissances exploratrices est assumé par le Portugal et l’Espagne, ce qui n’est que très logique car ces deux pays en bordure de la région touchée par le renouveau économique (mais aussi à la périphérie du renouveau esthétique).
Bon nombre des plus grands triomphes de l’Âge des Découvertes ont dû, en fait, leur succès des savants et des marins italiens qui participaient au nouvel essor des connaissances en Italie. Pourtant la compréhension de ce phénomène exige un rapide survol des événements survenus antérieurement, tant en Italie qu’en Europe.
Le renouveau de l’activité culturelle que connut l’Italie dès le XIVe siècle répondait à des nécessités pratiques ; le pays était formé de petits états prospères et actifs, comptant de nombreuses villes à population dense.
Un courant se développa en faveur de l’instruction séculaire et surtout juridique, qui prit une ampleur plus forte que dans les autres pays européens. En Italie, l’étude du droit impliquait l’étude du Droit romain.
Parallèlement, on s’intéresse à des autres branches de la culture romaine.
Dès le milieu du XIVe siècle, l’intérêt suscité par le passé crée un courant d’idées influençant la philosophie, la poésie, l’architecture, la médicine, disciplines qui n’ont rien à voir avec l’administration des affaires publiques et le commerce, dont le développement est pourtant à l’origine de la Renaissance.
Le mouvement se poursuit sans à-coups pour atteindre son apogée au XVIe siècle, avec les écrits de Machiavel et la sculpture de Michel Ange.
Bien que la guerre ravageât la péninsule italienne, son organisation décentralisée permit à l’Italie d’éviter la paralysie que les hostilités déclenchaient d’habitude dans les autres nations européennes. En fait, lorsque la bataille faisait rage dans un état italien, les autres continuaient à prospérer ; les armées employaient les mercenaires, ainsi les conflits militaires ne perturbaient pas la vie dans les cités. En revanche, dans les diverses contrées d’Europe, la guerre ruinait les efforts de ceux qui patronnaient les arts, interdisait le libre échange des informations scientifiques, retardant de ce fait la renaissance intellectuelle.
Toutefois, dans les domaines pratiques, les pays voisins de l’Italie ne se laissaient pas distancer. En Espagne, en Portugal, en France, en Angleterre, dans les états allemands, les finances des gouvernements s’affermissaient, le commerce s’épanouissait, l’Âge des Découvertes devenait une réalité palpitante…
Trop pauvres pour financer de longues expéditions, les états italiens étaient incapables, à fortiori, d’entreprendre des efforts de colonisation ; leurs marchands se contentaient d’exploiter les marchés déjà ouverts. Ainsi, l’apport de l’Italie à des réalisations de l’Âge des Découvertes se limita à des questions scientifiques (mathématiques, navigation, astronomie) mais les connaissances qu’elle détenait, ainsi que ses marins, jouèrent un rôle important dans les entreprises des autres nations. En fait, si le Portugal et l’Espagne jouèrent un rôle actif lors de l’Âge des Découvertes, l’inspiration leur vint de l’Italie.
Voir aussi :