Le Bas-Canada attend l’invasion française
En 1793, on a des raisons de craindre une attaque française, car certains révolutionnaires forgent des projets de reconquête de l’ancienne colonie.
En France, le citoyen Jean Basset, qui connaît le Canada, rédige en janvier 1793 un projet de conquête qu’il remet à Pierre-Henri Lebrun, ministre des Affaires étrangères de la Convention.
Jean Basset insiste sur le fait que, selon lui, « les Indiens, les Canadiens et les Illinois haïssent cordialement les Anglais ».
Selon l’auteur, il serait donc facile de les amener à se soulever contre le gouvernement anglais. Basset juge également que la France doit chercher à encercler les États-Unis de colonies françaises, et propose une série de mesures politiques et militaires.
Le projet est soumis à l’analyse des experts et M. Jean-Baptiste Nairac rédige un mémoire le 5 février de la même année.
Selon Nairac, dix mille hommes suffiraient à assurer la conquête et la possession de toutes les colonies anglaises de l’Amérique.
La reconquête du Québec, selon Nairac, pourrait se faire sans la perte d’un seul homme et ouvrirait à la France des possibilités immenses.
À la suite de ces conclusions, Charles Genêt, ministre plénipotentiaire de la République française auprès du gouvernement américain, commence à agir en mai 1793.
Une des premières tâches qu’il se fixe est la suivante: «Réunir la brillante étoile du Canada aux États-Unis».
Pour Genêt, le moyen le plus simple et le plus rapide de soulever les Canadiens est de leur lancer un appel par lettre.
En effet, la lettre est rédigée est diffusée parmi des Canadiens. Elle porte comme titre «Les Français libres à leurs frères les Canadiens». On trouve un extrait de cette missive dans l’article : Proclamation révolutionnaire de 1793.