Industrie et économie canadienne en août 1940

Industrie et économie au Canada en août 1940 : accidents, arbitrage, contrats militaires

Plus d’accidents dans une classe d’industrie

Chez les constructeurs de navires, de locomotives et de machineries lourdes

À une assemblée du comité exécutif de l’Association de Québec pour la prévention des accidents industriels, tenue hier soir à l’hôtel Mont-Royal, le président, Mr. Walter-J. Langston, a signalé qu’une seule classe d’industrie enregistre une augmentation de 127% en réclamations médicales et de 80%, en accidents à perte de temps pour les premiers sept ois d’année.

On a enregistré cette hausse chez les industriels de la classe 8 qui comprend les constructeurs de navires, de locomotives, de bouilloires, de machineries lourdes, etc. En écrivant aux membres de cette section, M. Langston a fait remarquer que cette augmentation tenait compte des premiers sept mois de 1940 et regard de la même période de l’année précédente; durant ce temps, le nombre des accidents à perte de temps a passé de 155 à 279, et les réclamations médicales se sont accrues de 516 à 1172; il y a eu de plus, 4 accidents mortels, et plus de 500 blessures aux yeux.

M.Langston a admis que les 20 classes d’industries abonnées au service de sécurité de l’association, d’après la répartition de la loi des accidents du travail, accusaient une hausse moyenne de 37.9%. dans leurs réclamations pour soins médicaux et de 21.1 % dans les accidents dits «la perte de temps», de janvier à août 1940, comparée à la même période l’an dernier.

Il fit remarquer que si les employeurs du Québec ne prenaient pas immédiatement des mesures énergiques pour remédier à la situation, ils devraient s’attendre à voir leurs taux de cotisation considérablement augmentées en 1941.

Le président a dit qu’il avait engagé. il y a quelques semaines, les industries qui s’occupent de contrats de guerre, a protéger leurs techniciens contre les accidents. Ces entreprises qui remplissent actuellement des commandes relatives a la poursuite de la guerre, ont dû accroître leur rendement, et embaucher de nouveaux employés. Ces deux facteurs tendent à faire augmenter le nombre des accidents.

Parmi ces firmes, il y en a cependant ou l’on travaille 21 heures par jour, 7 jours par semaine et ou malgré une augmentation de 30% de la main-d’œuvre, on a tout de même réussi à réduire le nombre d’accidents. Non seulement ces entreprises ont-elles maintenu leur effort sécuritaire, amis elles l’ont intensifié afin de compenser les désavantages d’un accroissement de rendements.

Différend industriel

Un tribunal d’arbitrage formé du juge J. – J. Couglin président, de Windsor, Ontario, de M. F.-T. Collins, de Montréal, représentant la Canadian Pacific Railway Company et la Canadian National Steamships Company, et de J.-L. Cohen, C.R., de Toronto, représentant les employés, a commencé hier l’étude de la requête des membres de la Brotherhood of Railway and Steamship Clerka, qui veulent une augmentation de salaire. Le tribunal, qui écouté cette requête en vertu se la Loi fédérale ses différenta ouvriers et industriels, aura ainsi à rendre une décision qui intéressera quelque 350 à 400 commis de fret employés dans le port de Montréal. Leur salaire est actuellement de $0.53 de l’heure et ils désirent une augmentation à $0.65 comme pour les débardeurs. Les vérificateurs demandent $0.75.

Le tribunal fait enquête et écoute les plaidoiries des parties intéressés.

Nouveaux contrats pour la construction de bombardiers au Canada

Londres, 23 août. On rapporte ce soir que des commandes ont été placées au Canada pour la construction de quelques types britanniques de bombardiers et d’avions de combat, qui ajouteraient un supplément appréciable, de force à l’aviation royale anglaise.

Bref de prohibition demandé par un groupe de garagistes

C’est lundi prochain que la Cour supérieure entendra les plaidoiries sur le bref de prohibition demandé par un groupe de garagistes aux fins d’empêcher la Cour des sessions de la paix d’instruire les plaintes portées contre eux par le Comité conjoint.

Les plaintes portées accusent ces garagistes de ne pas avoir affiché létaux de salaires, de ne pas avoir donné au Comité conjoint les informations requises et de ne pas avoir régulièrement fait les enveloppes de salaire. En Cours de sessions les prévenus ont décliné la juridiction du tribunal et ils font maintenant requête pour empêcher la Cour des sessions de procéder. La raison invoquée aux procédures est que la loi serait ultra vires.

Six nouveaux avions Lodester pour Air Canada

Le premier de ces appareils sera livré le 31 octobre 1940, annonce M. Colyers

M. D. B. Colyers. vice-président d’Air Canada, annonce l’acquisition par la compagnie, de six nouveaux avions Lodester 18, fabriqués par le Lockheed Aircraft Corporation. Le premier de ces appareils sera livré le 31 octobre. Le second sera livré le 6 novembre, deux le seront au milieu du mois de novembre et les deux autres en décembre.

Ces nouveaux appareils sont plus gros que ceux qui sont actuellement en usage et seront utilisés dans les envolées transcontinentales et sur le parcours Toronto, London et Windsor. Quatorze voyageurs pourront y prendre place en plus des trois membres d’équipage. Lea Lockeed 14 maintenant en usage peuvent transporter 10 passagers.

Ces nouveaux appareils mesureront 50 pieds de long, soit 5 1/2 pieds de plus que les avions Lockheed maintenant en usage. L’envergure des ailes sera de 65 1/2 pieds et la hauteur de l’avion sera de 11 pieds et 104 pouces de haut. Sa capacité de marchandises est de 190 pieds cube et ses réservoirs peuvent contenir 644 gallons d’essence et 44 gallons d’huile. Deux moteurs Pratt Whitney Twin Wasp d’une capacité de 1200 c.v. chacun seront installés dans ces appareils et leur donneront une vitesse de croisière de 232 milles à l’heure et une vitesse maximum de 263 milles à l’heure.

Ces nouveaux appareils tout en métal sont munis de tous les instruments aéronautiques les plus modernes. Chacun des quatorze sièges est installé dans une fenêtre aux glaces incassables et tous les sièges sont mobiles. De plus un bouton pour appeler l’hôtesse et un contrôle individuel de climatisation de l’air se trouvent à la portée du voyageur.

« L’acquisition de ces nouveaux appareils », déclare M. Colyers, « est rendu nécessaire par l’augmentation du nombre de voyageurs ».

Les ouvriers de la forêt changent de juridiction

Ils passeront, dans quelques jours, de celle du ministère des terres et forêts à celle du ministère du travail

Québec, 22 août (Du correspondant parlementaire du « Canada ») – L’honorable Edgar Rochette, ministre du Travail, des Mines et des Pêcheries maritimes, après entente avec son collègue l’honorable P.-E. Côté, ministre des Terres et Forêts et de la Chasse et de la Pèche, prendra dans quelques jours lu juridiction sur les travailleurs en forêt de la province (bûcherons, flotteurs de bois, etc.). Ce transfert de juridiction se fera la semaine prochaine.

Une loi a été passée à la dernière session de la Législature, qui place tous les travailleurs de la forêt sous la juridiction de la Commission du salaire minimum (cette dernière a remplacé la Commission des salaires raisonnables). Pour des raisons administratives, il a été juge prudent de ne pas mettre la nouvelle loi en vigueur tout de suite, vu que la session législative prenait fin en plein milieu de l’organisation des chantiers. La loi ne devait venir en vigueur que sur proclamation du lieutenant-gouverneur.

Après entente entre les honorables MM. Côte et Rochette. la loi va être proclamée et les travailleurs de la forêt vont passer de la juridiction du ministre des Terres et Forêt* à celle du ministre du Travail. Toute la législation existante est maintenue en force jusqu’à ce qu’elle soit changée par la Commission du salaire minimum.

L’arrêté ministériel fixant les salaires des travailleurs en forêt est également maintenu en force. L’honorable M. Rochette a l’intention de former au ministère du Travail un organisme qui aura mission de s’occuper de cet important groupe de travailleurs.

Le nombre de travailleurs en forêt varie chaque année, suivant l’activité de l’industrie forestière, et il peut atteindre le chiffre de 75 000.

Voir aussi :

 accidents industriels
La façade d’un bâtiment industriel du XIXe siècle. Photo par Megan Jorgensen.

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