IMAX

Imax au secours de l’unité canadienne

Le brise-glace Sir John-Franklin file tout droit vers la caméra, déviant heureusement légèrement à la dernière minute vers la gauche de l’écran. La perte prématurée d’une vaillante équipe de l’Office National du Film vient d’être évitée de justesse. Il n’en reste pas moins qu’après le passage du mastodonte, l’image vibre. Tout comme la salle Imax, dont le système de son « surround » est d’un réalisme saisissant. C’est que la glace oscille sous l’effet du navire comme si un tremblement de terre faisait danser le sol.

N’importe quelle caméra et n’importe quel cameraman assez intrépide auraient pu capter de telles images. Mais la caméra Imax qui a servi à cette expérience était d’un modèle nouveau : à haute définition. Elle tourne à 48 images par seconde, le double de la vitesse normale d’un film. Notez que le procédé américain rival d’Imax, Showscan, tourne quant à lui à 60 images/seconde mais la pellicule qu’il utilise, au contraire de celle d’Imax, reste d’une taille conventionnelle. C’est ce qui donne à Imax, théoriquement, une longueur d’avance.

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Momentum – c’est le titre de ce film – n’a pas été tourné par n’importe quelle caméra. Celle-là pèse 43 kg et son moteur fait un bruit de 88 décibels. Un rouleau de 1000 pieds de pellicule y défile en seulement 90 secondes, soit à la vitesse de trois mètres et demi à la seconde. De tels handicaps paraissent négligeables lorsqu’il s’agit de filmer un brise-glace. Il n’en est pas de même lorsqu’un colibri se retrouve devant l’objectif de la caméra. Mais nos astucieux caméramen avaient prévu le coup : trois jours avant le tournage, ils avaient entrepris de leur faire entendre l’enregistrement sur cassette du bruit de la caméra. Les délicats oiseaux mouches n’y ont vu, paraît-il, que du feu, encore qu’il ait fallu les enfermer dans une sorte de cage de verre, histoire de limiter leurs mouvements à l’intérieur du champ de la caméra.

D’une durée de 18 minutes, Momentum fut lancé l’été dernier à Séville, lors de l’Exposition universelle. Il a soulevé là-bas, paraît-il, bien des « oh! » et des « ah! ». Son but avoué était de faire admirer au reste du monde les beautés des paysages canadiens et la diversité de ses habitants.

Une course de chiens à Saint-Michel-des-Saints, le trot des chevaux sauvages de Lethbridge (Alberta), l’imprenable coup d’œil sur nos Rocheuses et le bruit infernal des fous de Bassan de l’île Bonaventure ont pu réussir à épater la galerie

(Cette note datant du 22 mai 1993, paraît dans Le Journal de Montréal).

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