Île-aux-Basques

L’Île-aux-Basques en face de Trois-Pistoles

L’Île-aux-Basques est une petite île de moins de trois kilomètres de longueur, moins d’un kilomètre de largeur et dont la plus grande hauteur est d’environ 40 mètres. Elle est située en face de la ville de Trois-Pistoles, à cinq kilomètres de la ville. L’Île-aux-Basques est constituée d’ardoises et de grès, les affleurements rocheux formant une ceinture autour de l’île, interrompue à plusieurs endroits par des grèves formées de galets et de sable. Les sols sont constitués de sable et de matière organique et sont généralement très minces.

L’Île-aux-Basques est probablement la première île canadienne décrite et cartographiée, à part l’archipel des Îles-de-la-Madeleine.

Elle fut d’abord baptisée Île-de-la-Guerre par Alphonse de Saintonge, pilote royal de François Ier parce que selon Donnacona, le chef indien, une tribu indienne locale avait été massacrée sur cette île par une autre tribu au cours des guerres entre les Indiens. Cette histoire fut racontée par Donnacona à Jacques Cartier et ses contours apparaissent sur la mappemonde d’Harlecan en 1536. Ensuite, on la voit sur la mappemonde de Descelliers en 1546, sur la carte de l’Amérique du Nord, éditée par Vallard en 1547 et sur le planisphère de Descelliers en 1560. Mercator la trace en 1569. Samuel de Champlain présente ses contours sur sa carte de 1632. Cependant, c’est sur la carte de la Nouvelle-France, composée par N. Bellin, ingénieur hydrographe de la Marine, en 1744 que l’Île-aux-Basques, tout comme l’Île-aux-Pommes, sont nommées pour la première fois et très bien repérées.

Le nom de l’Île-aux-Basques vient, tout naturellement, des Basques qui fréquentaient et occupaient cette île avant Cartier pour y dépecer les baleines capturées à la hauteur du Saguenay et y extrayaient leur huile. Ils chassaient aussi le phoque et le marsouin dans l’estuaire du Saint-Laurent et faisaient depuis cette île la traite avec les Indiens.

Les boisés sont à caractère boréal avec le sapin baumier, l’épinette blanche et le bouleau à papier comme espèces dominantes. Malgré ses petites dimensions, l’île contient une grande variété de plantes vasculaires, soit plus de 330 taxons répartis en environ 60 familles, dont les plus nombreuses sont les Graminées, les Cypéracées, les Rosacées et les Composées. On y trouve le seigle de mer (Elymus mollis), l’iris à pétales aigus (Iris setosa), la salicorne (Salicorna europaea), le pois de mer (Lathyrus japonicus), le persil de mer (Ligusticum scothicum), le plantain maritime (Plantago maritima), la mertensia maritime (Mertensia maritima) et le roi des champs (Senecio pseudo-arnica).

La flore mycologique de l’Île aux Basques est abondante et riche. Une vingtaine d’espèces de cortinaires y sont répertoriées. Deux espèces de champignons toxiques se rencontrent fréquemment, soit le paxille enroulé (Paxillus involutus) incorrectement appelé parfois chanterelle brune, et le scléroderme vulgaire ou scléroderme orangé (Scleroderma aurantium).

Quant à la faune, il y a peu d’espèces de vertébrés, mis à part les oiseaux. On y a dénombré environ 230 espèces d’oiseaux et en raison de cela, l’île-aux-Basques jouit d’une solide réputation parmi les sites d’observation ornithologiques au Québec. Ces espèces se divisent en oiseaux aquatiques et oiseaux terrestres qui regroupent une centaine d’espèces chacune.

Parmi les oiseaux qui la fréquentent, on remarque le corbeau du nord, le pinson fauve, la fauvette rayée et d’autres, peu communs dans l’est du Canada, on y voit aussi le grèbe jougris, le fou de Bassan, l’eider à tête grise, des mésanges, des sittelles, des troglodytes et des roitelets.

Les mammifères terrestres ne sont pas nombreux et se limitent au campagnol des champs, au lièvre d’Amérique et au renard roux. Les mammifères marins quant à eux émerveillent et émeuvent. Une vingtaine d’espèces ont été observées dans les eaux de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent On y observe le phoque commun (Phoca vitulina), le phoque gris (Halichoerus grypus), deux espèces d’odontocètes (cétacés à dents), le marsouin commun (Phocoena phocoena) et le béluga, ainsi qu’une espèce de mysticète (cétacé à fanons) et le petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata).

Aujourd’hui, l’Île-aux-Basques, appartient à la Société Provancher d’Histoire Naturelle de Québec qui l’a acheté le 24 juin 1929 de M. S.-C. Riou, avocat de Rivière-du-Loup.

En 2001, l’Île-aux-Basques a reçu le statut de lieu historique national du Canada. En effet, l’île est richement boisée et possède une faune et une flore très intéressantes qui ont attiré depuis longtemps l’attention des naturalistes.

Dans les années 1990, on a entrepris des fouilles archéologiques sur l’Île avec la mise en chantier des sites d’excavation à l’Anse à la Baleine, à l’est de l’île, et le site du Pré de la Vieille Maison, à l’ouest. Un four avec dallage, l’emplacement d’une fonderie et plusieurs poteries en terre cuite dont un vase iroquoien, ont été découverts.

Les personnes intéressés peuvent louer des chalets sur l’Île-aux-Basques.

Remarquons que l’accès à l’Île-aux-Basques est strictement contrôlé, ainsi on ne pourra la visiter qu’en réservant auprès du gardien de l’île, monsieur Jean-Pierre Rioux, par téléphone : 418 851 1202. On y accède de Trois-Pistoles.

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Île aux Basques
L’Île aux Basques. Photo : Botsci, image du domaine public. Île-aux-Basques. Paysage rural de la région des Basques. Photographie de Histoire-du-Quebec.ca.

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