Municipalité de l’Île d’Anticosti
L’île d’Anticosti est la plus grande île du Québec avec une immense superficie de 7 923 kilomètres carrés. Cependant, la population de la municipalité compte environ 260 Anticostiennes et Anticostiens, ce qui en fait la municipalité la moins densément peuplée au Québec. La municipalité de l’Île d’Anticosti se trouve dans la région administrative de la Côte-Nord, faisant partie de la Municipalité régionale de comté de la Minganie.
L’Île d’Anticosti est la porte d’entrée du golfe Saint-Laurent, au large de la Gaspésie, s’étendant sur une longueur de 220 kilomètres et une largeur de 56 kilomètres. La topographie de l’île est peu accidentée, plutôt plane.
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L’histoire de l’île d’Anticosti est ponctuée de nombreuses légendes, liées aux naufrages de bateaux et aux voyages d’aventuriers.
C’est 1895 qu’Henri Menier, un homme d’affaires français, en fait l’acquisition dans le but d’en faire un lieu de chasse et de pêche. À cette fin, Menier a introduit quelque 220 cerfs de Virginie avec succès, mais le bison et le wapiti-cervus elaphus n’ont pas proliféré.
Le seul village de la municipalité d’Anticosti, Port-Menier, porte le nom de cet homme. Le village Port-Menier se situe à l’ouest de l’île et presque toute la population de l’île s’y regroupe.
Puis, l’île d’Anticosti a appartenu à diverses compagnies forestières, en particulier à la Consolidated Bathurst. En 1974, le gouvernement du Québec fait l’acquisition de l’île d’Anticosti.
Aujourd’hui, les principales activités économiques des habitants se relient au tourisme et à l’exploitation de la forêt.
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Cinq pourvoiries à droits exclusifs de chasse et de pêche occupent la majorité du territoire de l’île. La pêche sportive au saumon y est très répandue.
Le parc national d’Anticosti a été créé en 2001. En fait, deux réserves écologiques, soit la réserve de la Pointe-Heath et la réserve du Grand-Lac-Salé s’y situent.
On peut visiter plusieurs attraits peuvent sur l’île : la Chute Vauréal qui fait 76 mètres de haut et se jette dans un canyon d’une longueur de plus de trois kilomètres. On encore le Cap de la Vache-Qui-Pisse ou Cap de la Vache-Pisseuse. Il s’agit d’une falaise d’une quinzaine de mètres située dans la partie occidentale de l’île, ayant la forme d’une tête de vache au profil couronné de quelques touffes d’épinettes noires. L’eau s’infiltrant dans la masse calcaire resurgit en filets, d’où son nom évocateur.
Port-Menier
Abrité par la baie Gamache, le village de Port-Menier construit au fond de cette profonde échancrure de la côte de la Grande Traversée de l’île d’Anticosti. Il emprunte son nom à la célèbre famille de manufacturiers-chocolatiers de France qui fut propriétaire de l’île de 1895 à 1926. Cette dynastie d’industriels français bâtit son empire en deux générations, avec Jean-Antoine Brutus (1795-1953) et Émile-Justin (1826-1881).
C’est Henri (1853-1913), l’un des fils d’Émile-Justin Menier, qui a acheté l’île d’Anticosti. À son décès, son frère Gaston (1855-1934) en devient propriétaire. C’est de temps après l’acquisition de l’île que Henri Menier décide d’installer à Baie-Ellis le cœur de la vie quotidienne de son île.
En 1920, Baie-Ellis sera rebaptisée Port-Menier. Avec le concours d’ingénieurs, d’agronomes et d’entrepreneurs, l’aménagment de l’espace port-menois est planifié. En quelques années les constructions se dressent dans un ordre strict : maisons d’habitation, ateliers, scieries, école, église, magasins d’approvisionnement. Complété par un quai de plus de 1 km de long, le village peut ainsi faciliter l’économie de l’île : exploitation forestière, pêcheries, homarderies, élevages du renard argenté. De 1896 jusqu’au décès d’Henri Menier, le village et l’île tout entière vécurent une période d’intense activité.
Étang Albert
L’étang Albert, à l’île d’Anticosti, de 1 km de longueur, appartient au bassin hydrographique de la rivière Observation. Celle-ci atteint le détroit de Jacques-Cartier à 14 km au nord-ouest du camp sportif de Vauréal. Ce nom évoque Albert Menier, né en 1858 et mort en 1899, frère des chocolatiers français Henri et Gaston Menier qui ont été successivement propriétaires de l’île de 1895 à 1926. Albert s’occupe de l’entreprise familiale et, sportif dans l’âme, il pratique de nombreux sports avec sa largeur de vue qui lui permet la fortune. Avec son magnifique yacht Némésis, Menier sillonne les mers en tous sens. Mais il consacre plus particulièrement ses loisirs à élever des chevaux de course. Sonn écurie, impressionnante par le nombre, sinon toujours par la qualité, devint vite populaire sur les hippodromes français.
Lieu-dit Cap-de-Rabast
En août 1535, Jacques Cartier appelait Cap de Rabast une pointe du littoral nord de l’île d’Anticosti, à peu près vis-à-vis de Havre-Saint-Pierre. Aujourd’hui on le connaît sous le nom officiel de Pointe Nord Rabast. Il s’agit d’un vieux mot français dérivé du verbe rabattre (rabastre). Dans cette désignation toponymique, il fait allusion à une partie du littoral qui paraît effondré au pied du cap. On utilise le toponyme actuel depuis 1915 pour désigner l’emplacement d’un phare maritime autour duquel s’étaient greffées quelques habitations aujourd’hui désertées.
Falaise Le Nid de Corbeau
Petite falaise de la rive nord de l’île Anticosti, le Nid de Corbeau se situe le long de la côte de la Découverte presque à mi-parcours de la côte entre l’anse de la Sauvagesse et la baie MacDonald, à une centaine de kilomètres à l’est de Port-Menier. On croit que le toponyme est d’origine métaphorique puisque la forme de cet escarpement, plutôt ronde, peut évoquer un nid de corbeau. L’endroit est fort bien connu des marins et des randonneurs. Déjà on a inventorié ce toponyme en 1904, par Joseph Schmitt.
Baie de Natiscotec
Ce nom amérindien qui désigne trois entités interreliées – une baie, une rivière et une chute – du nord-est de l’île d’Anticosti a d’abord servi à identifier l’île elle-même. Ainsi, le cosmographe et historiographe André Thevet écrit Naticousti dans son Grand Insulaire, publié en 1586 ; puis, Richard Hakluyt (vers 1600) et Jean de Laët (1640) utilisent tous deux la forme Natiscotec. D’après le père de Charlevoix, cet ancien nom amérindien, s’est transformé dans la bouche des Européens, Natiscotec devenant Anticosti. D’ailleurs, ce passage n’a pas tardé à se faire, puisque l’historien Lescarbot mentionne le nom de l’île dans la graphie que nous lui connaissons aujourd’hui. L’appellation passe par la suite de l’Île à la baie.
En 1755, la dénomination de la baie apparaît sur plusieurs cartes. Alors que Le Rouge l’appelle Natiscotek, d’Anville inscrit B. De Natiscostec et Robert de Vaugondy consigne Natiscotec B. Ce dernier toponyme attestant donc d’une utilisation ancienne du spécifique sous la forme encore employée de nos jours. On peut signaler aussi d’autres variantes graphiques, telles que Natiskotek Bay qui paraît sur une carte de 1776 dressée par le capitaine Carver. On a vu dans cet amérindianyme les sens principaux de “lieu où l’on chasse l’ours”. Variante : Baie Métallique.