Création d’Hydro-Québec

Histoire de la création d’Hydro-Québec

La mesure économique la plus importante de la période de post guerre au Québec est sans doute la création de Hydro-Québec (HQ), le 14 avril 1944, sous le gouvernement Adélard Godbout. Au fait, ’idée d’un tel projet avait germé déjà dans les années 1930 quand la Commission Lapointe fut formée en 1934 pour analyser la contestation du «trust» de l’électricité par les Philippe Hamel, Ernest Grégoire, René Chaloult et Télesphore-Damien (Teddy) Bouchard. Ce trust était composé de la Montréal Light Heat & Power (MLH&P), la Shawinigan Water and Power Company, la Québec Power Company et autres compagnies qui détenaient tout le pouvoir.

Louis-Alexandre Taschereau, premier ministre du Québec de 1920 à 1936, crée la Régie provinciale de l’électricité qui met en place des dispositions tarifaires, mais Maurice Duplessis, premier ministre de 1936 à 1939 (première période de ses mandats), déçoit ses partisans en refusant de procéder à l nationalisation de l’énergie. C’est Adélard Godbout qui l’entreprend, en plus de réformer le code du travail.

Même si le rôle de M. Adélard Godbout est indéniable, l’auteur d’une loi remarquable sur l’énergie est Louis-Philippe Pigeon qui conçoit l’idée de la prise de possession des avoirs électriques et gaziers de la Montréal Light Heat & Power (MLH&P) et propose la baisse des tarifs d’électricité, ainsi que le dédommagement des actionnaires de la MLH&P. Le montant des dédommagements s’élève à 112 millions $.

Hydro-Québec est donc créé avec un mandat clair : « La Commission a pour objet de fournir l’énergie aux municipalités, aux entreprises industrielles ou commerciales et aux citoyens de cette province aux taux les plus bas compatibles avec une saine administration financière.» (Article 22 de la Loi établissant la Commission hydroélectrique de Québec/Hydro-Québec). La création de la société permet une réduction des tarifs dans la région de Montréal et favorise l’expansion du secteur hydroélectrique, en offrant d’abord des débouchés à une main-d’œuvre spécialisée.

Cependant, les actionnaires de la Beauharnois Light Heat & Power, une filiale de la MLH&P, rejettent l’offre gouvernementale. Une longue lutte s’ensuit dans le cadre des revendications du mouvement nationaliste qui considère le contrôle des richesses naturelles comme la pierre angulaire du développement économique du Québec.

En 1944, au moment de la création, Hydro-Québec possède une puissance installée : 696MW. Le nombre d’employés est de 1 200. Les actifs de la société sont évalués à 196 millions de dollars. Quatre centrales sont héritées de MLH&P : Beauharnois, Les Cèdres, Chambly et Rivière-des-Prairies.

La période qu’on peut définir comme la période d’apprentissage commence que aboutit dès 1960 à l’ère des grands projets énergétiques au Québec.

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Logo d’Hydro-Québec. Source: Hydro-Québec/Wikimedia Commons. Aucune licence nécessaire, la photographie fait partie du domaine public.

Chutes de Shawinigan

Dès le milieu du XIXe siècle, le site des chutes de Shawinigan, aujourd’hui situées au centre de la municipalité de Shawinigan-Sud, s’anime lorsque le gouvernement aménage la rivière Saint-Maurice pour faciliter le flottage du bois. Sa renommé dépasse les frontières du Québec et même du Canada, attirant de nombreux visiteurs. Parmi-ceux-ci, se rencontrent des peintres célèbres venus admirer les splendeurs des chutes ; Otto Reinhold Jacobi, Lucien-Richard O’Brien, Cornélius Krieghoff et Charles Jones Way. On écrivait à cette époque que les chutes, d’une hauteur de 50 mètres surpassent en richesse d’apparence celles du Niagara. En 1898, la compagnie Shawinigan Water and Power achète les chutes du gouvernement et u construit une centrale hydroélectrique. Ainsi, elle devient la première entreprise, avec la Shawinigan Chemicals Ltd, à participer à l’essor économique de cette partie de la Mauricie.

Les chutes de Shawinigan sont localisées sur un verrou glaciaire, ajouté vers la rive gauche du Saint-Maurice, ce qui a déterminé leur emplacement. Les usines hydroélectriques sont au pied du verrou (en aval) tandis que le barrage de retenue occupe, en amont, le site de l’ombilic profond surcreusé par les glaciers. Les roches mises en valeur sont principalement des quartzites et des gneiss ; elles forment un banc rocheux très résistant à l’érosion. Avant leur utilisation industrielle, ces chutes obligeaient les voyageurs à effectuer un portage, idée que comporte précisément le toponyme Shawinigan, d’origine amérindienne.

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