Hôpitaux et cimetières de Montréal

Hôpitaux et cimetières de Montréal au XIXe siècle

La population anglaise, au moins le quart de toute la ville, n’avait pas encore d’institutions pour ses malades et ses infirmes. Dans ce domaine, les Canadiens étaient plus favorisés; ils possédaient depuis longtemps l’Hôtel Dieu et l’Hôpital des Sœurs Grises.

En 1821, des citoyens, tous gens d’affaires fortunés, entreprirent de doter la ville d’un hôpital protestant, qu’ils appelèrent « The Montreal General Hospital ». Le promoteur du projet était un monsieur John Richardson, secondé par MM. McGillivray, Forsyth, Molson, Ross, Gillespie. Un comité de souscription se chargea de lever dans le public les fonds requis pour mettre sur pied le nouvel établissement.

À la mise en place de la pierre angulaire, sir John Johnson avait délégué, pour présider cette cérémonie, un Canadien, Claude Dénéchaud, grand maître provincial de la loge maçonnique canadienne.

En 1823, la législature vota un subside annuel de 800 livres pour frais d’hospitalisation des pauvres. L’œuvre progressa rapidement, et des agrandissements successifs ont permis d’édifier la grande institution, qui a toujours gardé la tradition de ses origines religieuses protestantes.

Vers la fin du XVIIIe siècle, la ville prenant beaucoup d’extension, il devenait nécessaire d’établir à distance les cimetières. Depuis quelques années, les protestants enterraient leurs morts au vieux cimetière de la rue Dorchester, près de la rue St-Urbain. Ils utilisèrent ensuite le cimetière militaire de la rue Papineau.

Les catholiques, eux, avaient choisi un vaste terrain où se trouve aujourd’hui le carré Dominion. Et jusqu’au milieu du siècle dernier, la cité des morts occupait ce qui est actuellement le centre de la ville, où se dressent la cathédrale, la gare Windsor, l’hôtel Windsor et le plus grand édifice de Montréal, celui de la compagnie d’assurance canadienne, la « Sun Life ». Ces deux cimetières sont aujourd’hui entièrement disparus. Comme la presque totalité du vieux Montréal historique, le champs des morts n’a pas été, lui non plus, respecté et rien n’en rappelle aujourd’hui le souvenir. C’est ainsi que « …Les cendres de nombre de citoyens, jadis marquants de Montréal, reposent maintenant sous le gazon du nouveau parc », tandis que les pierres, qui marquaient autrefois les tombes et « imploraient du passant le tribut d’un soupir », ont été employées à macadamiser les rues. – À Boston, les cimetières de la chapelle du roi et du Parc, comme à New-York, ceux des églises de la Trinité et de St-Paul, situés en plein centre commercial, sont jalousement conservés et entretenus, comme s’ils faisaient partie des embellissements de ces villes. » (D. Brymner: Rapport sur les Archives Canadiennes pour 1889, p. XVI. – Lettre de W. Shanly).

En 1851, les Anglais formèrent une corporation civile, chargée de l’inhumation de leurs coreligionnaires. Le cimetière Mont-Royal actuel reçut son premier hôte, le 16 juin 1854. C’était le ministre Wm. Squires.

En 1853, la Fabrique de Notre-Dame décidait à son tour de transporter sur la montagne le cimetière des catholiques et faisait l’acquisition de la terre du docteur Beaubien. Les deux cimetières sont contigus et couvrent plusieurs centaines d’acres. Depuis quelques années, on a établi le cimetière de l’Est, pour la population de cette partie de la ville, très éloignée du mont Royal.

Voir aussi :

Tristes fleurs blanches. Photo de Histoire-du-Quebec.ca.
Tristes fleurs blanches. Photo de Histoire-du-Quebec.ca.

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