Historique du papier-monnaie
Histoire du papier-monnaie : En 1715, après la mort de Louis XIV, lorsque le prince Philippe d’Orléans est nommé régent du royaume par le Parlement, les finances du pays se trouvent dans le plus grand désordre et les caisses de l’État sont presque vides.
Pour tenter de redresser la situation économique de la France, le Régent publie, en 1716, un édit portant établissement d’une banque générale par tout le royaume, sous le nom d’un financier écossais tout à fait inconnu : John Law.
Désormais, toute personne est autorisée à placer son argent à la banque, qui, en échange, lui remet des billets du papier-monnaie payables à vue (en fait, le système Law se base sur le commerce du Mississipi, de la Chine, des Indes et du Sénégal qui utilisaient la même approche à l’époque).
Le 4 décembre 1718, la banque est déclarée banque royale. John Law est nomme contrôleur général des Finances. Le 27 décembre, pourtant, on publie un arrêt interdisant de payer en argent des sommes supérieures à 600 livres, ceci afin de rendre nécessaires les billets de la banque royale et d’obliger d’en créer en grand nombre.
Le 23 septembre 1719, un autre arrêt du Conseil porte une diminution considérable sur les espèces monnayées. Deux mois plus tard, le 11 décembre 1719, un arrêt interdit les paiements au-dessus de 10 livres, ce qui, joint aux variations faites ou annoncées des espèces monnayées, contraint les particulières à porter leur or et leur argent à la banque pour les échanger contre des billets. Le succès de la banque est tel que tout le monde : nobles, bourgeois, artisans, se lance dans des spéculations effrénés.
Bientôt la dépréciation arrive. Le 21 mai 1720, ni le cours forcé que l’on donne aux billets ni aucun autre moyen ne peuvent empêcher la banqueroute. Les victimes de la frénésie du gain qui s’est emparée des esprits veulent lyncher Law.
Des émeutes éclatent, d’abord rue Quincampoix, où se trouve la banque royale, puis au Palais-Royal. Le contrôleur Law doit s’enfuir aux Pays-Bas, mais il écrit de son exil :
« Je ne prétends point que je n’aie point fait de fautes; j’avoue que j’en ai fait, et que si j’avais à recommencer j’agirais autrement. J’irais plus lentement, mais plus sûrement, et je n’exposerais pas l’État et ma personne aux dangers qui doivent accompagner le dérangement d’un système général. »
Des Pays-Bas, où il est recherché par le parlement français, Law rejoint l’Angleterre, puis Venise, où il meurt en 1729. Le papier-monnaie reviendra en France de manière éphémère pendant la Révolution française sous le nom d’assignat.
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