Histoires scandaleuses des temps anciens

Histoires scandaleuses des temps de la Nouvelle-France

Voici quelques-unes des histoires scandaleuses qui ont eu lieu en Nouvelle-France au cours du XVIIe siècle.

Le 28 avril 1667 – Une chicane de domestiques

Le domestique Pierre Hudon porte plainte contre un autre domestique, un dénommé Saint-Martin, qui lui aurait fait un mauvais parti.

Pierre Hudon a été solidement rossé par son opposant et sa plainte porte sur « des excès commis en sa personne ». Durant l’enquête, le chirurgien Jean Madry a été désigné pour produire un rapporté La cour condamne Saint-Martin à payer à la victime la somme de vingt livres lui permettant de payer des médicaments et sa nourriture durant sa convalescence.

Natif d’Anjou, Pierre Hudon épouse Marie Gobeil à Québec, le 13 juillet 1676, pour aller ensuite s’établir à Rivière-Ouelle où il est décède en 1710. Quant à Saint-Martin, le jugement précise qu’il travaille pour le célèbre Abraham Martin qui a laissé son nom aux plaines d’Abraham. Au moment de ce procès, Hudon est un célibataire à l’emploi de Nicolas Marsolet, un marchand de fourrures.

6 juin 1667 – Un voleur du blé

D’abord reconnu coupable d’avoir volé du blé appartenant à Jacques Bris, Jacques Leblanc, non content de sa sentence, porte le tout en appel.

Au tribunal d’appel, on mentionne que Leblanc est « en prison de cette ville (Québec) » et qu’il est « appelant d’une sentence contre lui rendue par le juge de la juridiction seigneuriale de Montréal en date du quinzième du présent mois d’avril ». Durant la nuit, il a volé une quantité de treize minots de blé. La sentence contestée est lourde : « Trois ans de galère et être marqué d’une fleur de lys, et soixante livres d’amende envers ledit Bris. »

Leblanc doit se réjouir de sa demande de révision, car les punitions seront finalement plus légères. On maintient sa culpabilité, mais on le condamne « d’être battu et flétri de verges par l’exécuteur de la haute justice, dans la haute et basse cité de Québec. » Ce sera six coups de fouet à chaque endroit. En plus des frais de cour, on lui donne une amende de soixante livres et, s’il récidive, ce sera rien de moins que la pendaison.

Né en Normandie et décédé à Charlesbourg en 1710, Jacques Leblanc épouse Suzanne Rousselin à Montréal le 6 juin 1666; il a 22 ans et travaille comme domestique chez les Sulpiciens.

19 mai 1667 – Il vole son curé

Jean Carré dit Essart n’a surtout pas froid aux yeux et il se paye le luxe de voler son curé.

Une enquête a lieu et pas moins de neuf témoins sont rencontrés le 19 et le 20 mai 1667. Carré est interrogé le 24 mai. Il est formellement accusé « d’avoir volé à l’île d’Orléans, dans le cabinet du sieur Pommier, prêtre, la somme de 292 livres ». Au recensement de 1666, l’abbé Pommier est identifié comme un prêtre du Séminaire de Québec.

La cour le condamne « à être battu et flétri de verges en place de la haute et basse ville de Québec par l’exécuteur de la haute justice et à faire amende honorable à la porte de l’église paroissiale Notre-Dame de cette ville et reconnaître qu’il a été asse malheureux de s’abandonner à commettre ce larcin ».

6 juin 1667 – Un vantard humilié

Esther Coindriau dépose une plainte contre Claude Mongrain pour avoir harcelé sexuellement sa fille Marianne. Mongrain est arrêté pour « s’être vanté d’avoir eu le pucelage d’une jeune fille et de s’être mis en état de posture et fait ses efforts pour avoir la compagnie charnelle de ladite Marianne ».

Entre le 24 mai et le 30 mai 1667, on interroge quatre témoins dans cette affaire. L’accusé est questionné le 24 mai et le 1er juin. Mongrain est déclaré coupable et condamné à « être battu et flétri, sous la custode, de douze coups de verge par l’exécuteur ». On ajoute une autre humiliation, car les coups de fouet seront donnés « en présence de ladite Marianne Laporte, de sa dite mère et de deux femmes telles que la mère voudra choisir ».

Veuve de Jacques Laporte, avec lequel elle a eu deux enfants, dont Marianne, Esther Coindreiau est l’épouse de Jean Baillargeon; en 1667, Esther a 45 ans et demeure à l’île d’Orléans.

Tiré du livre: Guy Giguère, la Scandaleuse Nouvelle-France, histoires scabreuses et peu édifiantes de nos ancêtres, 1958.

À compléter la lecture :

village ancien
Paysage bucolique. Illustration : Histoire-du-Québec.ca.

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