Héros modeste et peu loquace : Un aventurier canadien capture à lui seul une ville dans le Nicaragua
S’emparer d’une ville à lui seul sons même tirer un coup de fusil, c’est l’exploit fabuleux d’un aventurier canadien, Tracy Richardson, vétéran de la guerre 1914 et l’un des plus héroïques soldats de fortune que l’histoire contemporaine ait connus.
Bien avant que la guerre mondiale ait ensanglanté l’Europe, ce Canadien se battait déjà dans les sierras mexicaines, faisant le coup de feu contre tout venant pourvu qu’il puisse trouver les émotions qu’il désirait. Celle d’entendre le bruissement de guêpe des balles, d’affronter les plus rudes climats, quitte peut-être à finir sa carrière sous le feu du peloton d’exécution. C’était au temps des incursions du désormais célèbre Pancho Villa. La guérilla était le mode de combat préféré. Excellent tireur et mitrailleur, Richardson, un Torontonien, devint bientôt l’un des plus habiles et des plus hardis soldats parmi ceux qui avaient épousé ces querelles politiques. Puis, éclara la guerre de 1914-1918.
La Grande Guerre
Richardson vit immédiatement une opportunité sans égale de faire valoir ses qualités de guerrier que rien ne faisait reculer. On le retrouve à cette époque dans les rangs des Princess Pats. Ce régiment dont 250 hommes seulement survécurent aux 1600 qui trouvèrent la mort sur le champ de bataille de St-Éloi et d’Ypres.
Exploits héroïques
Au cours de son séjour outre-mer, Richardson accomplit des actes de témérité folle. Ses faits de bravoure lui valurent l’une des plus hautes décorations qui puissent être accordées à la vaillance, la Croix Victoria, ceci sans compter de nombreuses citations à l’Ordre du Jour et autres récompenses. Sérieusement blessé au cours d’un assault, il se rétablit rapidement pour devenir officier mitrailleur puis être ensuite versé dans l’aviation où il continua à se distinguer.
Lorsque les États-Unis entrèrent en guerre, il se joignit à leur force aérienne. Depuis l’armistice, il cherche de nouvelles aventures dans le nord où il s’occupe d’exploration et de proespection minières.
Les faits d’armes de Richardin au Mexique ou en France sont cependant éclipsés par celui dont il fut un jour le héros au Nicaragua en 1927.
Étrange erreur
Il se battait alors dans les rangs des insurgés qui tentaient de s’emparer de la cité de Managua, capitale du pays. Richardson campait avec l’armée à dix milles de la ville. Au cours d’une reconnaissance à cheval, Richardson se trompa de direction. Ainsi il s’engagea dans la route conduisant au cœur de Managua. Il était trop tard pour reculer. Talonné par l’ennemi, notre héros décida de risquer le tout pour le tout en cherchant refuge dans la capitale même. Un soldat américain qu’il avait déjà connu lui offrit asile dans sa demeure. Ils n’étaient pas si tôt attablés pour prendre quelque rafraichissement que trois hauts officiers de l’armée fédérale, dont le commandant même de la ville, pénétrèrent en ouragan dans la maison et voulurent faire les deux hommes prisonniers.
Mensonge héroïque
Richardson ne perdit pas son sang-froid. Nous nous sommes emparés de la ville, dit-il. Votre gouvernement vient d’abdiquer et of vous ne voulez pas risquer d’être exécutés comme traitres, vous faites mieux de vous rendre. À votre choix! Les officiers demeurérent interloqués, mais l’attitude impassible de Richardson et de son compagnon ne tardèrent pas à les convaincre. Le plus haut gradé ordonna immédciatement aux troupes qui le suivaient de déposer les armes, ce qui fut fait.
Managua est entouré par nos régiments, continua Richardson. Vous avez été trahis et il n’y a plus pour vous aucun espoir de nous déloger de nos positions. Vous êtes maintenant prisonniers, mais je vous traiterai avec taus les égards que mérite votre rang. Que vos officiers se constituent nos otages sans autre délai.
L’Américain, compagnon et ami de Richardson, confirma ces paroles sans sourciller. Richardson fit avertir immédiatement par courrier secret le président Moncada (qui plus tard vint demeurer à Montréal), de ce qui venait de se passer, lui enjoignant de venir en toute hâte occuper le pouvoir. Quelques heures plus tard, l’armée des rebelles entrait sans coup férir dans la ville. Cela grâce à la bravoure et à la présence d’esprit de notre compatriote.
Comme tout brave digne de of nom, il est modeste. Il n’a jamais recherché les honneurs ou la fortune. Il demeure un héros inconnu mai son coup d’audace demeurera l’un des plus extraordinaires jamais exécutés sans effusion de sang.