L’héritage féodal

L’héritage féodal en Europe d’autrefois

Héritage féodal : Ainsi, les traits constitutifs d’une société à la fois féodale et marchande existaient déjà aux XIe et XIIe siècles et surtout au XIIIe siècle. Mais la composante féodale qui était dominante s’affaiblit maintenant au profit de la dimension marchande. Pourtant, jusqu’à la Révolution de 1789, la société française conserve un cadre économique, politique et idéologique hérité de la société féodale (monarchie héréditaire de « droit divin » , privilèges de la noblesse et du clergé, stratification sociale liée à la possession du sol et aux anciens droits féodaux, organisation corporatiste du monde des métiers urbains…); de plus, le système productif reste composé d’unités indépendantes, essentiellement artisanales, même si certaines d’entre elles (dans le textile presque exclusivement) sont coordonnées par un maître d’œuvres fournissant la matière première aux divers corps de métier. Ainsi il n’apparaît pas encore, de façon significative, des rapports de production capitalistes au sens plein du mot, liant propriétaires du capital et ouvriers sans autres ressources que leur force de travail. Quand le salariat existe, il correspond soit à une main-d’œuvre d’appoint ou épisodique, soit à des activités non directement productives (administration, armée, domesticité, commerce). Et s’il existe des capitalistes marchands, ils n’investissent pas directement dans le domaine de la production.

C’est pour cela que l’on peut parler, à propos de la France des XVe-XVIIIe siècles, de société féodo-marchande. Elle voit s’affronter ceux qui prônent l’égalité des droits et la liberté individuelle aux défenseurs des privilèges de la naissance, les adeptes de la tolérance religieuse aux catholiques intransigeants, les victimes des difficultés économiques aux nouveaux riches et aux agents du fisc : la crise sociale tendra à devenir permanente tout en prenant des formes diverses.

Renaissance et intolérance

Cette même période fut celle des « Renaissances » italienne, française, espagnole, de l’essor de la peinture flamande, du théâtre Shakespearien, du théâtre classique, de la construction de châteaux monumentaux comme Versailles, et du renouveau de la pensée philosophique au « siècle des Lumières »; cela s’explique par le mécénat des prince, mais aussi par l’affirmation d’un esprit « bourgeois » qui dominera le XVIIIe siècle.

Gardons-nous bien toutefois, de faire de cette période celle d’un progrès considérable et continu dans ces domaines : le XVIe siècle est surtout celui de l’intolérance religieuse et de l’Inquisition espagnole. Nos grands écrivains du temps de Louis XIV restent enfermés dans un genre littéraire très étroit, et ne s’intéressent qu’à des thèmes qui ne s’adressent qu’à une infime partie de la population; le faste de la Cour de Versailles masque une grande misère culturelle dans l’ensemble du pays, et rares seront les grands penseurs du XVIIIe siècle qui s’intéressent aux problèmes sociaux ou au progrès économique.

Voir aussi :

Montparnasse Paris
…par quelle étrange aventure m’avez-vous fait conduire dans cette maison ? — Je vous dirai tout cela, répliqua la dame ; mais il faut auparavant que vous m’appreniez tout ce qui vous est arrivé depuis le baiser innocent que vous me donnâtes et les coups de pied que vous reçûtes. (Candide ou l’optimisme. François Marie Arouet de Voltaire). Photo : Megan Jorgensen – Paris vu depuis la Tour Eiffel.

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