Henri II et ses fils

Henri II et ses fils

Henri II – Le XVIe siècle en France, tumultueux et chaotique. L’exploration de nouvelles terres au Canada doit attendre, même ce n’est pas l’envie de trouver un passage vers la Chine qui manque en France…

L’ombre des Guise (1547-1589)

À la poursuite de la guerre contre l’Empire espagnol se surajoutent la guerre civile religieuse et le complot du clan des Guise et des catholiques intransigeants.

Henri II (1547-1559)

À la mort de François Ier, en 1547, son fils Henri II doit lui aussi faire face au danger représenté par Charles Quint (puis par son fils Philippe II, en faveur duquel il abdique en 1556), et à l’expansion du protestantisme. Mais, de plus, l’activisme des Guise et les intrigues de la cour italienne de sa femme Catherine de Médicis compliquent encore les problèmes intérieurs.

Dès 1548 se produisent des troubles dans le royaume, en particulier à Bordeaux, à cause du poids de la fiscalité; la même année François de Guise réalise un coup de main en Écosse pour enlever sa nièce Marie Stuart, qui épousera six ans plus tard le futur François II de France. En 1550, Boulogne est reprise aux Anglais, et si en 1551 l’édit de Chateaubriand interdit les écrits protestants, Henri II s’entend avec les princes réformés allemands (traité de Chambord 1552) et occupe les Trois Évêchés de Metz, Toul et Verdun.

La guerre

Charles Quint réagit en assiégeant Metz en 1533, bien défendu par François de Guise, lequel mène une expédition ruineuse vers Naples en 1556, qui n’a pour effet que de relancer la guerre avec l’Espagne : en 1557, Philippe II, devenu Empereur, l’emporte à Saint-Quentin contre les Français, mais échoue devant Paris. En 1558, le duc François de Guise, lieutenant général du royaume, repousse les Espagnols et reprend Calais aux Anglais. La paix est signée en 1559 (traité de Cateau-Cambrésis); cette même année et celle de la promulgation, en juin, de l’Édit d’Écouen (qui demande aux tribunaux de ne prononcer que la peine de mort contre les hérétiques), en en juillet du décès d’Henri II, mortellement blessé à l’œil durant un tournoi).

François II (juillet 1559 – décembre 1560)

Son règne dure à peine un an et demi. Le roi fait d’abord preuve de tolérance, par l’Édit de Romorantin (mai 1560), qui autorise le culte protestant en privé et retire aux Parlements les dossiers d’hérésie (n’en faisant pas ainsi des affaires d’État). Mais la conjuration protestante d’Amboise, organisée par Antoine de Bourbon, Louis de Condé, les Coligny, La Renaudie…, et projetant de soustraire François II au pouvoir des Guise, se termine par le massacre des comploteurs; elle coupe définitivement la France en deux et ouvre véritablement la période des guerres de Religion.

Charles IX (1560-1574)

Après le court règne de François II, son frère Charles IX lui succède en 1560, mais in n’est âgé que de dix ans, et le pouvoir est de fait exercé, jusqu’en 1570, par sa mère, Catherine de Médicis. Ces années sont celles de troubles intérieurs marqués par le massacre des protestants à Wassy, les victoires catholiques de Rouen et de Dreux (1562-1563) puis protestantes de Jarnac et Moncontour (1569) malgré l’action conciliatrice de la Régente. Le traité de Saint-Germain (août 1570) devait ramener la paix entre catholiques et protestants ; mais l’influence exercée par le huguenot Coligny et par le milieu réformé sur le jeune roi décide Catherine de Médicis et le parti catholique à obtenir de Charles IX le tristement célèbre massacre des protestants le jour de la Saint-Barthélemy (24 août 1572): après l’échec de la tentative d’assassinat de Coligny, le 22 août, le tocsin de Saint Germain l’Auxerrois appelle à l’exécution sommaire d’environ 3000 huguenots venus à Paris assister au mariage de Marguerite de Valois (fille de Henri II et de Henri de Navarre (le futur Henri IV).

Charles IX meurt deux ans après, sans héritier mâle légitime.

Henri II (1574-1589)

Cela permit à un autre fils de Catherine de Médicis, Henri III, de monter sur le trône à l’âge de 23 ans en 1574. Personnage instable et ambigüe, mais intelligent et cultivé, s’entourant d’une cour de “mignons”, il doit faire face à la guerre opposant Henri de Navarre et les catholiques conduits par les Guise. Après la victoire d’Henri de Gusie (le Balafré), à Dormans (1575), Henri III préfère traiter, accorde la paix de Monsieur et l’édit de Beaulieu (1576) donnant la liberté de culte aux protestants partout en France, sauf à Paris, leur concédant huit places fortes et réhabilitant Coligny.

Les ligueurs

Le duc de Guise et les catholiques intransigeants réagissent en créant la Ligue, liée aux Espagnols, et poursuivent la lutte contre les protestants. La paix de Bergerac (1577) aggrave l’hostilité du parti des Guise, qui de plus complotent contre le roi. Henri III lui interdisant l’entrée de Paris, Henri de Guise y accède de force et la journée des Barricades, érigées par les Parisiens favorables au duc, populaire dans la capitale, oblige le roi à fuir en province (mai 1588), Henri III convoque les États généraux à Blois (septembre 1588), y attire le duc de Guise et le fait assassiner (décembre 1588).

A Paris on proclame alors la destitution du roi et un frère d’Henri de Guise, le duc de Mayenne est nommé, par le conseil des Seize, lieutenant général du royaume. Henri III s’allie alors à Henri de Navarre qui vient pourtant de remporter contre lui la bataille de Coutras (1587). Ensemble ils assiègent Paris, mais Henri III est assassiné à son tour par le moine Jacques Clément, à Saint-Cloud, le 1er août 1589. Le problème de sa succession ne peut bien sûr se régler facilement et pacifiquement, bien qu’Henri III ait fait d’Henri de Navarre son héritier de la couronne royale.

Catherine de Médicis (1519-1589)

Fille de Laurent II de Médicis et nièce du Pape Clément VII, elle épouse Henri II en 1533. D’abord, effacée derrière la maîtresse du roi, Diane de Poitiers, elle devient régente durant la minorité de Charles IX. Elle tente de concilier les partis catholique et protestant (Édit de tolérance d’Amboise, 1563) avant de choisir le parti catholique contre Coligny, et de cautionner le massacre de la Saint-Barthélemy.

Ambroise Paré (1509-1590)

Chirurgien barbier à l’Hôtel Dieu de Paris et aux armées, il devient chirurgien du roi en 1552, et publie plusieurs ouvrages sur les techniques chirurgicales, le soin des plaies, l’anatomie et la physiologie.

La Sainte Ligue

Fondée pour combattre l’Union calviniste, elle est contrôlée par les Guise et lutte contre Henri III jugé trop tolérant, et contre Henri de Navarre, héritier de la couronne à la mort du duc d’Alençon frère du Roi. Après l’assassinat du duc de Guise (1588), la ligue nomme son frère, le duc de Mayenne, lieutenant général du royaume, puis proclame roi le cardinal de Bourbon après l’assassinat d’Henri III. Mais la mort du cardinal (1590) et l’abjuration d’Henri IV (1593) amènent la soumission des ligueurs.

Voir aussi :

Henri II
Jardin de la Croix. Photo: Megan Jorgensen.

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