Les guides officieux ne sont pas tous disparus de la cité de Montréal
Les guides d’autrefois continuent d’exister en dépit du règlement municipal qui impose un permis spécial pour la conduite des touristes. – Des protestations de la part des guides officiels. – La sollicitation dans les rues
Guides officieux : Le règlement municipal constituant un corps de guides officiels, qui fut passé le printemps dernier, n’aurait pas eu pour effet de faire disparaître la nuée de personnages à tout faire qui se tenaient aux abords du pont Victoria, des gars et des autres endroits d’arrivée pour offrir leurs services aux étrangers qui arrivent à Montréal, d’après certaines plaintes que font entendre les officiers de l’Association des Guides, qui a son bureau avec l’Association du Tourisme de la province de Québec.
D’après le règlement municipal qui fut passé, seules les personnes qui ont obtenu un permis spécial de la cité peuvent exercer les fonctions de guides et seules celles qui détiennent un diplôme d’une organisation reconnue, peuvent obtenir le permis en question. Il y aurait cependant une foule de gens qui, sans se préoccuper du règlement et san avoir le permis obligatoire se permettraient encore non seulement de guider les étrangers dans la ville, mais même d’aller les solliciter dès leur arrivée et ce en plein centre de Montréal, aux coins des rues, devant les hôtels et aux endroits publics, en dépit des stipulations du règlement.
Dans une entrevue, hier après-midi, M. Gravel, président de l’Association des Guides, nous déclara ce qui suit :
« Les conditions dans lesquelles nous nous trouvons, sont tout à fait désavantageuses pour nous. Notre association compte actuellement cinquante-cinq membres, la plupart des instituteurs. On nous a obligés à suivre des cours pendant six semaines; nous avons obtenu nos diplômes de guides officiels de la Société Saint-Jean-Baptiste qui est, pour le moment, la seule organisation qui se charge de former des guides officiels, nous avons dû obtenir notre licence de la ville; pour dessus cela, on veut nous empêcher de solliciter les touristes sur la rue ou dans les endroits publics, et pendant ce temps, les guides d’autrefois, ceux dont la ville voulait se débarrasser, continuent leur travail au vu et au su de tous qu’ils soient le moindrement inquiétés. Ils n’ont ni diplôme, ni permis de la ville et ils ont toute la liberté de faire de la sollicitation.
« Je connais même un personnage, dit M. Gravel, qui a obtenu un permis de la ville sans avoir aucun diplôme et sans être recommandé de une organisation reconnue, tel que veut le règlement. Les institutions reconnues maintenant sont l’Université de Montréal, l’Université McGill et la Société Saint-Jean-Baptiste. Or il n’y a pas de ours qui ont été donnés jusqu’à présent à l’Université de Montréal ou à l’Université McGill. Il n’y donc que ceux qui ont suivi le cours de la Société Saint-Jean-Baptiste qui, d’après le règlement peut servir, avec les qualifications voulues, d’obtenir le permis de la cité.
« Je considère que la situation existante est injuste pour nous qui ont travaillé de bonne fois à acquérir les connaissances qui peuvent être de quelque utilité et intérêt pour le public. »
Cette concurrence aux guides officiels serait faite non seulement par les adultes, mais aussi par des enfants, comme auparavant. Quelques-uns, comme la chose fut déjà réglée, se font une spécialité de conduire les étrangers dans les endroits louches. Quand le règlement fut proposé au conseil, le directeur des services municipaux, M. Jules Crépeau, avait expliqué, dans une entrevue que c’était surtout pour faire connaître ces personnages que l’on proposait le règlement. Un grand nombre de chauffeur de taxi se constituent aussi comme guides et conduisent les étrangers à travers la ville et dans les endroits environnants.
(Cette nouvelle date du 25 juillet 1925).
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