Municipalité de Gros-Mécatina dans la région de la Côte-Nord
La municipalité de Gros-Mécatina fait partie de la MRC du Golfe-du-Saint-Laurent de la région administrative de Côte-Nord. Elle s’étend sur une superficie totale de 1 407 kilomètres carrés, dont plus de 774 kilomètres carrés sont terres fermes et le reste est occupé par des lacs et rivières. Cependant, la population totale de Gros-Mécatina n’est que de 500 résidents environ.
L’actuelle municipalité a été constituée le 1er janvier 1994 par détachement de la municipalité de Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent. La municipalité est composée de deux villages : Mutton-Buy et La Tabatière. Le village de la Baie-des-Ha! Ha! fait aussi partie de la municipalité.
Le spécifique Mécatina vient de la langue montagnaise, où le mot makatinau désigne une grosse montagne. Notons en passant que plusieurs entités géographiques de la Basse-Côte-Nord, dont deux archipels, une île, une chaîne de collines, un lac et une rivière portent le même nom.
Le village de Mutton Bay est charmant village de pêche connu au Québec pour sa proximité d’excellents lieux de pêche pour le crabe, le pétoncle et le homard. Mutton Bay est situé juste à l’est de la rivière du Gros Mécatina à 45 kilomètres à l’ouest de Saint-Augustin. Quelques documents anciens témoignent de la présence de bâtiments de pêche à Baie-des-Moutons à l’aube du XIXe siècle. Depuis 1886, un bureau de poste desservait la population sous le nom de Saint-Joseph-de-la-Tabatière, mais renommé en Mutton Bay en 1896. En 1983. le toponyme anglophone Mutton Bay a été officialisé en remplacement de Baie-des-Moutons, car la majorité des habitants du village sont d’expression anglaise.
Le village de la Tabatière, quant à lui, s’étend sur plusieurs kilomètres le long de la côte. Il est composé de trois hameaux : Vieux-Poste, Baie-Rouge et La Tabatière. On y trouve une usine de transformation du poisson et des réservoirs pour l’approvisionnement des bateaux qui desservent cette partie de la région.
Historiquement, cette localité était connue comme la meilleure station de pêche de loup marin de la Basse-Côte-Nord depuis le XVIIIe siècle. L’appellation Tabatière vient du mot amérindien tabaquen, qui signifie sorcier, sans aucun lien avec le mot « la tabatière ». D’ailleurs, dans l’usage ancien la paroisse était dénommée Saint-Joseph-de-Tabaquen, notamment dans la correspondance des missionnaires. Toutefois, le mot tapakueu, proche phonétiquement de tabaquen, signifie il lui passe un collet sur la tête. On trouve aussi une anse de Tabatière près de l’embouchure de la rivière Saint-Jean, dans le Saguenay; on peut faire remonter son usage cartographique à 1883.
Le poste de traite français tombe aux mains des Britanniques avec la chute de la Nouvelle-France, dans les années 1760. L’Écossais Samuel Robertson s’y installe vers 1820 et fonde un établissement permanent que ses descendants occupent encore de nos jours. Des Jersiais y sont présents dès 1855; à l’époque on s’intéressait en particulier à la pêche à la morue et au loup marin. À l’époque, cet endroit a été connu sous le nom de Spark Point, expression anglaise qui se traduit par pointe de l’étincelle. On a ouvert une mission catholique, Saint-Joseph-de-la-Tabatière, en 1885, et le bureau de poste de La Tabatière a commencé ses activités en 1907.
L’archipel de Mécatina comprend un grand nombre d’îles et de rochers, dont la plus importante est l’île du Gros Mécatina. Cet archipel s’étend dans le golfe du Saint-Laurent au nord-est de l’archipel du Petit Mécatina, situé à quelques kilomètres à l’est des villages de Mutton Bay et de La Tabatière et du hameau de Baie-Rouge. L’archipel du Gros Mécatina fut découvert et nommé Ysles saincte Martre par Jacques Cartier le 30 juillet 1535.
Vers la fin du XVIIe siècle, Louis Jolliet l’aurait appelé Isles Sainte-Claire, sans doute en l’honneur de Claire Bissot, sa femme. Franquelin utilise d’ailleurs cette dernière appellation sur sa carte de 1685.
D’une hauteur maximale de 269 mètres, les collines de Mécatina, pour leur part, occupent l’arrière-pays du village de Mutton Bay, à l’est de la rivière du Gros Mécatina et au sud-est du lac du même nom.
Notons aussi que la rivière du Gros Mécatina, longue d’environ 55 kilomètres, prend sa source dans le lac Boucher, à 15 km à l’est de la rivière du Petit Mécatina et au nord-ouest du lac Robertson. Ce cours d’eau coule vers le sud-est pour se jeter dans le golfe du Saint-Laurent, près de l’archipel du Gros Mécatina, à l’ouest de la baie des Moutons et du village de Mutton Bay.
L’histoire de la rivière, de l’île et de l’archipel du Gros Mécatina est intimement liée à celle de la chasse aux phoques et à la pêche.
Le refuge d’oiseaux migrateurs de Gros Mécatina mérite le détour. Ce refuge est situé à l’est de la communauté de La Tabatière. Il couvre trois îles – l’île Plate, l’île aux Marmettes et l’île aux Trois Collines. On y trouvera de petites colonies d’un certain nombre d’espèces : le guillemot noir, le macareux moine, le petit pingouin, le goéland à manteau noir, le goéland argenté et diverses espèces de sternes. Le bleuet et le chicouté poussent sur les sommets des collines.
Le Parc Point aux Neiges se trouve sur le parcours d’un chemin de gravier aux abords de La Tabatière. Une plate-forme avec panneaux explicatifs et même un télescope vous permet d’observer la faune marine et les oiseaux et ça vaut le coup d’œil.
En été, on peut y pratiquer la randonnée qui permet d’admirer des paysages à couper le souffle sur les collines, le port, les îles avoisinantes, l’observation d’oiseaux marins, de baleines et d’icebergs, excursions en kayak de mer, en bateau, faire la cueillette des baies sauvages, le camping sauvage ou faire des promenades en véhicule tout terrain. La pêche au saumon est assez populaire.
En hiver, on y pratique de la motoneige, de la pêche de glace, raquettes, ski de fond, carnavals d’hiver et beaucoup plus.
Une route longue de 6 milles (9 kilomètres) relie Mutton Baya o village de La Tabatière.
À vol d’oiseau, la municipalité de Gros-Mécatina est situé à plus de 1 300 km au nord-est de la ville de Québec et à plus de 600 km au nord-ouest de Saint-Jean, la capitale de Terre-Neuve-et-Labrador.
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