Grève à la CECM de 1967

Grève à la CECM de 1967

La plus grande commission scolaire de l’histoire du Québec, la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) a été créée le 9 juin 1846 (en parallèle avec un réseau d’écoles protestantes de Montréal).

En 1919, le premier syndicat des enseignants: L’alliance des professeurs catholiques est fondée. Ce syndicat participe activement dans la solution de plusieurs problèmes sociaux et en janvier 1949, une longue grève paralyse la CECM.

En 1945, la Corporation des instituteurs et institutrices catholiques voit le jour (formée de la fusion de trois fédérations). Cette association devient la Corporation des enseignants du Québec en janvier 1967. Elle réclame aussitôt la révision de l’échelle salariale et d’autres clauses de la convention collective en vue du renouvellement de la convention.

Le 13 janvier 1967, pas moins de neuf mille enseignants des écoles catholiques de Montréal déclenchent une grève. Le lendemain, le mouvement est suivi par les enseignants de toute la province. À Montréal seulement, 217 000 élèves de l’élémentaire et du secondaire sont privés de leurs cours.

Le gouvernement unioniste dirigé par Daniel Johnson réagit. L’Assemblée nationale adopte, le 17 février 1967, la Loi 25 – Loi pour assurer le droit de l’enfant à l’éducation. Par la nouvelle législation, le gouvernement se substitue aux commissions scolaires dans la négociation et prive les enseignants du droit de grève. Désormais, c’est le gouvernement qui décide d’autorité les conditions salariales des enseignants. D’ailleurs, le gouvernement ordonne le retour au travail des enseignants en grève et institue un nouveau régime de négociation des conventions collectives dans les secteurs élémentaires et secondaires de la province. La loi répond néanmoins à une des demandes du syndicat en accordant la parité salariale entre instituteurs et institutrices.

Cette loi prolonge certaines conventions collectives jusqu’en juin 1968 (le droit de grève est également annulé jusqu’à cette date) et suscite de vives réactions dans le milieu de l’éducation et de nombreuses controverses.

Pour faire connaître leur mécontentement à l’endroit de la loi – qui est encore à l’état de projet- les enseignant déclenchent une grève symbolique de 24 heures et organisent une importante manifestation à Québec, le 12 février 1967.

Des représentants d’autres centrales syndicales et des membres de l’Union générale des étudiants du Québec (UGEQ) se joignent aux enseignants.

Le 20 février 1967, réunie en congrès, la Corporation des enseignants du Québec demande à ses membres de ne pas défier la loi et de retourner en classe. Le mot d’ordre de la CIIC sera généralement respecté, mais ce règlement ne viendra pas à bout du militantisme syndical, les centrales profitant des mois qui suivent pour planifier leurs stratégies en prévision de futures négociations avec le gouvernement.

Dans les années 1990, la CECM fait l’objet d’un recours collectif de la part du Mouvement Laïque Québécois qui s’oppose à la confessionnalité des élections scolaires et en 1998, la CECM devient la Commission scolaire de Montréal (CSDM). Aujourd’hui, les commissions scolaires de Montréal ne sont plus séparées en fonction de la religion, mais en fonction de la langue, ainsi la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) et la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île sont francophones alors que la Commission scolaire English Montreal et la Commission scolaire Lester – B. -Pearson sont anglophones.

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Photo : L’assemblée des enseignants en 1949. Photo libre de droits.

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