Le gouverneur de la Nouvelle-France – Un personnage prestigieux
Le gouverneur général de la Nouvelle-France est le représentant du roi dans la colonie. Même s’il perd de nombreux pouvoirs par rapport à la période des compagnies de commerce, le gouverneur continue de jouir d’une grande autorité morale. Il est responsable de la diplomatie et c’est lui qui commande l’armée qui protège et défend ce territoire.
En tant que chef de la diplomatie, le gouverneur de la Nouvelle-France voit notamment à maintenir l’amitié avec les nations amérindiennes alliées de la France. Comme général des forces armées, il s’occupe des troupes, des milices et des fortifications. Il est assisté dans sa tâche par des gouverneurs particuliers dans les gouvernements de Trois-Rivières et de Montréal.
Le gouverneur est responsable de la distribution des permis de traite dans les postes de l’Ouest et il fait les recommandations au roi pour les promotions dans l’armée. Il accueille aussi à l’occasion les chefs des premières nations, bien que ces rencontres se déroulent plutôt à Montréal.
Outre son traitement, le gouverneur reçoit de nombreux honneurs. On bat le tambour lorsqu’il passe. Il a droit à une garde personnelle. On tire du canon à leur arrivée à Trois-Rivières et à Montréal. À la cathédrale de Québec et à l’église de Montréal, le gouverneur a droit à un prie-Dieu à la droite du chœur. Dans les autres églises, il peut faire porter un siège dans le lieu le plus honorable et un coussin pour reposer ses genoux. Il est le premier à recevoir le pain bénit.
L’arrivée d’un nouveau gouverneur dans la colonie toujours lieu à de grandes manifestations de réjouissance dans la capitale. Ainsi, le retour du gouverneur Frontenac en 1689 est souligné par une salve de coups de canon, des feux de joie et l’illumination de toutes les fenêtres de la ville. Ensuite, un Te Deum a été chanté à la cathédrale…. Et le même rituel se répète chaque fois…
Un témoin qui assiste à la passation des pouvoirs entre le gouverneur La Galissonière et La Jonquière en 1749 écrit que la rue qui monte à la cathédrale est bordée de bourgeois en armes devant lesquels défilent le gouverneur et sa suite, les notables de la ville et une foule de curieux. Tous se rendent à l’église où ils sont accueillis par l’évêque et les membres du clergé. La cérémonie se transporte par la suite au château Saint-Louis (qui brûlera plus tard), où le gouverneur reçoit les hommages des notables de la ville et des confréries. Le tout se termine par un repas auquel sont conviés quelques invités triés sur le volet.
Plusieurs gouverneurs sont morts pendant leur mandat et sont inhumés à Québec. Quatre d’entre eux, Frontenac, Callière, Vaudreuil et La Jonquière l’ont été dans la chapelle du monastère des récollets, sur le site de l’actuelle cathédrale anglicane de Québec. Leurs dépouilles ont été déposées dans la cathédrale Notre-Dame de Québec en 1796.
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