Glaciers : Québec sous les glaces
Le Québec et les glaciers
Au cours des derniers millénaires, le territoire du Québec a subi plusieurs transformations importantes qui ont façonné le paysage d’aujourd’hui de cette contrée de la planète Terre. À l’époque de la dernière glaciation, connue comme la glaciation du Wisconsin, il y a environ vingt ou dix-huit mille ans, l’ensemble du territoire était recouvert de glace. Cependant, vers dix mille ans avant notre ère, les glaces se retirent et les eaux du golfe du Saint-Laurent pénètrent à l’intérieur des terres, formant une immense étendue d’eau.
Avec le temps, le sol se libère du poids des glaciers et remonte. Cette élévation limite l’arrivée des eaux du golfe Saint-Laurent vers l’ouest.
La période suivante, qui débute vers 5 mille ans avant J.C., est nommée l’époque du proto-Saint-Laurent. Elle est marquée par la formation du fleuve Saint-Laurent et plusieurs autres plans et cours d’eau.
Vers l’an mille avant J.C., le fleuve prend sa forme actuelle ou presque.
Nous voyons donc que le grand fleuve du Saint-Laurent, les immenses forêts qui dominent les paysages du Québec et ses millions de lacs et de rivières sont de formation relativement récente.
Bref, c’est à ce moment de la formation du paysage géographique actuel que le premier homme arrive dans ces lieux. L’époque des Amérindiens et des Inuits commence.
Une note curieuse sur des autres terres qui a pourtant un rapport étroit avec le Canada: Découverte d’un mammouth dans les glaces de Sibérie
On vient de découvrir dans les glaces de l’embouchure de la Léna, Sibérie, le corps complètement conservé d’un mammouth, qui compte parmi les plus gigantesques qui aient été retrouvés.
Il a déjà vingt-sept que l’on avait signalé la présence de fossiles dans une île de Léna. Mais, jusqu’à présent, aucune tentative n’avait été faite pour le tirer de la prison de glace qui le conserve depuis les âges préhistoriques. Nous apprenons que les fouilles viennent d’être entreprises par les agents de la station polaire de Custi-Léna, à l’embouchure du fleuve (78′ lat. nord), pour opérer le sauvetage de l’animal.
Un docteur, M. Boungé, est installé à 37 kilomètres de la station, dans un hangar de neige, où gît le mammouth. Celui-ci est couché sur son côté droit. Il est haut de 5 mètres 50. À l’exception de la patte de devant, il est complet et dans état de conservation absolue. Il paraît que jusqu’aux intestins, tout est intact. Il est incontestable que son autopsie sera de plus vif intérêt pour la science.
Les travaux d’exhumation sont excessivement difficiles et pénibles. Le sol gelé et les glaçons qui entourent l’animal sont durs comme la pierre.
D’autre part, les Yacoutes (les Indigènes des environs), contrarient les fouilles pour leur mauvais vouloir. Fort superstitieux, ils ont peur de voir sortir le mammouth des glaces, considérant comme un péché mortel d’enlever à la terre ce qu’elle ne rend pas elle-même volontairement.
Moraines et bourrelets
On a déjà souligné qu’au cours du quaternaire, l’Amérique du Nord et le Québec ont connu plusieurs glaciations. La dernière, dite la glaciation du Wisconsin, a commencé voici quelque 20 000 ans pour se terminer il y a environ 12 000 ans. À son apogée, le glacier avait plus de 200 mètres d’épaisseur. À cause de son poids, cette énorme masse de glace avait un grand pouvoir d’érosion : en avançant et en reculant, le glacier arrachait et déposait des matériaux.
Ces blocs et ces débris rocheux ont formé la moraine, qui se présente souvent en talus ou en collines allongés. Les spécialistes distinguent les moraines de fond, latérales, médianes, frontales et d’autres encore. Ces matériaux ont par la suite été remaniés par les eaux de fonte du glacier et par les actions du climat.
Les toponymes relatifs à ces traces du passage du glacier sont fort nombreux dans toutes les régions du Québec, particulièrement dans les zones laurentidiennes et appalachiennes. À titre d’exemples, les municipalités de Brownsburg-Chatham (sur la route 327), dans Argenteuil, de Saint-Félicien, sur la route 169, au Lac Saint-Jean, de Mont-Tremblant (sur la route 117) dans les Laurentides ont des voies de de circulation dites de la Moraine. La route de la Baie James, qui mène à Radisson, a des ponts qui se dressent au-dessus d’importants cours d’eau.
La moraine a inspiré le géographe et poète Camille Laverdière, dans son recueil Ce froid longuement descendu (1995) : « Que toutes les surfaces polies ou débitées, tous les affleurements jadis burinés par les glaciers, que tant de dos morainiques fuselés me parviennent de toute nudité pour le repos désormais assuré. »
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