Généraux canadiens qui ont servi l’Angleterre
M. Henry J. Morgan, d’Ottawa, énumère dans le « World » de Toronto quelques-uns des sujets britanniques d’origine canadienne qui sont parvenus au rang de général dans l’armée impériale. Ce sont :
William Dunn, lieutenant-général, né à Québec ;
J.-C. Beckwith, major-général, qui faisait partie de l’état major de sir James Kempt, à Waterloo ; né à Halifax.
Sir Thomas Willshire, créé baronet par le souverain, et félicité par le Parlement, pour de brillants faits d’armes accomplis dans l’Afghanistan — né à Halifax ;
Sir Richard England, qui servit dans la guerre de Crimée en qualité de général de division — né dans le Haut-Canada ;
Sir William Fenwick Williams de Kars, qui mourut gardien de la Tour de Londres — né à Annapolis ;
Sir J.-E.-W. Inglis, major-général, le héros de Laknô, natif de la Nouvelle Écosse ;
Le général Cochrane, de la même province ;
Daniel Baby, lieutenant-général, né dans le Haut-Canada, de parents canadiens-français.
Cet officier entra dans l’armée en 1797, lit la campagne d’Égypte en 1801, puis la campagne de la Péninsule ; il prit part aux batailles de Talavera, de Busaco, de Fuentes d’Onor, et au siège de Badajoz, dont les ouvrages, par une singulière coïncidence, avaient été construits par un autre Canadien, le lieutenant-général vicomte de Léry ;
Sir Edward-Andrew Stuart, major-général, natif de Québec ;
Charles-W. Robinson, major-général, natif de Toronto ;
Sir Gordon Drummond, né à Québec, nommé sur la fin de sa carrière au commandement de la forteresse de cette ville ;
Enfin, F.-W. Benson, fils de feu le sénateur Benson.
(Le Nationaliste, 23-5-05).
Sont devenus amiraux dans la marine anglaise :
Sir Archibald Doublas, commandant en chef de Portsmouth, né à Québec en 1842.
Sir Charles Drary, ex-commandant de Gibraltar, né à Rothesay, Nouveau Brunswick.
Le héros de Châteauguay
Les Canadiens ne parlaient qu’avec orgueil, pendant ma jeunesse, de leur jeune compatriote Charles-Michel de Salaberry, lorsqu’il n’était encore que lieutenant au 60e régiment de l’armée britannique. Ils savaient que l’honneur de leur race était en mains sûres et qu’il ne la laisserait pas insulter impunément : il en avait donné une preuve éclatante dès le début de sa carrière militaire.
Le corps des officiers du 60e régiment était composé d’hommes de différentes nations : d’Anglais, de Prussiens, de Suisses, d’Hanovriens et de. deux Canadiens-Français, les lieutenants de Salaberry et des Rivières. Il était difficile qu’il régnât beaucoup d’harmonie entre des éléments aussi disparates : les Allemands surtout étaient querelleurs, emportés et duellistes.
Le lieutenant de Salaberry déjeunait avec quelques frères d’armes, lorsqu’un officier allemand entra dans la chambre, regarda le jeune canadien d’un air insolent et dit :
« — Je viens d’expédier pour l’autre monde un Canadien-Français. Il faisait allusion au lieutenant Des Rivières qu’il venait de tuer en duel.
De Salaberry bondit d’abord comme un tigre, mais réprimant aussitôt ce premier mouvement, il dit avec calme : — C’est bien, monsieur, nous allons déjeuner et vous aurez ensuite le plaisir d’expédier un autre Canadien-Français.
Le combat fut long et opiniâtre : le lieutenant de Salaberry était bien jeune, tandis que le capitaine allemand, son antagoniste, plus âgé, était un rude ferrailleur. Le jeune Canadien reçut un coup de sabre au front dont il a toujours porté la marque, et les amis voulurent mettre fin au combat, mais le blessé ne voulut jamais y consentir ; il se banda la tête avec soit mouchoir et le combat recommença avec plus d’acharnement. Je dois à la vérité de dire que le capitaine allemand dans le futur n’a pas attaqué ni Canadiens Français, ni autre personne.
(Mémoires. P. A. de Gaspé).
Un Canadien français, précepteur militaire de la familles royale d’Angleterre
L’étonnante carrière d’un Canadien-Français, Hyacinthe clc la Trernouillc, mérite d’être connue.
Par son énergie, par son assiduité au travail, M. de la Trémouille a vite conquis l’estime de ses supérieurs, qui se plurent à lui confier des fonctions pleines de responsabilités.
Le capitaine de la Trémouille se faisait surtout remarquer par sa grande érudition et sa connaissance approfondie des choses du génie militaire.
C’est ce qui explique la promotion dont il fut bientôt l’objet. Nommé instructeur à l’école d’artillerie de Shoeburyness, il lui incombait le devoir et la mission de former pour la Grande-Bretagne des hommes forts et braves.
Son rôle consistait à enseigner aux officiers et aux soldats le maniement et. l’installation des canons et de toutes pièces d’artillerie. À ce titre, il eut l’occasion de donner son enseignement à des personnages très distingués.
Notons entre autres, plusieurs membres de la famille royale d’alors, de même que le prince Louis, fils de Napoléon III.
La surveillance et la direction des arsenaux incombait aussi au capitaine de la Trémouille.
Il fut un des premiers canadiens-français à être promus dans l’armée impériale. M. de la Trémouille est mort en mars 1907.
(La Patrie, 1907).
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