Gaspé

Ville de Gaspé

La ville de Gaspé, située à l’extrême est de la péninsule gaspésienne se déploie sur un territoire de 1 447 kilomètres dans la région administrative de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, faisant partie de la MRC de la Côte-de-Gaspé. La ville est peuplée par environ 15 mille Gaspésiennes et Gaspésiens. Le territoire de la ville de Gaspé longe le littoral sur plus de 130 kilomètres. Entre la ville de Gaspé et Québec, la distance est de 650 kilomètres.

Le nom de la ville a été emprunté au mot d’origine micmac qui se prononce plutôt comme Gespeg et signifie «le bout de la terre ».

En effet, c’est en 1534, l’année de la découverte du Canada, que Jacques Cartier entre dans la baie de Gaspé et y plante une croix, déclarant le territoire possession française. Depuis, on a toujours appelé Gaspé le Berceau du Canada.

Les Amérindiens Micmacs ont habité à cet endroit depuis des siècles, mais la colonisation débute vers 1765, quand le gouvernement britannique concède des terrains aux officiers et soldats britanniques licenciés. Vingt ans plus tard, en 1784, plus de 300 Loyalistes, échappés des États-Unis après la défaite de la Grande-Bretagne, s’y installent.

Au début du XIXe siècle, des entreprises exportatrices de morue séchée se développent et vers le milieu du siècle, le port de Gaspé accueille entre 40 et 50 navires par année en provenance de l’Europe. Fait remarquable qui témoigne de l’importance de Gaspé à l’époque : en 1862, l’Italie établit son consulat à Gaspé, suivie des États-Unis, du Brésil, du Portugal et de la Norvège.

Curieusement, le statut de municipalité n’est octroyé à Gaspé que le 9 décembre 1873.

Gaspé prend un nouveau souffle en 1911, quand le chemin de fer relie la ville avec le reste du pays et que son port devient un carrefour de marchandises important au niveau du Québec. C’est un des centres d’expédition de bois à pâte en Europe (la pâte à papier a été en grande demande un peu partout dans le monde) et la Gaspé Copper Mines expédie vers les États-Unis et l’Europe des anodes de cuivre. Toutefois, les ports de Montréal et d’Halifax ont le dessus sur les activités portuaires de Gaspé et le développement du port international de Gaspé est freiné…

La tentative de faire de Gaspé le centre de l’aviation échoue également, mais d’une façon plus tragique : le comte Jacques de Lesseps qui a obtenu le mandat du gouvernement d’effectuer les premières photographies aériennes au Québec et a installé une première base aérienne à Gaspé en 1926, meurt tragiquement dans un accident le 18 octobre 1927. Son corps est inhumé au cimetière de Gaspé et son rêve de faire de Gaspé le point de départ de l’aviation commerciale québécoise meurt avec lui.

C’est avec le début de la Seconde Guerre mondiale que Gaspé devient très importante, étant un point stratégique pour la défense du Canada contre les activités des sous-marins allemands. On installe à Sandy Beach une grande base navale de 3 000 hommes, ainsi que de nombreux forts et points de repère le long des côtes. Des vestiges de certains d’entre eux sont conservés, il s’agit des galeries de Fort Péninsule, à l’entrée du Parc Forillon (ce parc est situé tout entier dans les limites de la ville de Gaspé), de la base navale Fort Ramsay de Sandy Beach et des emplacements des batteries côtières de Cap-aux-Os et Fort-Prével.

Côte industrie, on dénombre à Gaspé trois parcs industriels avec une gamme complète de services. Les installations portuaires en eau profonde, l’aéroport régional, la voie ferrée et la main-d’œuvre qualifiée sont les caractéristiques les plus marquantes de la facette industrielle de la ville.

La pêche demeure une source importante de revenus de Gaspé, quoique les retombées sont loin d’être excellentes. Le port de pêche le plus important est le port de Rivière-au-Renard, où s’affairent des dizaines de crevettiers, d’autre petits havres accueillent des pêcheurs de homard et de crabe. Remarquons que les principales usines de transformation de la crevette au Québec sont situées dans la ville de Gaspé, à L’Anse-au-Griffon et à Rivière-au-Renard.

Aujourd’hui, l’élevage de la moule bleue et du pétoncle géant présentent des résultats prometteurs. De plus, la biotechnologie marine se développe à Rivière-au-Renard, où on produit du chitosane à partir de carapace de crevette. Le chitosane est un polymère utilisé largement en pharmaceutique, en cosmétique et dans le traitement des eaux usées.

L’industrie forestière est toujours présente à Gaspé est c’est une autre source d’une importance capitale dans le développement de la ville.

Ayant un port en eau profonde, Gaspé peut accueillir des navires océaniques.

De nos jours, Gaspé s’impose de plus en plus comme destination touristique grâce aux atouts que la ville possède. Il s’agit du Parc National Forillon. D’ailleurs, trois rivières à saumon se trouvent à proximité de Gaspé, soit la Dartmouth, la Saint-Jean et la York. On trouve à Gaspé le Musée de la Gaspésie qui retrace l’histoire de la région, sa culture et sa vie quotidienne.

À noter que situé à l’embouchure de la rivière Saint-Jean, le secteur de Haldimand est reconnu pour sa plage. Celle-ci, qui s’étend jusqu’à Douglastown est une des plus fréquentées de la Gaspésie en raison de la beauté du paysage et de la qualité de son sable. La baignade, le volleyball et le bronzage sont à l’honneur.

On arrive à Gaspé par la route 132 qui ceinture la péninsule gaspésienne. On peut également emprunter la route 198.

Via Rail relie Gaspé avec Matapédia, Rimouski, Québec et Montréal.

L’aéroport de Gaspé relie la ville avec Montréal et Québec.

Village de Cap-des-Rosiers

Porte d’entrée du parc national de Forillon, à l’extrémité est de la péninsule gaspésienne, ce petit village côtier de quelque 300 habitants se rattache sur le plan municipal à la ville de Gaspé depuis 1971. Bien que fréquenté dès le XVIIe siècle par les pêcheurs. Cap-des-Rosiers verra sa première mission officielle se constituer au milieu du XIXe siècle. Stanislas Drapeau (1863) signale un peu plus d’un millier d’habitants à « la mission de Saint-Alban (Cap Rosier) » Quant à la municipalité de Saint-Alban-du-Cap-des-Rosiers, elle sera érigée en 1895 et fusionnera à Gaspé en 1971. Zone importante d’accueil du parc national de Forillon. Des excursions de pêche y sont offertes par les villageois. On peut également visiter le phare de Cap-des-Rosiers, classé monument historique en 1977. Construit en 1858, ce phare d’une hauteur de 37 mètres, est le plus haut du Canada.

Canton de Fox

Proclamé en 1842, bordant les eaux du détroit d’Honguedo, le canton de Fox se situe au nord de Gaspé. Outre le ruisseau Jalbert et La Petite rivière au Renard, qui, entre autres, arrosent la partie la plus basse du relief, la rivière au Renard est le principal cours d’eau qui draine la partie centrale culminant à 350 m. En plus des quelques hameaux implantés sur la côte, se trouve le village de Rivière-au-Renard à l’embouchure de la rivière portant ce nom. Cette unité territoriale peut rappeler le souvenir de Charles James Fox (1749-1806), homme d’État anglais, antimonarchiste et sympathisant avec les idées de la Révolution française, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, en 1806, et adversaire de la création du Haut-Canada par division de la province de Québec. Toutefois, il est possible que la désignation du canton se soit inspirée simplement de Fox River, traduction courante de Rivière-au-Renard depuis la Conquête. La justification par le recours à un personnage est d’ailleurs apparue tardivement.

Gaspé
Gaspé, Rive Nord. Photo : Furetgris, photo du domaine public.

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