La fête de Saint-Martin

La Saint-Martin en Nouvelle-France

«Dans les premiers jours de novembre, chaque année, le seigneur faisait annoncer à la porte de l’église par le crieur public qu’il serait chez lui le 11 novembre, jour de la Saint-Martin, pour recevoir les cens et rentes de ces censitaires.

Et le 11 novembre, le manoir devenait un centre d’activité intéressant. Les censitaires se rendaient au manoir en carrioles ou en traînes, emportant avec eux un ou deux chapons, quelques minots de grain et d’autres effets, car bien peu payaient leurs redevances en argent. Le numéraire était si rare à cette époque. Les dons du censitaire, en vérité, ne s’élevaient pas à une somme énorme: deux livres par arpent de front sur quarante-deux de profondeur, et un sou de cens pour la même étendue.

M. Rameau remarque qu’une terre ordinaire de quatre arpents sur quarante-deux de profondeur n’était grevée que de huit francs. Plus quatre sous de cens par année. M. Rameau qui avait fait de patientes études sur le système en général de la vieille France, ne manque pas de noter à plusieurs reprises dans son important ouvrage La France aux colonies, que l’on traitait infiniment mieux l’habitant canadien que le paysan français.

M. de Gaspé, dans ses Anciens Canadiens, a fait une peinture piquante et fort bien réussie de la journée de la Saint-Martin au manoir de Saint-Jean-Port-Joli. Ce qu’il dit du manoir de ses ancêtres peut s’appliquer à la plupart des manoirs canadiens. Le cérémonial et les coutumes étaient à peu près les mêmes dans toutes les seigneuries de la colonie.»

(D’après J. – Edmond Roy, Histoire de la seigneurie de Lauzon).

La Saint-Martin
Saint-Martin de Tours. Monument de Saint Martin de Tours, aussi nommé Martin le Miséricordieux à Buenos Aires, en Argentine. Source de la photo : GrandQuebec.com.

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