Expédition de Roberval

Expédition de Roberval au Canada en 1541

En 1541, le roi François Ier confie à Jean-François La Rocque, sieur de Roberval, le commandement de la troisième expédition au Canada. Jacques Cartier est nommé au poste de navigateur de l’expédition.

La mission de Roberval est définie comme suit: fonder une colonie, ériger des églises, construire des villes fortifiées. Un subside de 45 mille livres est octroyé à Roberval qui affrète et arme trois navires: la Valentine, l’Anne et la Lèchefraye, avec un équipage de 200 marins.

Même si l’expédition est dirigée par plusieurs gentilshommes, la plus grande partie de l’équipage est constituée de criminels, qui ont obtenu la promesse d’une libération en échange de leur participation à la fondation de cette colonie.

Le 15 janvier 1541, selon l’historien Gustave Lanctot, François Ier signe la commission qui marque la naissance de la colonisation française du nouveau continent.

Jacques Cartier part en mai 1541, alors que Roberval ne part qu’en avril 1542. La rencontre entre Cartier et Roberval a lieu le 8 juin 1542 dans le port de St. John’s, à Terre-Neuve, et elle n’a rien d’agréable: Cartier cache à Roberval sa découverte de pierres qu’il considère comme précieuses (en réalité ce sont des minerais sans grande valeur); Roberval donne à Cartier l’ordre de le suivre, mais Cartier refuse et retourne en France avec son trésor.

Roberval continue donc l’exploration avec ses trois vaisseaux. La traversée du golfe et d’une partie du fleuve Saint-Laurent se font sans incident, même si Roberval abandonne la seule femme de l’expédition, Marguerite de La Roque, sur une île avec son amant. Toute cette histoire est tellement confuse que personne ne sait ce qui s’est passé en réalité.

Roberval établit son siège à Charlesbourg-Royal, au Cap-Rouge, où Cartier avait construit le premier fort. La colonie reçoit le nom de France Roy.

André Thevet constate dans sa Cosmographie qu’une maison forte fut construite et qu’une autre fut commencée au bord d’une rivière nommée en langue indigène «Sinagua». On pense que le «Pays Sinagua» correspond au Saguenay.

Les Français passent un hiver difficile à Charlesbourg et entreprennent au printemps un voyage jusqu’aux rapides de Lachine et à Hochelaga. Le pilote Jean Alphonse de Saintonge explore la rivière des Outaouais et arrive jusqu’au détroit de Davis, porte d’entrée du passage du Nord-Ouest. Mais les glaces lui font rebrousser chemin.

Tout comme Cartier, Roberval croit trouver des pierres précieuses et de l’or, mais en France, les chimistes démontreront que ce ne sont que de la pyrite (sulfure de fer) et du mica.

Pour ne rien arranger, un des navires avec à son bord les officiers Noirefontaine et Le Vasseur fait naufrage.

André Thevet affirme que Roberval commande l’expédition d’une main de fer. Il fait pendre un certain nombre de matelots et en fait fouetter bien d’autres pour insubordination.

Finalement, sur l’ordre de Roberval, un navire commandé par Sauveterre et Guignecourt part pour la France afin de demander de l’aide. François Ier envoie alors des vaisseaux pour récupérer les survivants. Selon certains historiens, c’est l’inévitable Jacques Cartier qui dirige cette expédition de secours…

L’été 1543, soixante-dix survivants de l’expédition de Roberval, initialement composée de deux cents hommes, mais décimée par la famine, le scorbut, les émeutes et les punitions, retournent en France. Aucun gisement d’or n’a été trouvé, pas plus que le passage du Nord-Ouest vers l’Asie. C’est un échec total. Les projets de colonisation du Canada seront arrêtés jusqu’à ce que Pierre Du Gua de Monts et Samuel de Champlain tentent à nouveau l’aventure, mais ce sera beaucoup plus tard.

expédition de roberbal signature de roberval
Expédition de Roberval. Signature de Jean-François de La Rocque de Roberval.

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