États-Unis et la Deuxième guerre mondiale en 1940

États-Unis et la Deuxième guerre mondiale en août 1940, au début de la guerre

Ces nouvelles témoignent de la situation aux États-Unis au début de la Deuxième guerre mondiale. Il est important de le savoir car ces événements ont exercé une grande influence sur le Canada.

Sir George Paish serait déporté des États-Unis

Des sénateurs de Washington critiquent sa manière d’agir et ils le qualifient de « propagandiste anglais ». L’ambassade de la Grande-Bretagne nie qu’il représente le gouvernement de Londres.

Washington. 26 août 1940. Deux sénateurs des États-Unis ont demandé que Washington ordonne l’expulsion de sir George Paish des États-Unis par suite de certaines déclarations que ce dernier aurait faites pour obtenir l’aide des Chambres américaines en faveur de la Grande-Bretagne.

C’est précisément le sénateur Wheeler qui a déclaré à ses collègues de la Chambre haute de Washington que sir George lui a rendu visite ces jours derniers. Au moment de quitter le sénateur Wheeler, sir George aurait dit à son hôte : « Je suis responsable de a participation de ce pays (les États-Unis) dans la dernière grande guerre et je me propose qu’il participe à la présente. »

Sir George était conseiller économique du ministère des finances au cours de la première grande guerre et il s’est rendu aux États-Unis en mission officielle en 1916. Le sénateur Wheeler a ajouté qu’il ne savait pas si sir George représentait actuellement le gouvernement de la Grande-Bretagne. Le sénateur Ernest Londeen, démocrate de l’État du Minnesota, a toutefois déclaré qu’il était un « émissaire de la Grande-Bretagne et il a ajouté qu’il devrait être déporté des États-Unis ».

Le sénateur Carter Glass, démocrate de l’État de la Virginie, a dit que le sénateur Wheeler aurait dû avertir les autorités des États-Unis de la conduite de cet homme, et « si il n’y a pas de loi qui permet de le déporter, il devrait l’être tout comme si il y en avait une ».

Pour sa part, le sénateur Rush Holt, démocrate de l’État de la Virginie occidentale, a précisé que les États-Unis hébergeaient présentement plusieurs agents anglais sans que le département d’État en soit instruit. Il a fait cette déclaration après que le sénateur Wheeler eut dit qu’il avait fait une enquête au département d’État et qu il avait ainsi appris que sir George n’était pas enregistré comme « propagandiste ».

(Les sénateurs Wheeler, Lundeen, Glass et Holt font partie du groupe sénatorial des isolationnistes des États-Unis).

Un porte-parole de l’ambassade anglaise a déclaré que sir George était aux États-Unis de son propre chef et qu’il ne représentait aucunement le gouvernement de Londres.

Sir George Paish dit projeter une série de conférences

Washington. 26 août 1940. Sir George Paish, économiste et écrivain anglais dont des sénateurs de Washington ont demandé la déportation, aujourd’hui, a déclaré, ce soir, qu’il était venu en Amérique pour prononcer une série de conférences après les élections de novembre prochain. Sir George aurait l’intention de parler de « certains faits concernant les intentions de l’Allemagne envers les États-Unis et l’Amérique du Sud ».

Il a ajouté que, « en Angleterre, un entretien privé est privé » et qu’il n’avait pas prévu que le sénateur Wheeler et d’autres membres de la Chambre haute allaient rendre public ce qu’il leur a dit.

La conscription sur le point d’être votée aux États-Unis

La Chambre basse limite l’entraînement à 1,000,000 d’hommes à la fois

Washington, 27 août 1940. Le président Roosevelt a de nouveau réitéré son désir, aujourd’hui, que les Chambres de Washington votent sans plus tarder le projet de loi qui permettra l’entraînement militaire en temps de paix, aux États-Unis. L’éloquence de nombre de membres du Sénat a toutefois empêché la mise au scrutin de cet important projet de loi.

Les sénateurs ont étudié le projet de loi pendant sept heures, aujourd’hui. Le dessein d’en disposer au cours de la soirée a été abandonné. La Chambre basse tient toutefois une séance, ce soir.

Le président Roosevelt a demandé au Congrès, au cours d’une entrevue accordée à des journalistes, de voter le plus tôt possible non seulement le projet de loi de conscription en temps de paix, mais aussi d’autres mesures déjà soumises à l’attention des Chambres. Le Congrès est appelé à voter, entre autres mesures, des subsides au total de $5,008,000,000 qui permettraient de commencer la construction d’une flotte qui manœuvrerait sur les deux océans, et d’équiper une armée de 1,200,000 hommes. « Tant que la loi d’entraînement ne sera pas votée, a continué le président, sans préciser davantage, il est impossible de procéder à de nombreuses préparations. »

Retard du recours aux vois sur le projet de loi

L’éloquence de plusieurs membres de la Chambre haute de Washington à l’avantage et au désavantage de la conscription a retardé le recours aux vois sur le projet de loi qui autoriserait l’entraînement militaire en temps de paix aux États-Unis.

Des sénateurs ont présenté certains amendements ou y dont allés de leurs commentaires. Les principaux porte-parole du parti démocrate n’ont pas tardé à comprendre qu’il était préférable d’attendre à demains pour prendre le vote sur l’important projet de loi d’entraînement militaire en temps de paix.

Au Canada, les hommes ne peuvent être appelés que pour la défense du pays. Le projet de loi à l’étude aux États-Unis ne comprend pas une telle spécification.

Entre-temps, le comité des Affaires militaires de la Chambre des représentants a décidé de limiter à 1,000,000 à la fois le nombre des hommes qui peuvent être appelés à subir leur entraînement militaire dans les forces de terre et de mer. Des membres du comité ont déclaré que la marine n’avait pas l’intention d’entraîner 100,000 hommes au cours de l’année.

La Chambre des représentants s’est ajournée sans avoir terminé l’étude du projet de loi d’entraînement en temps de paix.

Bourse de New York

Wall Street, irrégulièrement à la baisse. Leaders, passablement résistants, cependant. U.S. Steel inchangé. 224,100 actions échangées.

Cinquième colonne aux États Unis

La Ve colonne la mieux organisée est aux États-Unis – Six millions d’Américains sympathiques aux groupements subversifs

New York, 27 août 1940. M. Martin Dies, président du comité de la Chambre basse de Washington institué pour enquêter sur les menées subversives aux États-Unis, a déclaré, hier, qu’il y avait six millions de sympathisants des sociétés communistes, fascistes ou nazies ou pays.

Ici pour enquêter sur les menées des groupements subversifs, particulièrement ceux sympathiques à la cause hitlérienne, M. Dies a cité les paroles de Sarl Browder, candidat du parti communiste à la présidence à Washington, à l’effet qu’il y aurait deux millions d’Américains favorables au programme de son parti. Par ailleurs, il y aurait quatre millions d’Américains « favorables aux régimes totalitaires », dont cent mille feraient partie du « bund » germano-américain dans le seul État de New York. Une audition des livres du parti communiste, a ajouté M. Dies, démontre que le revenu annuel du parti se chiffre par $10,000,000. Les quartiers généraux reçoivent des contributions de $3 et de $3,000.

« La cinquième colonne des États-Unis est mieux organisée et mieux financée que celles des pays aux mains de Hitler », a également déclaré M Dies qui adressait la parole à une convention de bijoutiers des États-Unis réunis à New-York.

Au cours de la journée, aujourd’hui, M. Dies a tenu des audiences privées. Il a eu un entretien avec Louise Rainer, une étoile du monde du cinéma.

Ni Roosevelt ni Willkie n’a appui du Père Coughlin

Le sociologue de Détroit dit ne s’en prendre qu’aux Juifs communistes

Détroit, 27 août 1940. Le Père Charles E. Coughlin a déclaré, aujourd’hui, qu’il n’appuyait aucun candidat à la présidence des États-Unis, ni M. Willkie, ni Mé Roosevelt.

Le Père Coughlin a tenu à faire cette mise au point par suite d’une déclaration du candidat du parti républicain à la présidence, M. Wendell L. Willkie, qui a déclaré qu’il ne désirait pas l’appui du Père Coughlin, s’il était vrai que ce dernier s’en prend à certain groupement ethnique des États-Unis à cause de son origine et de sa religion.

En outre, le Père Coughlin a précisé qu’il ne pouvait être tenu responsable de tout ce qui paraît dans la revue « Social Justice » qu’il a fondée. C’est, en effet, « Social Justice » qui a qualifié le discours de Mé Willkie, à la convention du parti républicain, « d’appel pressant en faveur d’un nationalisme américain. »

Le Père Coughlin a aussi ajouté qu’il n’a jamais été contre un groupe ethnique en tant que groupe ethnique. « Je ne suis pas contre les Juifs parce qu’ils sont Juifs », a-t-il dit. « Plusieurs d’entre eux sont mes amis… Naturellement, je suis contre les Juifs communistes, ou contre les Irlandais communistes ou quiconque s’oppose à nos idéals et à nos institutions. »

Voir aussi :

États-Unis et la Deuxième guerre mondiale en 1940
Homedale. Illustration de Histoire-du-Québec.ca.

Laisser un commentaire