L’enregistrement national a été un succès

L’enregistrement national a été un succès complet d’un bout à l’autre du Canada

8,000,000 de canadiens enregistrés en un temps record dans les délais fixés – Admirable coopération des employés bénévoles – Le personnel du district de Regina refuse toute rémunération

Enregistrement national : Ottawa, 22 août 1940. L’honorable juge T.C. Davis, directeur de l’enregistrement, a déclaré ce soir que le coût de l’enregistrement de 8,000,000 de Canadiens en trois jours s’élevait à $1,000,000.

Avec une satisfaction évidente, il compara ce chiffre aux $3,000,000 des élections générales. Il révéla que les cartes de questionnaires, bien plus compliquées que les bulletins de vote, et la publicité, qui n’est pas à la charge du gouvernement en temps d’êlections, entraient pour une bonne partie dans le coût de l’enregistrement.

« Le personnel requis pour l’enregistrement, dit-il. était aussi beaucoup plus considérable que celui nécessaire aux élections, et c’est la que la valeur de la contribution des employés volontaires a pris toute son importance ».

Trois circonscriptions: Regina. Ottawa-Ouest et Lincoln, Ontario, ont déjà rapporté qu’elles avaient effectué l’enregistrement sur une base absolument volontaire et que toutes les dépenses avaient été réglées. « Et il va y en avoir quantité d’autres comme cela ».

L’honorable James G. Gardiner, ministre des Services de guerre, a émis une déclaration exprimant son appréciation des efforts des volontaires et de la coopération du public en général.

Effort splendide

« Je tiens à remercier publiquement les citoyens du Canada pour leur effort splendide dans cotte gigantesque entreprise », n dit M. Gardiner. « Il n’y a que six semaines que fut prise la décision d’organiser l’enregistrement national des citoyens du Canada. Aujourd’hui, c’est un fait accompli. Cela n’aurait jamais pu être entrepris en si peu de temps, sans la coopération de chaque citoyen.

« Je voudrais également profiter de l’occasion pour exprimer personnellement mon appréciation aux membres de la Chambre des Communes, qui ont assumé la responsabilité d’organiser leurs circonscriptions respectives, et aux milliers d’employés bénévoles qui en mettant à la disposition des registraires leur temps et leurs services, ont rendu possible l’enregistrement.

« Les églises du Canada ont apporté une contribution des plus appréciées. Les membres des différents clubs, organisations, sociétés ou groupements ont fourni une aide efficace.

« Durant ces trois jours, la presse et la radio du Canada ont éminemment contribué au travail, en maintenant constamment le public informé des différentes phases… Ce qui eut pour résultat de rendre possible l’enregistrement national dans l’ensemble.

Dans la circonscription de M. Houde

Le registraire R. J. Destauriers, de la circonscription de Montréal Ste-Marie (laquelle est représentée à la législature de Québec par le maire M. Camillien Houde) a rapporté ce soir que 98 pour cent des résidents de son district avaient été enregistrés.

« Le 2 p.c. Qui reste représente ceux qui ont été enregistrés par leurs employeurs, avant la date du 10 août », a dit M. Deslauriers.

Aucuns frais pour le gouvernement

Regina. En dehors du matériel fourni, la part de Regina dans l’enregistrement national ne coûtera pas un sou au gouvernement.

M.Jules Castonguay, registraire pour le Canada, a adressé aujourd’hui un télégramme d’Ottawa félicitant les employés bénévoles de l’enregistrement de Regina, et exprimant sa gratitude du fait qu’ils avaient refusé le salaire auquel ils avaient droit.

Enquête sur le dynamitage d’un poll d’enregistrement

Québec, 22 août. La police provinciale rapporte ce soir qu’elle ne possède aucun détail supplémentaire sur le dynamitage d’un hangar qui pouvait être un poll d’enregistrement, à Hervey Jonction, à 80 milles d’ici.

L’enquête se poursuit, mais le» détails des rapports ne sont pas encore arrivés. « Nous savons qu’on a dynamité un hangar qui était probablement un poll d’enregistrement, disent les officiers. Nous ne savons rien de plus, pour l’instant ». L’explosion, survenue vers 9 heures du soir n’a blessé personne.

La vérification

Quant à l’inscription nationale, de façon générale, il faudra quelques semaines avant de connaître exactement ses résultats. Il y a environ 250 registraires à qui les formules remplies devront être retournées d’abord, avant qu’elles ne soient transmises à Ottawa. Ces formules devront être compilées et classées par les sous-registraires et leurs assistants. Ils sont environ 70,000 à travers tout le pays. On devine qu’il faudra quelque temps avant que tous ces documents ne parviennent à destination en bonne et due forme. Après quoi il incombera au statisticien, M. R.-H. Coats, d’en faire le relevé. Cette besogne, de toute évidence, nécessitera plusieurs semaines avec toute la diligence possible. Dans ces conditions, tout pronostic sera inutile. Et bien osés sont ceux qui donnent des chiffres ou des proportions concernant telle ou telle division électorale. D’autant que personne — le registraire moins que tout autre — ne sait pour l’instant a quoi s’en tenir sur le nombre de résidents de chaque district qui se sont inscrits. Et pour cette raison qu’à la suite d’une décision prise à la dernière minute — et qui fut fort bien inspirée — les gens s’inscrivirent non pas au lieu de leur résidence, mais là où ils travaillent.

L’exemple de la division Ste-Marie est typique. Des ouvriers, pour la plupart, résident dans cette division. Mais le fait est notoire que la plupart travaillent ailleurs, notamment dans la division Ste-Anne où se trouvent situées nombre de grandes industries. Il est donc présomptueux, pour dire le moins, de prétendre connaître la proportion d’habitants de Ste-Marie qui ne se sont pas enregistrés. De fait, il y a des chances que la proportion soit infime et s’explique par des empêchements inévitables.

Les employés civils

La même impression erronée se répandit, hier, au sujet d’Ottawa-Ouest où les bureaux furent pratiquement vides durant la journée de mercredi. Mais la raison est que la majorité des habitants de cette division sont des employés civils qui s’étaient déjà enregistrés au bureau du gouvernement, ou qui s’enregistrèrent à leur résidence d’été où ils étaient en vacances

Il s’avère aussi que la disparition de quantités de cartes d’enregistrement n’est aucunement prouvée. Il s’agit de rumeurs auxquelles certains journaux ont donné cours sans les vérifier, mais qui sont maintenant niées par les députés et les registraires des comtés en cause.

L’honorable J. G. Gardiner

Dans ces conditions, la déclaration de l’honorable M. Gardiner, ministre des Services nationaux de Guerre, prend toute sa portée.

Parlant au nom du cabinet, aussi bien que pour son ministre qui assuma la responsabilité de l’inscription nationale, le ministre déclare :

« Je tiens à remercier publiquement les citoyens du Canada du merveilleux appui qu’ils ont apporté à l’heureuse réalisation de cette tâche difficile. »

« La décision d’entreprendre l’inscription de toute la population du Canada fut arrêtée il y a six semaines, à peine. Cette inscription est aujourd’hui un fait accompli. Pareille entreprise eût été impossible sans la bienveillante coopération dont a fait preuve la population canadienne.

Je saisis en même temps l’occasion de remercier les députés à la Chambre des Communes qui se sont chargés de l’organisation de l’inscription nationale dans leurs comtés respectifs, ainsi que les milliers de personnes qui ont bénévolement donné leurs services aux registraires et sous-registraires d’un bout à l’autre du pays.

Le succès remarquable qui a couronné notre première initiative est due entièrement, je crois, au désir de toute la population de collaborer à l’inscription nationale.

Cette collaboration bienveillante et spontanée nous l’avons reçue de tous les gouvernements provinciaux, autorités cantonales, municipales et corps publics. Des locaux pour l’inscription ont été mis à la disposition des autorités fédérales dans les édifices publics, écoles, salles publiques, et sans frais, pour le gouvernement.

Les églises de toutes les dénominations ont contribué puissamment à l’inscription nationale en l’annonçant et en la commentant à leurs fidèles, de même qu’en plaçant, en plusieurs endroits, des locaux à la disposition des registraires.

Dans toutes les parties du pays, nous avons reçu, de la part des hommes de profession, des sociétés fraternelles et autres organisations et groupes, une aide précieuse.

Les dirigeants et les travailleurs dans tous les domaines de l’industrie, du transport et du commerce, ont collaboré à cette entreprise en se chargeant, dans leurs usines et leurs bureaux, de l’inscription de leurs employés, dégageant ainsi les locaux affectés à l’inscription du public.

Durant toute la période qui a précédé l’inscription et même pendant les jours où elle s’est faite, la presse du Canada tout entier, de même que la radio, a collaboré d’une manière admirable en tenant le public renseigné sur tous les aspects de l’inscription. C’est grâce à cette large publicité que l’inscription nationale a pu être complétée en trois jours », a déclaré M. Gardiner en terminant.

(enregistrement national : C’est arrivé au Canada le 21-23 août 1940).

150e batallion enregistrement national
Canadiens français enrôlez-vous au 150ième Carabiniers Mont-Royal. Sous le commandement du Lt-Colonel H. Barré. Un régiment d’élite, composé d’hommes de choix, et commandé par des officiers d’expérience revenus du front de la guerre. Bureau de recrutement, arsenal du 65e régiment, coin avenue des Pins et rue Henri Julien, Montréal. 1914-1915. Lithographie. Bibliothèque et Archives Canada.

Laisser un commentaire