La Deuxième guerre mondiale et l’effort de guerre des États-Unis en août 1940
Effort de guerre des États-Unis : Pendant la Deuxième guerre mondiale, même si les États-Unis gardaient le statut d’un pais neutre jusqu’en décembre 1941, ils ne pouvaient pas rester indifférents au cours des événements qui mèneraient à une guerre qui emporterait des dizaines de millions des vies humaines. Voici quelques exemples qui témoignent de la situation aux États-Unis en août 1940, ainsi que de la coopération des États-Unis et le Canada.
Formation du comité permanent de défense du Canada et les États-Unis
L’honorable M. King et le président Roosevelt annoncent simultanément les nominations des deux pays à ce comité. – La première conférence aura lieu à Ottawa, lundi.
Ottawa, 22 août — Un avocat de droit international, un officier senior de chacun des trois ministères de la défense nationale et un conseiller sur les affaires extérieurs constituent la représentation du Canada au comité permanent de défende canado-américain. Le gouvernement des États-Unis a aussi nommé ses représentants.
Les nominations ont été annoncées simultanément à Ottawa et à Washington par le premier ministre l’honorable Mackenzie King, et par le président Roosevelt. La décision do former un comité de défense avait été a une conférence du premier ministre et du président, à Ogdensburg. N -Y, samedi et dimanche dernier. Le comité tiendra sa première séance à Ottawa, le 26 août.
Voici les noms des représentants canadiens :
M. O.M. Biggar, d’Ottawa. Le brigadier Kenneth Stuart, sous-chef de l’état-major. Le capitaine L. W. Murray, sous-chef de l’état-major naval.
Le commodore de l’air A. A. Cuffe, membre de l’état-major de l’aviation.
Secrétaire : M. H. L. Keenelyside, conseiller, ministère des Affaires extérieures.
Leurs substituts seront nommés plus tard.
Les représentants américains sont les suivants : M. Fiorella H. LeGuardia, maire de New York, président du conseil des maires; le lieutenant-général Embick, de la marine américaine, commandant de la division de l’Atlantique; le capitaine Harry W. Hill, de la marine américaine, opération navale de guerre,
Leurs substituts : le commandant F. P. Sherman, de la marine américaine et le lieutenant-colonel Macnarnay, de l’armée américaine.
Le secrétaire : M. John D. Hickerson, chef adjoint de la section européenne du département d’État.
Protéger l’Amérique
Le premier ministre du Canada a déclaré, au cours d’une conférence de la presse, mardi, que la mission du comité permanent de défense sera d’étudier et de prendre les mesures nécessaires pour protéger l’Amérique du Nord contre les attaques. Il fera des suggestions et étudiera à leurs mérites diverses propositions.
Le comité soumettra ses suggestions aux deux gouvernements et il appartiendra a ces gouvernements de les mettre à exécution. Comme le gouvernement canadien est prêt à recevoir ces suggestions, il ne sera pas nécessaire de convoquer le parlement. On ne s’attend pas en effet, que le Parlement soit convoqué avant le novembre, soit la date déterminée lors de l’ajournement.
M. Olivar Mowat Biggar, âgé de 64 ans, possède une longue expérience des affaires militaires, légales et internationales. II a été avocat général du ministère de la Défense durant la Grande Guerre et il conseilla sir Robert Borden lorsque fut signé le traité de Versailles.
Le brigadier Stuart possède aussi une expérience de 29 ans dans l’armée canadienne. Il est né aux Trois-Rivières. Le capitaine Murray et le commodore Cuffe sont d’autres militaires très en vue au Canada. Ce dernier est chargé de la défense aérienne des côtes de l’Atlantique et du Pacifique.
M. H. L. Keenleyside fut d’abord secrétaire de 1a légation canadienne au Japon, puis, en 1930. transféré à Ottawa comme premier secrétaire. Il fut nommé conseiller cette année. En 1938, il était président du comité spécial qui faisait enquête sur l’entrée illégale des Orientaux dans la Colombie britannique.
Américains dans notre aviation
Douze pilotes offrent leurs service comme instructeurs à Toronto
Toronto, 22 août 1940. M. C. – E. Hanhart, qui était officier dans l’aviation américaine durant la dernière grande guerre, est arrivé ici, aujourd’hui, avec onze autres pilotes américains qui suivront des cours pour devenir instructeurs dans l’aviation canadienne. Il s’est engagé, dit-il, parce qu’il faut arrêter Hitler.
Les douze pilotes ont à leur actif plus de 500 heures de vol. M. William – V. Mudra, de Los Angeles, est aviateur depuis 24 ans. R. – D. Teltschin, de Pasadena, Californie, prit part comme aviateur à la guerre du Gran Chaco, en 1936 ; en 1936 son avion fut abattu en Chine.
Mesures de précaution
Washington, 22 août. – Environ 30,000 employés de compagnies de câbles et télégraphe recevant des communications internationales sont obliges de fournir des renseignements sur leur citoyenneté, des photos et des empreintes digitales. La commission fédérale des communications a déjà requis des renseignements semblables à environ 100,000 opérateurs commerciaux ou amateurs de radio.
Washington étudie le cas de Fisher
Il se peut que le prisonnier allemand, évadé du Canada, soit déporté en Espagne.
Ottawa, 25 août 1040. Les représentants du ministère des Affaires extérieurs du Canada ont dit, ce soir, que le cas de Manuel Fisher est présentement étudié à Washington. Fisher est un marin allemand évadé depuis un semaine d’un camp de concentration du nord-ouest de l’Ontario.
Les représentants n’ont pas commenté la nouvelle que Fisher, actuellement détenu par les garde-frontières américains, pourrait bien être déporté en Espagne. Interrogés, les directeurs des camps de concentration avaient dit, plus tôt dans la journée, que l’on s’occupait des arrangements nécessaires au retour de Fisher, d’abord interné en Grande-Bretagne, puis transporté au Canada. On n’a pas toutefois, fait de déclaration précise à ce sujet.
Fisher s’est évadé du camp de concentration presque en même temps que Guenther Lorentz, un autre Allemand, qui s’est enfui d’un autre camp du nord de l’Ontario. Lorentz a, toutefois, été capturé, à Montréal, mercredi dernier.
Les États-Unis auront des bases aux Bermudes
Le gouverneur de cette colonie dit que le Grand Détroit est à la disposition de Washington. Bail d’une durée de 99 ans. Le statut des îles ne sera aucunement modifié
Hamilton, les Bermudes, 24 août 1940. Le major-général sir Denis Bernard, gouverneur des Bermudes, a déclaré samedi, en présence des membres de l’assemblée législative réunis en session extraordinaire, que les États-Unis pourront se servir du Grand-Détroit des Bermudes pour y établir une base aérienne et vraisemblablement une base navale. D’après sir Denis, les États-Unis obtiendront un bail de quatre-vingt-dix-neuf ans.
Les membres de la Chambre ont reçu l’assurance que cette mesure sans précédent ne modifiera en rien le statut des Bermudes dans l’empire britannique.
(C’est la première fois que l’indique de façon précise où les États-Unis établiront des bases en territoire britannique de l’hémisphère occidental. Mardi dernier, le premier ministre, M. Churchill, a déclaré à la Chambre des Communes de Londres que la Grande-Bretagne étaient en pourparlers avec les États-Unis au sujet de l’établissement de bases américaines en territoire britannique. Il fut alors question que les États-Unis établissent des bases aux Bermudes, à Terre-Neuve et en certaines localités des Antilles).
Un mémoire envoyé au gouverneur, avec prière de le transmettre à lord Lloyd, secrétaire des Colonies dans le cabinet Churchill, déclare que les Brrmudiens espèrent fort que le nouveau mode de défense de l’hémisphère occidental ne changera pas le statut de cette vieille colonie considérée comme partie intégrale du Commonwealth britannique. Ce mémoire rappelle également la loyauté des Bermudiens à la Couronne. Il reconnaît que le gouvernement de Londres ne fait qu’agir pour « favoriser les intérêts de l’empire », dans cette heure grave et il promet d’appuyer toute entente.
Sir Denis a ajouté que lord Lloyd avait pris connaissance du mémoire et qu’il a, par la suite, affirmé qu’il ne s’agissait aucunement de séparer les Bermudes ou une partie de ces îles de l’empire britannique. Lord Lloyd a en outre dit que les Bermudiens ne cesseraient pas d’être des sujets britanniques.
Le grand détroit des Bermudes, la principale étendue d’eau qui donne accès aux Bermudes, est situé à l’ouest de la plus grande île de cette colonie anglaise, à environ sept cents milles au sud-est de New York.
À Washington
Le sénateur Alben Barkley,de l’État du Kentucky, leader du parti démocrate à la Chambre Haute, a déclaré aujourd’hui que les États-Unis devaient acquérir plusieurs bases navales et aériennes pour mieux protéger le canal de Panama.
Le sénateur Barkley a aussi commenté les paroles de sir Denis, gouverneur des Bermudes, samedi hier, à l’effet que les États-Unis pourront établir une base navale et vraisemblablement une base aérienne,dans cette colonie anglaise. Le sénateur Barkley a souligné qu’une telle offre est bon signe « de l’esprit de ceux qui contrôlent les Bermudes », Il a même ajouté que le Grand Détroit est un avant-poste « désirable sinon indispensable », pour la défense des approches des États-Unis sur l’Atlantique.
D’après le même sénateur, d’autres bases seraient établies à Trinidad, près de la côte septentrionale de lAmérique du Sud, à la Barbade et dans l’archipel de Bahama.
Cordell Hull demande l’appui de tous les Américains
Les États-Unis doivent adopter un programme de défense et une politique extérieure
Washington. M. Cordell Hull, secrétaire d’État, a fait appel à la population des États-Unis, samedi, pour qu’elle donne son appui aux préparatifs adéquats en plan pour identifier la défense de l’hémisphère occidental. M. Hull a affirmé que le danger qui menace les républiques américaines est réel. In s’en suit, a-t-il ajouté, qu’il est inévitable que l’on prenne les mesures adéquates et nécessaires pour la protection de l’hémisphère occidental. Puis il a demandé aux citoyens des États-Unis de présenter un front uni et d’approuver un programme de défense et une politique extérieure adaptés à la situation internationale actuelle.
Entretemps, d’autres départements gouvernementaux de Washington ont pris des mesures susceptibles d’accélérer les préparatifs de défense de l’hémisphère occidental.
Les six membres américains de la commission conjointe de défense récemment créée s’apprêtaient à quitter Washington, ce soir, en direction d’Ottawa où aura lieu la première réunion. Les membres américains de cette commission ont choisi le maire Fiorello H. La Guardia comme leur président.
Le général George-C. Marshall, chef d’état-major de l’armée des États-Unis, a invité le chef d’état-major et un officier militaire de chaque république de l’Amérique Centrale et de l’Amérique du Sud, à inspecter les moyens de défense des États-Unis.
Le département de la flotte américaine a nommé le capitaine Oliver M. Read comme attaché naval et aérien des États-Unis à Ottawa.
New-York donne 1,500 permis de mariage, samedi
New.York. 25 août. Plus de 1,500 jeunes couples ont demandé des permis de mariage à New-York, samedi. Ces demandes se font en grand nombre, à la suite de la campagne menée par plusieurs sectes religieuses contre le bill du service militaire sélectif.
Alerte à Londres entendue à New-York
New-York. 25 août – Une alerte contre les attaques aériennes, sonnée à Londres, a été entendue, ici, ce soir, par la National Broadcasting Company. Elle a été rapportée par le speaker de la B.B.C. à 5 heures 45 de l’après-midi, heure avancée de l’Est. Il était 10 heures 45 du soir à Londres. Le speaker a dit : « Il y a quelques minutes, nous avons eu une alerte contre les attaques aériennes à Londres. Les projecteurs ont fouillé le ciel. Nous ne savons pas encore ce qui s’est produit ».
Le Colombia Broadcasting System a dit que le speaker anglais n’avait pas interrompu son émission, une mesure de précaution que l’on prend habituellement en cas d’attaque, car les ondes des postes émetteurs peuvent guider les appareils ennemis.
M. Kennedy s’échappe belle
New York. 25 août. La National Broadcasting Company a rapporté, ce soir, que M. Joseph Kennedy, ambassadeur des États-Unis à Londres, a dit à son correspondant dans la capitale anglaise, M. William Hillman, que trois bombes très lourdes sont tombées à moins de 200 pieds de sa résidences, aux abords immédiats de la métropole durant les raids de samedi. M. Kennedy a ajouté que personne n’avait été tuée.
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