Éducation au XXe siècle

L’éducation au Québec au XXe siècle

Tout au long de la première moitié du XXe siècle, monde de l’éducation au Québec, toujours sur la férule du clergé, résiste à tout effort de modernisation de ce domaine. En fait, tout au long du XIXe siècle, de peur de perdre son monopole, l’Église s’était opposée systématiquement à toute idée de scolarisation obligatoire. Cette résistance est par le pape qui décrète dès 1931 l’instruction obligatoire pour tous. Mais c’est seulement après mille atermoiements que la Loi de l’instruction obligatoire est votée par le gouvernement Godbout en 1942 et proclamée en 1943. Cette loi ne sera toutefois mise en application qu’en 1848.

Le développement d’un réseau scolaire public tarde à se faire malgré la pression démographique de l’après-guerre au Québec. En effet, le manque de formation professionnelle et universitaire condamne les Canadiens français à occuper des emplois subalternes : ceux et celles qui veulent occuper des postes mieux rémunérés doivent faire face à l’exigence du bilinguisme. L’éducation est presque exclusivement réservée aux hommes et les femmes ont difficilement accès à l’enseignement postsecondaire.

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Au cours de cette période s’achève la construction de l’Université de Montréal au flanc du Mont-Royal. Des universités se distinguent par l’originalité de leur démarche dans différents domaines en empruntant les pas d’Armand Frappier et du frère Marie-Victorin qui se sont illustrés respectivement en microbiologie et en botanique.

La Révolution tranquille débute en 1960 et sous le gouverne du libéral Jean Lesage – élu une première fois et 1960 et réélu en 1962, avant de céder la place à l’Union nationale dirigée par Daniel Johnson père, – le Québec modernise l’ensemble de ses structures économiques, sociales, politiques, culturelles, ainsi que son système d’éducation. LÉtat accomplit les réformes d’envergure. La notion d’État responsable devient donc le concept clé pour la compréhension du sens de la Révolution tranquille.

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La réforme de l’enseignement est sans doute l’une des réformes les plus spectaculaires de la décennie, tant le retard à combler est important. En 1961, on créé la commission Parent. Deux ans plus tard, elle dépose un rapport. On adapte le plupart des recommandations, parmi lesquelles figure la création d’un ministère de l’Éducation (1964) et  d’écoles secondaires polyvalente. On créé également les collèges d’enseignement général et professionnel, mieux connus comme Cégeps. Cela se fait dans le but de préparer les élèves à l’université en leur assurant une formation postsecondaire commune.

On met sur pied le réseau de l’Université du Québec (UQAM) en 1968, avec ses diverses constituants à Montréal, Rimouski, Hull (Gatineau), Trois-Rivières, Chicoutimi et l’Abitibi-Témiscamingue (un peu plus tard). De plus, on instaure de nouveaux programmes d’études qui répondent aux besoins multiples de la société québécoise.

Un vaste mouvement en faveur de l’enseignement laïque va de pair avec la sécularisation de milliers de prêtres et de religieux, frères et sœurs, qui retourneront à la vie civile.

* Éducation au Québec

À l’époque, le frère Untel dénoncera le catholicisme des tabous et de la peur qui sévit au Québec. C’est Jean-Paul Desbiens, qui n’hésitera pas à envoyer ses lettres au Devoir à la fin de la décennie de 1950. Ces lettres sont colligées, puis publiées au début des années 1960, sous le titre Les Insolences du Frère Untel, et rapidement, ce livre devient un best-seller.

Les campagnes qui incitent les jeunes à poursuivre leurs études sont nombreuses, comme l’affirme un slogan de l’époque : Qui s’instruit s’enrichit. À cette époque, le Québec doit suppléer à un manque de spécialistes dans toutes les sphères d’activité. Les compagnies et les grandes entreprises recrutent alors le personnel directement à l’université et pratiquent la surenchère pour se réserver les meilleurs candidats.

Bien implantés, les réseaux des cégeps et de l’Université du Québec accueillent des milliers d’étudiants qui ont accès à des programmes d’enseignement créés sur mesure, afin de répondre à la demande d’une main-d’œuvre de plus en plus spécialisée. Dans les années 1970, l’embauchage plafonne, lorsque la crise économique commence à se faire sentir et l’appareil gouvernemental a « fait le plein ». Désormais, l’obtention d’un diplôme n’assure plus un emploi.

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Pères et mères sont les architectes de l’éducation. (Plaute, Mostellaria – IIe siècle avant Jésus-Christ). Photo : © Histoire-du-Québec.ca.

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