Dollard des Ormeaux

L’héroïque Dollard des Ormeaux

Au printemps de 1650, la colonie déjà si faible, fut menacée d’une destruction complète, et ne dut son salut qu’à la bravoure de Dollard des Ormeaux et de ses seize compagnons.

Les Onnontagués, n’ayant par réussi à surprendre la petite colonie qui s’était établie chez eux en 105(5, avaient soulevé successivement tous les cantons contre les Français, et formé une armée de trois cents hommes à laquelle devait encore se réunir un parti de deux cents guerriers occupés à la chasse sur l’Outaouais.

Nos dix-sept braves montréalais, après s’être disposés à la mort, et s’être juré les uns aux autres de se soutenir fidèlement, sans jamais demander quartier, allèrent attendre les chasseurs iroquois au-dessous du saut de la Chaudière (Faillon dit (II, page 400) au pied du Long-Saut, au-dessous
du Saut dit de la Chaudière).

Là, ils eurent à peine le temps de réparer grossièrement un méchant petit fort, fermé de palissades à demi pourries, et de s’y enfermer à la hâte. L’on vit bientôt défiler les chasseurs onnontagués, la hache de guerre à la ceinture, les fusils rangés sur l’avant de leurs canots, prêts à l’attaque ou à la défense.

Pendant sept jours, cette poignée de braves, tourmentés par la faim, l’insomnie et le froid, soutinrent vigoureusement les assauts répétés des deux cents Iroquois. Dans l’intervalle, le gros de l’armée ennemie, campée au-dessous de Montréal, eut le temps de venir au secours des assiégeants.

Cependant les Français continuèrent à se défendre si bien, que les Iroquois se persuadèrent qu’ils étaient en plus grand nombre qu’on ne l’avait cru, et ils étaient sur le point de lever le siège, lorsque les Hurons eurent la lâcheté de se rendre à l’ennemi, pour avoir la vie sauve. Cette défection, tout en réduisant le nombre des assiégés, eut encore le mauvais effet de faire connaître aux Iroquois l’extrémité où ils étaient réduits. Honteux de voir une armée tout entière arrêtée par quelques hommes, les ennemis résolurent de faire un suprême effort, et vinrent à bout d’emporter la place.

Dollard et ses compagnons furent tués dans le combat, ainsi que le brave Anahotaha, chef des Hurons.

Les vainqueurs restèrent stupéfaits de la résistance que leur avait opposée ces quelques Français, dans un si méchant retranchement, sans nourriture et sans eau, avec si peu de munitions de guerre ; aussi, l’armée iroquoise
renonça au projet d’attaquer Québec.

(Histoire du Canada. Abbé C.-H. Laverdière. Texte tiré du Récits d’histoire canadienne, par E.-Z. Massicotte).

LES LOUPS DE MONTRÉAL

D’après l’abbé Faillon, les habitants de Ville-Marie étaient appelés parfois « les loups de Montréal » et voici l’explication plausible qu’il donne relativement à ce sobriquet étrange.

« Dans la seconde moitié du XVIIème siècle Québec n’étant pas le siège ordinaire des combats (avec les Iroquois) ses habitants étaient moins exercés que ceux de Ville-Marie au métier des armes. Les guerres continuelles dont Ville-Marie était agitée, et, au contraire, le calme dont on
jouissait ordinairement à Québec, devaient influer naturellement sur le caractère et les habitudes morales des habitants de ces deux postes.

Ceux de Ville-Marie, toujours prêts à voler aux armes, inspiraient de. la terreur aux Iroquois par leur intrépidité et leur bravoure ; et les femmes elles-mêmes semblaient se sentir de cette humeur martiale… Les hommes, surtout, se montraient si audacieux et si terribles dans les combats que les Iroquois eux-mêmes les comparaient à des « démons » ; et c’est sans doute ce qui a donné lieu à ce dicton : « Les loups de Montréal ».

(Histoire de la Colonie Française, II. Abbé E.-M. Faillon.)

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Carte des routes de la Nouvelle-France. Image libre de droit.

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