Documents cartographiques

Introduction au sujet des documents cartographiques

L’histoire des documents cartographiques commence au moment de commencer l’histoire de la civilisation. Si les représentations iconographiques (dessins d’animaux, par exemple) ont, sans doute, été les premiers essais de créer des vrais documents, les cartes géographiques les ont suivis. La raison de l’importance des cartes est bien simple: « les cartes sont un moyen d’imaginer, d’articuler et de structurer le monde des hommes ». La plupart des chercheurs assignent l’origine du terme « carte » à Carthage, célèbre par ses navigants.

Un long voyage maritime serait impossible sans cartes géographiques, c’étaient, donc, les navigateurs carthaginois qui ont introduit la carte, comme un outil absolument nécessaire pour accomplir leurs missions.

C’est à partir de ces moments que commence l’histoire de la cartographie. Et c’est en ces moments que commence l’histoire des archives cartographiques, nécessaires pour conserver le nombre chaque fois croissant des cartes. L’objectif de cette recherche est celui d’expliquer les particularités de la gestion des documents cartographiques, mais pour atteindre l’objectif proposé, il nous faut d’abord montrer les concepts fondamentaux qui distinguent les cartes des autres documents et dont la compréhension est impérative pour un archiviste qui s’occupe de la gestion des cartes.

Après cette exposition, une brève analyse du rôle de l’archiviste et, donc, des compétences désirables pour pouvoir l’archiviste accomplir avec succès sa mission sera présentée. À notre avis, quelques exemples illustratifs, basés sur les expériences pratiques de l’auteur, et de brèves excursions historiques, montrant le processus du développement de la carte au long du temps, contribueraient à la meilleure compréhension du thème. Il existe une bibliographie abondante au sujet des cartes, vues sous les angles différents, mais nous avons décidé d’utiliser dans notre travail quelques textes qui sont intéressants pour l’approche archivistique. 1. Définition des documents cartographiques Pour comprendre l’essence des matériaux cartographiques, il nous faudrait définir ce type de documents. Entre plusieurs définitions des cartes, celle du Bureau canadien des archivistes est une des plus complètes : « Les documents cartographiques comprennent tout document représentant (normalement à l’échelle), en tout ou en partie, la terre ou tout autre corps céleste. Sont notamment inclus les cartes et plans à deux ou trois dimensions, les cartes aéronautiques, les cartes de navigation et les cartes du ciel, les globes, les blocs diagrammes, les coupes, les images obtenues par télédétection (par exemple des photographies aériennes destinées à la production de cartes), et les atlas ».

En se référant à cette définition, Louis Cardinal fait des précisions importantes au sujet de la forme et du contenu des cartes, ajoutant que ses documents sont présentés « sous forme graphique ou photogrammétrique » et qu’ils «comprennent aussi d’autres cartes thématiques en multiples coupures, les cartogrammes et les modèles ou maquettes à l’échelle ». Mais, le but d’une définition, par plus complète qu’elle soit, n’est pas celui d’expliquer toutes les facettes du phénomène (Christian Jacob dans son excellent ouvrage « L’empire des cartes » soumet en doute la possibilité même d’une définition au sujet des cartes et dédie un espace considérable à l’analyse de son thèse polémique).

C’est la compréhension des concepts fondamentaux de la carte qui détermine les particularités de la gestion est une condition sine quoi non pour chaque archiviste. 2. Le concept de la carte (contenu, présentation, forme, supports) 2.1. Le contenu a) La fonction : La problématique du contenu des cartes est, sans doute, l’aspect essentiel de l’analyse sous l’angle archivistique et nous ne pouvons que citer les MM. Charbonneau et Robert: « Le contenu des documents est ainsi au cœur de la description archivistique et demeure l’élément – clé pour le chercheur » . Soulignons d’abord qu’il existe une variété des visions de la carte comme un ensemble. Certains d’entre les auteurs préfèrent la voir comme un document qui contient les éléments scientifiques et artistiques : « Map is something that contains both scientific and artistic elements and which usually comes in a cumbersome package.

D’autres centrent son attention sur la relation entre les aspects scientifiques et techniques de la carte, comme le fait Claude Bordeau . D’autres encore voient la carte sous l’angle beaucoup plus utilitaire, c’est-à-dire se limitent à la décrire comme « un outil nécessaire pour la mission de presque tous les organismes et la plupart des individus ». Mais à continuation les mêmes auteurs formulent l’idée de la «valeur pour la pratique humaine» des cartes : « La cartographie appartient aussi au monde social qui la produit ». . Et c’est à partir de ce concept que nous arrivons à la compréhension de la caractéristique essentielle de la carte qui, comme tout autre document, possède sa fonction fondamentale.

C’est-à-dire, à l’origine du message cartographique créé au cours de la production d’une carte, se trouvent les buts précis des créateurs. Ainsi, la distinction entre les cartes repose avant tout sur leur contenu qui se définit «comme l’information que la carte communique à partir d’un environnement cartographiable».

b) Les catégories des cartes : Du point de vue du contenu et de la fonction primaire qui consiste en la valeur d’information, ces catégories sont nombreuses :

L’on distingue les cartes à grande ou à petite échelle ; les cartes civiles et les cartes militaires ; les cartes topographiques et les cartes thématiques; les plans cadastraux; les cartes « spécialisées »; les cartes routières (connues aussi comme les cartes d’implantation); les cartes de synthèse (« carte indiquant les aménagements humains et les ressources naturelles » ). On peut diviser les cartes en cartes publiées et cartes non – publiées ; en cartes à voir et cartes à lire ; en cartes principales et les cartons (cartes complémentaires) de différents types; les cartés de base et les cartes dérivées…

Cette énumération limitée permet d’arriver à une vision approximative de la complexité de l’ensemble des documents cartographiques, analysés du point de vue du contenu. Mais la situation est beaucoup plus complexe. 2.2. La présentation du message cartographique On a déjà mentionné que l’apparition des cartes précéda, sans doute, la création du premier document textuel. Mais au moment de créer sa première carte, l’homme agissait inconsciemment de la façon qui jusqu’à nos jours n’a pas changée, c’est-à-dire, il créait le document qui jamais est vrai et qui n’est jamais l’image exacte de la réalité objective, ce qui peut amener aux erreurs graves de la part de l’archiviste (Andrew est tranchant : « Maps are unique in their nature: They represent errors all of them, frankly speaking ».

Les raisons principales de cette situation originale sont les suivantes: a) La réduction à l’échelle : Toutes les cartes sont obligatoirement des réductions. C’est-à-dire, les cartes ne reflètent jamais un territoire sans réduire considérablement ses vraies dimensions. Un kilomètre du terrain sera représenté par un centimètre (ou par un millimètre, etc.) Nous en dégageons immédiatement la notion essentielle, celle d’échelle. Mais l’application obligatoire de l’échelle fait apparaître le problème qui est formulé d’une façon excellente par Jacob : «la réduction de l’échelle conduit à une figuration de plus en plus synthétique des éléments naturels». En plus, n’oublions pas que les échelles appliquées aux cartons, diffèrent toujours de l’échelle de la carte principale.

Il faut se souvenir aussi qu sur les cartes à l’échelle réduite, certaines éléments perdent la relation directe avec les autres éléments et sont représentes hors de l’échelle (des fleuves, des routes, etc.). Dans ce cas l’échelle devient conventionnelle, perd toute valeur physique et provoque l’interprétation incorrecte de la part de l’archiviste qui s’occupe de la description du document. Finalement, n’oublions pas que si sur une carte moderne l’échelle est invariable (nous n’analysons pas ici la variété des effets de la projection, liés à l’échelle qui contribuent à la présentation « fausse » du territoire), tel n’était pas le cas dans les cartes anciennes, où les échelles variaient en dépendance de l’importance de la partie présentée.

b) La projection : Mais l’échelle n’est pas l’unique particularité essentielle qui nous permet de parler d’une carte comme d’un document « faux ». La représentation graphique de la réalité peut être recréée de tellement de façons différentes qu’un usager, en regardant deux cartes, dessinées avec deux projections différentes, ne comprendra pas qu’il se agit du même objet. C’est le concept de la projection, c’est-à-dire, de « l’opération cartographique permettant de représenter l’ellipsoïde terrestre sur une surface plane » qui se trouve à l’origine de l’effet. En bref, il est impossible de représenter d’une façon exacte un territoire réel sur une surface plane. Le message cartographique dépend donc de la projection appliquée. Par exemple, il suffit de regarder la carte, représentant le Canada comme centre du monde, pour comprendre la différence entre les représentations : notre monde habituel y est méconnaissable. Dans ce cas le producteur utilise avec le but commercial ce que l’on appelle « la projection particulière ou spéciale » et les erreurs, dues à l’interprétation incorrecte de la projection ne sont malheureusement pas des cas isolées. c) Le silence et la revendication : Une autre caractéristique est bien formulée par Claude Boudreau: « La carte n’est pas une image neutre et objective d’un espace donné. Elle peut être considérée comme une représentation sélective des éléments de composition d’un paysage» . Boudreau examine la carte comme un outil de pouvoir de l’État qui intervient dans la création de la carte pour prouver ses droits. Le cas de l’omission des tribus indiennes sur les cartes anglais du Québec en XIXe siècle est cité . Nous notons ici le « silence » de la carte, c’est-à-dire, l’omission volontaire d’un élément réel. Mais il existe la possibilité inverse du renforcement d’un point de vue, exagérant un élément dans le dessin, ce qui s’appelle la « revendication » de la carte. Tel est le cas de la frontière entre le Québec et des États Indépendants, tracée dans la carte qui accompagnait le Traité de Versailles de 1783 d’une façon tellement arbitraire qu’il a fallu un nouveau traité pour régler l’essentiel du litige . Naturellement, la politique d’État n’est pas l’unique raison d’être des silences ou des revendications. Un bon exemple du silence d’une carte thématique est celui du Plan du réseau de transport de Montréal, ou la grande montagne qui a donné le nom à la ville, n’est pas représente, créant l’impression d’accès très facile entre le centre-ville et la zone de l’Université de Montréal (ce silence est dû à la spécifique d’un plan qui est une carte simplifiée sans représentation de relief dans ce cas). 2.3. La forme Les effets, liés au contenu de la carte, sont à l’origine de la problématique de la description archivistique des cartes. Mais la forme du message cartographique mérite l’attention spéciale de tout archiviste. Les cartes ont habituellement des cartouches (encadrés ou non), dans lesquelles s’inscrivent les informations essentielles, reflétées sur la carte. Les cartes sont orientées selon la déclinaison magnétique; elles montrent habituellement les coordonnées géographiques. Une légende textuelle, contenant lettrage, commentaires et remarques, peut accompagner et expliquer le dessin. Les moyens pour montrer les éléments représentés sur la carte sont les plus variés : les traits, les pointilles, les traits pointillés, continus ou discontinus et un nombre presque infini d’autres. Les dimensions et les formats des cartes ne sont pas standardisés, certaines d’entre elles peuvent atteindre la surface de mètres carrés et avoir le format circulaire. Dès le point de vue de l’archivistique, une carte, c’est le document qui requiert la plus grande variation de symboles pour être décrite et indexée d’une façon adéquate. Les difficultés les plus sérieuses se centrent autour de l’utilisation des symboles cartographiques et dont la raison est double: 1) Jusqu’au XXe siècle les cartographes utilisaient les symboles différents pour signaler même les éléments les plus fréquents (des frontières, des ponts, des édifices, etc.); 2) Les cartographes d’aujourd’hui utilisent occasionnellement les symboles inventés (ou re-inventés) par eux-mêmes . 2.4. Les supports Finalement, il faut mentionner les supports matériaux, utilisés dans la cartographie. Leur rôle dans la gestion des cartes est sans doute très important, car les cartes sont produites sur le nombre de supports beaucoup plus élevé en comparaison avec ceux-ci utilisés dans la création d’autres documents. En plus, les supports des cartes requièrent l’attention spéciale. Une carte peut être produite sur papier, sur parchemin, sur textile (par exemple, toile de lin enduit de gélatine sur un côté qui permet d’assurer la finesse dans la reproduction de couleurs), en soie (plusieurs cartes militaires), sur cyanotype (bleus) ou ozalide (papier beige avec lignes brun foncé), sur les supports synthétiques (par exemple de type mylar), sur métal laminé, sur verre, sur céramique (des cartes, produites pour les astronautes) et sur plusieurs autres supports . Louis Cardinal explique les dangers provenant des particularités propres aux supports des cartes dans l’étape de la préservation : par exemple, toute sorte des insectes, des rongeurs et des micro-organismes « sont attirés par la cellulose du papier, les mordants et la gélatine présents dans le papier, la colle, le cuir et l’amidon… ». Mon expérience pratique témoigne de qu’il n’y pas d’exagérations dans phrase citée : Après avoir reçu notre archive une quantité considérable de documents textuels et cartographiques, arrivés à la fin d’une longue journée de travail, j’ai décidé de les laisser sur la table du traitement jusqu’au matin, étant certain que les matériaux pourraient passer une seule nuit sans être conservés dans les boites métalliques hermétiques (condition indispensable dans le cas de l’Afrique tropicale, où notre archive était installée). Le matin suivant j’ai aperçu avec étonnement que tandis que tous les documents textuels étaient en bon état, une dizaine des cartes géographiques de formats énormes n’existaient plus! Il ne restait rien que quelques morceaux des supports sur lesquels ces cartes avaient été dessinées. Étaient les support imbibés d’une composition attractive pour les rongeurs? Avait le matériel d’origine une provenance organique qui servait de desserts spéciaux pour les insectes? On ne connaît pas les raisons des attaquants. Mais on sait maintenant qu’une carte est un objet préférable pour les rongeurs et insectes à cause du matériel.

La leçon des supports bien apprise par l’archiviste. Dommage qu’elle ait coûté cher à l’institution. Mais était l’archiviste (si on peut attribuer ce digne titre à un jeune homme sans formation professionnelle) le seul coupable de la situation? La réponse est beaucoup plus importante que l’analyse de cette petite anecdote des temps passés… 3. Le défi des cartes et le rôle de l’archiviste 3.1 La formation de l’archiviste Tout archiviste doit posséder les connaissances théoriques sur l’archivistique, mais l’archiviste qui traite des cartes devrait avoir les notions approfondies sur ces documents. Pour évaluer avec plus de précision une carte l’archiviste doit connaître le contexte de la création d’une carte, ses buts et ses objectifs. On doit comprendre le champ d’utilisation des cartes, les aspects liés au matériel et aux dimensions qui contribuent à assurer leur pérennité et leur accès.

Sinon, il nous serait impossible d’interpréter le complexe des circonstances entourant l’application des fonctions archivistiques au sujet des cartes. Les erreurs graves, résultant en problèmes pour des chercheurs et conduisant à détérioration et même à la perte des documents, seraient donc inévitables. Nous citerons un autre cas réel qui illustre parfaitement la situation. Ayant reçu notre archive un fonds de cartes relatives à l’ensemble d’un grand pays (territoire du Québec, à peu près), j’ai décidé de procéder d’une façon qui m’a semblé logique et correcte : j’ai dispersé les cartes entre fonds différents, les ajoutant aux séries existantes, organisées par régions et provinces.

La violation du principe fondamental de l’archivistique était (à mon avis) justifiée par l’assurance d’un accès plus facile à une carte qui serait, naturellement (toujours à mon avis), recherchée par une région déterminée. Une semaine après, le premier usager venu demandait les cartes avec le signalement des éléments spécifiques qui étaient à l’origine des raisons de la création du fonds détruit. Impossible de trouver les matériaux, dispersés dans des dizaines des séries (et non indexés, naturellement, le manque chronique du temps, c’est élémentaire) … Même si mes connaissances théoriques étaient égales presque à zéro, je n’aurais jamais agi de cette façon irresponsable avec des documents textuels, iconographiques ou sonores. Pourtant, le choix de détruire un fonds et regrouper les matériaux par sujet paraissait totalement « logique » en se traitant des cartes, ce qui démontre une fois de plus le besoin d’une formation adéquate du personnel qui travaille avec des cartes. Malheureusement, cet exemple n’est pas un cas isolé : la formation professionnelle inadéquate des gestionnaires des cartes est un phénomène répandu.

Louis Cardinal constate avec tristesse : « En règle générale, très peu de personnes savent exactement comment manipuler ce genre de document sans l’abîmer » . 3.2. La limitation des ressources La limitation des ressources, le manque du temps, bref, toute la panoplie des prétextes pour expliquer les échecs ou la négligence organisationnelle, est un discours bien connu, mais peu convaincant, si l’archiviste veut réussir. L’attitude et la responsabilité de l’archiviste sont essentielles dans la gestion des documents cartographiques.

Andrew ne laisse pas d’espace pour les doutes : “I strongly recommend that for each title, depending on the complexity of the map(s) involved, at least two or three minutes be spent closely inspecting the map(s) and their details” . Seraient-ils suffisants trois minutes pour définir en termes généraux le sujet de la description d’une carte? Quel temps nécessiterait l’archiviste pour une interprétation correcte du message cartographique? Est-il en mesure de déterminer le niveau suffisant de la description pour ne pas tromper le futur chercheur? De multiples questions qui requièrent les réponses argumentées, peuvent se poser. Un seul exemple serait pertinent pour voir une des facettes de la complexité du thème.

Bien si cette remarque de Charbonneau et Robert est relative aux documents photographiques, elle est valide parfaitement dans le cas des cartes : « … à la différence des documents textuels qui peuvent être lus à un seul niveau, les photographies possèdent plus d’une strate que l’archiviste analyse pour rédiger sa notice de description. En réalité, la valeur d’information de la photographie apparaît comme une accumulation de «couches sédimentaires»… » Ajouterons que pour éviter des erreurs, un examen des documents textuels accompagnants les cartes est aussi impératif que la lecture des cartes.

Voici un autre exemple, illustrant l’effet de la négligence : En décrivant une pièce cartographique, j’avais signalé un passage sec entre deux chaînes de montagnes. En réalité il s’agissait d’une petite rivière. Ma décision de ne pas lire une note textuelle accompagnante (le manque du temps, évidement), a provoqué des pertes matérielles pour les usagers qui se sont servis de données incorrectes, proportionnées par l’archiviste négligé. Si le thème des ressources nécessaires est un sujet inépuisable, l’idée centrale est évidente : À cause de tout l’ensemble de caractéristiques complexes des documents cartographiques, la gestion des cartes requière encore plus d’attention de la part de l’archiviste que la gestion des autres documents. Conclusion Nous nous sommes arrêtés très brièvement sur quelques particularités propres de la création et de la gestion de la carte. Nous n’avons touché que les aspects absolument nécessaires pour qu’un archiviste puisse réussir dans sa mission. Les limitations de telle présentation sont évidentes, mais l’image générale est claire et je ne peux que répéter l’énoncé de M. Walne : «L’interprétation des documents en tant que témoignages sera toujours nécessaire, et ce sera toujours une des fonctions de l’archiviste de fournir cette interprétation ».

Comment lier les besoins pratiques et le manque chronique de ressources matérielles et humaines pour préserver les cartes ? Quel devrait être le niveau professionnel de l’archiviste pour réussir dans le travail et quels sont les moyens pour assurer ce niveau? Comment devrait-on interpréter le concept de la nécessite de répondre à tous les niveaux du traitement archivistique «à une vaste gamme de besoins et d’usages sociétaux et organisationnels : participer à la constitution de la mémoire collective » énoncé par Hélène Bernier.

Dans quelle mesure la thèse de Gilles Langelier – « l’archiviste … ne devra jamais oublier qu’il est un historien au service de l’histoire » – peut être adaptée aux besoins pratiques d’une institution? Toutes ses questions et un nombre presque indéfini d’autres sont « les casse – têtes » quotidiennes pour chaque gestionnaire responsable. Et les réponses sont aussi presque indéfinies…

mapa mundi documents cartographiques
Le début du XVIe siècle fut marqué par un véritable flot de voyages d’exploration. Jean Cabot, pour le compte de l’Angleterre, atteignit Terre-Neuve. Le Portugais Pedro Cabral fit escale au Brésil lors d’un voyage vers les Indes. Magellan effectua, pour le compte de l’Espagne, la première circumnavigation. Verrazano, sous pavillon français, reconnut le littoral de l’Amérique du Nord. Jacques Cartier remonta le fleuve Saint-Laurent. Tous ces événements prirent place au cours d’une période d’environ trente-huit ans.

Bibliographie

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  • Bernier, Hélène. « Le tri archivistique. » Archives, vol. 27, no 1, 1995-1996, p.3-43.
  • Boudreau, Claude. La cartographie au Québec, 1760-1840. Sainte-Foy : Université Laval, 1994. xi, 270 p.
  • Bureau canadien des archivistes. Règles pour la description des documents d’archives. (RDDA) Ottawa : Bureau canadien des archivistes, 1990, version révisée en 2001, 2002, 2003. Pagination multiple.
  • Cardinal, Louis. La gestion des documents cartographiques, architecturaux et techniques dans l’administration fédérale. Ottawa : Archives Nationales du Canada, 2001. vii, 43.
  • Charbonneau, Normand; Robert, Mario. « La description des photographies. » Archives, vol.30, no.1, 1998-1999, p.25-43. Gould, Peter; Bailly, Antoine. Le pouvoir des cartes. Paris : Anthropos, 1995. x, 120 p.
  • Jacob, Christian. L’Empire des cartes. Paris : Albin Michel, 1992. 537 pages.
  • Langelier, Gilles. Collection nationale de cartes et plans. Ottawa : Archives publiques Canada, 1985. vii, 73 p.
  • Maftei, Marta. « Le moment du tri dans la pratique archivistique française : réflexions théoriques et application pratiques. » Archives, vol 29, no 3-4, 1997-1998, p.3-18. Société du transport de Montréal. Plan du réseau du transport de Montréal. Produit par la Société de transport de Montréal. Montréal : STM, 2004. Plan.
  • Walne, Peter et al. Techniques modernes d’administration des archives et de gestion des documents: recueil de textes. Paris : Unesco, 1985. vi, 614 p.

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