Division religieuse et traité d’Anvers

La division religieuse en Europe

Europe après Elisabeth

Quand Elisabeth, reine d’Angleterre, mourut en 1605, il s’en trouva plusieurs pour se demander qui prendrait la tête du protestantisme.

Jacques 1er qui lui succéda sur le trône d’Angleterre faisait peser des doutes dans l’esprit de plusieurs. Il se révèle de plus en plus cependant que le roi d’Angleterre continuera l’œuvre entreprise par Henri VIII, développée sous Edouard VI et couronnée par Elisabeth. Un des premiers gestes de Jacques 1er fut d’assurer le maintien de l’Acte de Suprématie. Voté tout d’abord sous Henri VIII et confirmé par le Parlement anglais en 1559, cet acte précise que l’Église d’Angleterre ne reconnaît d’autre chef que le souverain régnant.

L’œuvre d’Elisabeth a été profonde et forte. C’est elle qui a défini le nouveau Credo de l’Angleterre. S’appuyant sur ce que ses devanciers avaient fait, imposant cependant à l’orientation religieuse de son pays sa propre personnalité, la reine a marqué d’une façon définitive l’âme anglaise.

Que ce soit par les trente-neuf articles tirés des quarante-deux articles d’Edouard VI, qu’elle reprend, révise et rend obligatoires; que ce soit par le PRAYER BOOK, elle définit la foi de l’Angleterre et oriente la liturgie de ce qu’on appelle désormais “l’anglicanisme.”

Elle fut en fait la dernière des grandes personnalités de la Réforme du XVI è siècle. Quand elle mourut, plusieurs protestants se demandèrent si, après la mort de Calvin et celle de Luther, celle-ci n’allait pas clore la grande époque des chefs protestants.

Il apparaît cependant que Jacques 1er oriente sa politique religieuse en la calquant sur celle de la reine qu’il l’a précédé sur le trône.

Effectivement, la Réforme apparaît dans les grandes lignes de son orientation. Elle se divise en trois branches, la branche calviniste, qui couvre une partie du territoire français, du territoire suisse et du territoire belge; la branche luthérienne, à laquelle sont davantage attachés les Allemands, les Danois, les Suédois et les Norvégiens; l’anglicanisme qui, son nom l’indique, est surtout professé en Angleterre.

Il est curieux de remarquer que la carte d’Europe sur le plan religieux se divisait en deux parties nettement distinctes. Les Etats situés au Nord d’une ligne hypothétique qui, à l’ouest, partirait de l’Angleterre pour, vers l’Est, traverser les Pays-Bas et l’Allemagne, sont dominés par le protestantisme. Au sud de cette ligne hypothétique, les pays latins, l’Espagne, la France, l’Italie et les pays situés à l’Est de ce bloc, comme l’Autriche et la Pologne, sont demeurés fidèles au catholicisme.

Espagne accepte l’indépendance des Pays-Bas

Le 9 avril 1609, après trois ans de discussions incessantes, les délégués de l’Espagne, de la France, de l’Angleterre, des Princes allemands et ceux des provinces de l’Union d’Utrecht ont signé “La Trêve de douze ans” et l’Espagne a accepté finalement de reconnaître l’indépendance des Pays-Bas.

Le 9 avril 1609, les délégués de l’Espagne, de la France, de l’Angleterre, des Princes allemands et ceux des provinces de l’Union d’Utrecht ont signé “La Trêve de douze ans”. Après trois ans de discussions incessantes, l’Espagne a accepté finalement de reconnaître l’indépendance des Pays-Bas. Ce geste a consacré 43 années d’une lutte âpre et cruelle menée par les “gueux de la mer” pour la libération de leur pays. Armés de l’écuelle et de la besace comme signe de ralliement, les patriotes hollandais ont résisté aux plus terribles épreuves pour arracher leurs provinces à l’étranger. Ils y ont travaillé avec la même ténacité qu’ils mettent à endiguer la mer pour élargir leurs terres.

Deux noms resteront à jamais gravés dans la mémoire de tous les Hollandais, ceux de Ferdinand Alvarez et de Guillaume d’Orange. Le premier comme l’incarnation de la répression dure et sanglante, le second comme l’image du combat pour la liberté.

Prince de Nassau, Guillaume d’Orange, dit le Taciturne, sut se faire aimer de tous par ses générosités et son dévouement. Intelligent, froid, tenace et d’un courage à toute épreuve, le Taciturne avait trente-trois ans quand la lutte éclata en 1566. Il y consacra toutes ses énergies. Quand les provinces du sud abandonnèrent le combat, il prit la tête des provinces du nord. De 1572 jusqu’à sa mort en 1584, il fut l’âme de la révolution. Son œuvre fut menée à terme grâce à son fils, Maurice de Nassau, brillant militaire que les Espagnols ne parvinrent jamais à mater.

Sous sa direction, les “gueux de la mer” acculèrent l’Espagne de Philippe III aux négociations de 1606 et ont proclamé l’indépendance des sept provinces du nord, les provinces du sud demeurant pour un temps sous la domination espagnole.

Même sous la domination étrangère, industrieux, habiles, tenaces, les Hollandais étaient des commerçants et des marins hors pair. Ils ont su envoyer leurs navires à la conquête de quelques uns des meilleurs marchés du monde malgré les défenses expresses que leur en faisait l’Espagne.

Voir aussi :

Cérémonie de la signature du Traité d’Anvers, gravure de l’époque.
Cérémonie de la signature du Traité d’Anvers, gravure de l’époque.

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