Un cent et sa disparition non mystérieuse
C’est en avril 2012 que la Monnaie royale canadienne a cessé de produire les pièces d’un cent et, dès l’automne 2012, elle a arrêté de les distribuer aux institutions financières.
Ottawa a invoqué dans son budget déposé le 29 mai 2012 des arguments économiques et écologiques pour justifier sa décision de retirer progressivement de la circulation la bonne vieille pièce, même si on pourra malgré tout continuer à l’utiliser «indéfiniment». En effet, «les pièces d’un cent prennent trop de place sur la commode», a affirmé le ministre des Finances, James Flaherty, dans son discours du budget.
Citant l’exemple de plusieurs pays qui avaient entrepris les mesures semblables, le gouvernement fédéral a juré que l’effet inflationniste de l’élimination de la pièce d’un cent serait modeste, voire nul. Ainsi, le gouvernement a dit s’attendre à ce que les entreprises arrondissent les prix de manière équitable, uniforme et transparente».
Voici le cent noir en quelques données :
– Chaque année, le gouvernement fédéral perdait 11 millions $ à cause de la mise en circulation des pièces d’un cent, dont la production des centaines de millions de pièces coûtait 1,6 sou chacune.
– Pour les institutions financières, le coût économique du maintien de cents était de 150 millions $ par année, une fois ajoutés les coûts de monnayage aux frais engagés pour la manipulation, le transport et l’entreposage.
– Chaque année, la Monnaie Royale canadienne produisait et distribuait quelque 7000 tonnes de pièces d’un cent.
– La première pièce d’un cent a été émise en 1858 par le gouvernement du Canada-Uni, soit près d’une décennie avant la naissance de la fédération canadienne. L’introduction de cette pièce de monnaie visait à normaliser l’économie, qui utilisait à la fois les pièces britanniques et américaines (selon plusieurs témoignages, on utilisait même des dollars espagnols frappés au Mexique).
– La masse d’une pièce d’un sou est de 2,35 g, son diamètre est de 19,05mm et son épaisseur atteint 1,45mm.
– La composition d’une pièce d’un sou est comme suit : acier – 94%, cuivre – 4,5%, nickel – 1,5%.
– Sur l’avers de la pièce on voit le monarque du Canada (qui est également le monarque du Royaume Uni et d’autres quatorze états indépendants). Sur toutes les pièces émises donc dès 1952 apparait l’image d’Élisabeth II, Reine du Canada.
– Sur le revers de la monnaie apparait une feuille d’érable.
Ainsi, la pièce d’un cent, la cenne noire qui aura eu une place de choix dans les tirelires des enfants et contribué à l’achat de bonbons à plusieurs générations, a rejoint le billet papier d’un dollar et de deux dollars qui ont eux-aussi été emportés par l’inflation.
Pour l’instant restent sur le marché canadien la pièce de cinq cents, la pièce de dix sous, celle de 25 cents, celle de 50 cents (qui n’est frappée que dans les occasions très rares), le huard et le deux dollars.
En ce qui a trait aux contenants, boîtes et sacs de sous noirs attendant dans de multiples tiroirs à travers le Canada, on suggère aux gens d’en faire don à des organisations de bienfaisance.
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