Deux histoires qui sont arrivés en 1947

Henry Wallace, candidat présidentiel indépendant, histoire d’un bill disparu

Ces histoires du passé témoignent des rapports entre la Russie soviétique et l’Occident en 1947

L’ancien secrétaire du Commerce lance la première tentative électorale sérieuse d’un tiers parti depuis 1924 – La politique étrangère américaine discutée à fond

Washington. 30 décembre 1947. Henry – A. Wallace a introduit aujourd’hui la politique étrangère américaine dans la campagne présidentielle, en se lançant dans la première tentative électorale sérieuse d’un tiers parti depuis 1824. Cette décision a suscité des huées et des craintes parmi les démocrates et des applaudissements de la part des républicains.

La décision de Wallace de se présenter à la présidence comme candidat indépendant l’an prochain promet de faire de la question des relations américaines avec la Russie un enjeu dans la lutte électorale. Cette attitude ébranle apparemment la structure politique du parti démocrate, qu’il a servi comme vice-présidept, et affectera probablement le choix du candidat républicain.

Les politiciens sont pratiquement unanimes à prédire que Wallace a encore moins de chances de se faire élire que feu Robert-M. Lafollette, qui n’a obtenu une majorité que dans l’état du Winsconsin sous ta bannière progressiste en 1924.

Mais les memes politiciens admettent que l’attaque lancée hier soir par Wallace, dans son discours de Chicago, contre ce qu’il a appelé la «politique de guerre réactionnaire bipartisane» forcera les candidats des deux grands partis à répondre durant la campagne.

Une accusation

L’Action démocratique américaine (ADA), organisation politique soi-disant «libérale», a dit que l’attitude de Wallace constitue «une j invitation au désastre.» Quelles que soient les intentions de Wallace, il est indiscutable que les «communistes forment la machine derrière le tiers parti.»

Bien que Wallace puisse apparemment compter sur l’appui du parti travailliste américain à NewYork, cette organisation a perdu beaucoup de sa vigueur par suite de la démlasion de certains directeurs opposés au mouvement d’un tiers parti.

Dans la mêlée

Chicago. « Quad les deux partis pourrissent, le peuple a le droit de se faire entendre par l’intermédiaire d’un nouveau parti. Il n’existe aucune différence réelle entre le président Truman et un républicain. Tous deux représentent une politique qui ouvre la voie à la guerre dans notre génération et rend la guerre certaine pour nos enfants, a déclaré hier soir M. Henry Wallace dans un discours qu’il a prononcé à Chicago à la radio, en annonçant qu’il sera «candidat indépendant à la présidence des États-Unis pour les élections de 1948.

En consacrant ainsi sa rupture avec le parti démocrate, l’ancien vice-président des États-Unis a souligné le refus des dirigeants de ce parti de changer leur politique qui, selon lui, mène droit à la guerre et à la crise économique aux États-Unis et motive cette décision. M. Wallace a déclaré que les buts du nouveau parti qu’il dirigera seraient la paix et la prospérité dans le monde et aux États-Unis.

Contre la conscription

Pour réaliser ces objectifs, M. Wallace s’oppose avant tout à l’adoption du service militaire obligatoire, dont la discussion est à prendre du jour jour du Congrès au début de la rentrée des Chambres et préconise un gouvernement « débarrassé de l’équipe pose de militaires et de gens de Wall Street qui nous mènent à la guerre ».

Après avoir indiqué que les fondements de la politique intérieure du nouveau parti sont la liberté de parole et d’assemblée, la lutte contre la discrimination raciale, la baisse du prix de la vie, la liberté syndicale et la création d’un emploi pour tous, M. Wallace a énoncé son programme de politique étrangère.

Plus les votes pour son parti seront nombreux, a poursuivi M. Wallace, « plus fermement le monde sera assuré que les États-Unis ne soutiennent pas une politique réactionnaire bi-partisane dirigée vers la guerre, qui divise le monde en deux camps armés et qui conduit inévitablement au jour où des soldats américains avec leur équipement arctique reposeront dans la neige russe? ».

De plus, estime M. Wallace, la politique américaine militariste à l’égard de la Grèce, de la Turquie et de la Chine est coûteuse pour le contribuable des États-Unis qui voit s’élever chaque jour davantage le coût de la vie, tandis que les gros monopoles industriels ont triplé leurs profits depuis 1939.

Pas communiste

En réponse à ceux qui l’ont traité lui et ses partisans de communistes, M. Wallace a déclaré : « Nous ne sommes pas pour la Russie et pour le communisme, mais nous reconnaissons les méthodes hitlériennes quand nous les voyons dans notre propre pays, et ceux qui adressent de pareilles épithètes à leurs adversaires, nus les dénonçons comme des ennemis de la race humaine qui préféreraient une troisième guerre mondiale plutôt que de s’efforcer sincèrement à aboutir à un règlement pacifique des différends. »

Avec la Russie

Après s’être ainsi nettement prononcé en faveur d’un rapprochement avec la Russie et contre toutes tentatives d’encercler ce pays. M. Wallace s’est adressé également aux dirigeants soviétiques pour qu’ils contiennent l’actions des extrémistes qui essayent d’élargir le fossé entre nos deux grands pays. »

Seule la création d’une force armée internationale sous l’égide des Nations-Unies, « plus puissante que les forces armées d’aucun pays, y compris la Russie et les États-Unis » accompagnée d’une conférence pour le désarmement général, éviterait le risque d’une nouvelle guerre, a souligné encore fortement M. Henry Wallace qui, après s’être déclaré contre tout impérialisme qu’il provienne de la Grande-Bretagne, des États-Unis ou de l’Union Soviétique, a conjuré ces deux derniers pays d’examiner tous leurs différents objectivement et en abandonnant les préjugés que les fauteurs de haine ont engendrés d’un côté comme de l’autre. »

Disparition mystérieuse d’un bill à Washington

On constate la disparition du bill contre l’inflation au moment où le président Truman s’apprête à le signer. – Une autre copie est préparée en vitesse.

Washington. 30 décembre 1947. Le service secret enquête aujourd’hui à la Maison Blanche en rapport avec la disparition de l’original du bill contre l’inflation tandis que le président Truman, qui considère la mesure républicaine peut satisfaisante, se prépare à apposer sa signature à un duplicata.

La copie a été rédigée en hâte après une journée de vaines recherches pour retracer l’original. La copie a été envoyée hier soir par avion à Dedham, Massachusetts, pour obtenir la signature nécessaire de l’Orateur Joseph Martin (rép. Mass.).

M. Truman, qui était prêt a signer la mesure hier, l’approuvera officiellement aujourd’hui.

Le personnel du président n’a encore trouvé aucune explication pour ce que le secrétaire de presse Charlex – Q. Ross a dit être « un mystère de la Maison Blanche. Étant donné que le bill tomberait par lui-même s’il n’est pas signé pour mercredi, la Maison Blanche a préparé la copie, l’a envoyée hâtivement au sénateur Arthur Vandenberg (rép., Michigan), dont la signature à titre de président du Sénat est essentielle, et l’a ensuite placée à bord d’un avion dépêché au Massachusetts.

Une fois signée, le bill donnera lieu, croit-on, aux développement suivants :

  1. – Le secrétaire de l’Agriculture Anderson est prêt à imposer des restrictions sur l’usage des grains par les distilleries
  2. Un système de priorité de temps de paix sera appliqué par le secrétariat du Commerce.

Avec l’approbation de la Maison Blanche, le secrétariat du Commerce projette d’autoriser l’usage de certificats VP (programme volontaire).

Présentés aux compagnies ayant accepté une entente avec le gouvernement, ces certificats auraient à peu près la valeur des priorités de temps de guerre pour régir les allocations de matières en rareté.

Il n’y a aurait pas obligation sous force de loi, mais il s’agirait d’une « entente de gentilhomme ». Mais le bill autorise le président à faire de nouvelles recommandations spécifiques au Congrès et les mesures volontaires ne réussissent pas à soulager la pression de la rareté sur le prix des articles du « coût de la vie. »

(Ces histoires du passé datent du 20 décembre 1947).

Henry Wallace, l'homme qui a applaudi le système du GULAG soviétique. Photo de l'époque.
Henry Wallace, l’homme qui a applaudi le système du GULAG soviétique. Photo de l’époque.

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