Deschaillons-sur-Saint-Laurent
Deschaillons-sur-Saint-Laurent est une municipalité qui fait partie de la municipalité régionale de comté de Bécancour et de la région administrative de Centre-du-Québec, sur la rive sud du Saint-Laurent, à l’est de St-Pierre les Béquets et à l’ouest de Leclercville, à 50 kilomètres au nord-est de Nicolet. La municipalité s’étend sur une superficie de 38 kilomètres carrés et compte environ mille Deschaillonnaises et Deschaillonnais.
Son nom provient du nom du seigneur Pierre de Saint-Ours de L’Éschaillon, originaire du Dauphiné, en France, premier capitaine dans le régiment de Carignan-Salières.
La seigneurie Deschaillons, aussi appelée seigneurie de la rivière Duchesne, fut concédée au chevalier Pierre de Saint-Ours, le 25 avril 1674, par Louis de Buade, comte de Frontenac, gouverneur de la Nouvelle-France.
Vers 1710, on y compte une vingtaine de familles de colons défricheurs établis entre la petite rivière du Chêne et les limites de la seigneurie de Saint-Pierre-les-Becquets. En 1722, une mission catholique y est fondée et vers 1741, la paroisse Saint-Jean-Baptiste est fondée et en 1751, la première église Saint-Jean-Baptiste y est érigée.
À la même époque, le seigneur concède un terrain à Louis Auger et à Jean-Baptiste Roirou dit Laliberté. Ces deux entrepreneurs construisent un moulin à scie au bord de la rivière du Chêne.
En 1793, la première église devenue vétuste, une seconde église Saint-Jean-Baptiste est construite et le cimetière est aménagé à l’arrière de l’église. En 1871, elle est remplacée par la troisième église du village. En 1986, la quatrième église est bénie.
La paroisse Saint-Jean-Baptiste-de-Deschaillons est constituée canoniquement en 1825. Vingt années plus tard, en 1855, la municipalité de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste-de-Deschaillons est constituée civilement. À la suite de quelques défusions, le village de Deschaillons se détachera de la municipalité en 1891 et Saint-Jacques-de-Parisville s’en détachera en 1901.
En 1832, les frères David et Jean-Baptiste Charland mettent en exploitation la première briqueterie du village. La matière première est alors prise à même les immenses dépôts de glaise qui bordent le rivage du fleuve. Vers le début du siècle suivant, une vingtaine de briqueteries seront exploitées sur le territoire.
La compagnie King’s Brothers y exploite la forêt dès 1871.
Dès 1896, avec l’avènement du chemin de fer Lotbinière-Mégantic, le village prend son essor et un moulin à scie est construit sur la rivière du Chêne. Ensuite, les Sœurs de la Charité de Québec y ouvrent un couvent pour jeunes filles et les Frères maristes y ouvrent un collège pour garçons.
Au début du XXe siècle, les frères King vendent tous leurs avoirs à la Lotbinière Lumber Company.
Le progrès ne s’arrête pas. En 1926, la Shawinigan Water and Power étend son réseau d’électricité au village et en 1927 un pont enjambe la rivière entre Saint-Pierre-les-Becquets et Deschaillons.
Dès 1962 les écoles de rang du village sont fermées et une nouvelle école regroupe les filles et les garçons de la municipalité. Le couvent pour jeunes filles devient alors une résidence pour personnes âgées toujours dirigée par les Sœurs de la charité de Québec.
La même année, le pont de la route qui mène à Parisville est ouvert, sa structure est en acier galvanisé.
C’est finalement en 1990 que les municipalités de Deschaillons et de Deschaillons-sur-Saint-Laurent se regroupent sous le nom de Deschaillons-sur-Saint-Laurent.
Aujourd’hui, lieu de villégiature unique, Deschaillons-sur-Saint-Laurent vous enchantera avec sa marina et le Centre d’interprétation de la navigation Cap-Charles vous initiera à l’utilisation des drapeaux des pays, des compagnies et du code international. Vous pourrez en apprendre plus sur les différents types de navires qui passent dans la région, sur leur construction et sur leurs marchandises, ainsi que visiter un phare ou passer un temps sur la plage municipale.
D’ailleurs, à Deschaillons-sur-Saint-Laurent, on retrouve aujourd’hui une Épicerie Métro, des dépanneurs, une pharmacie, l’église du village avec son presbytère, un bureau de poste, une concessionnaire automobile, un salon de coiffure, des restaurants, une station d’essence, une école primaire, une caserne de pompiers et de premiers répondants. On peut se loger dans un motel et dans le camping Cap à la Roche.
On y trouve des fermes de pomiculture, d’acériculture, ainsi que des fermes laitières.
Anecdote historique : Une histoire raconte qu’en 1810, lors de travaux pour l’aménagement de la route, un groupe d’ouvriers en était rendu à déplacer une énorme roche d’environ six pieds de haut par trois pieds de large. Le groupe décida alors de prendre la pause du dîner et de revenir à la charge avec des chevaux pour faciliter le travail. Pendant le dîner, le géant, Modeste Mailhot, se retrouva seul avec la roche et la déplaça sur plusieurs pieds pour la mettre hors de la route. C’est au retour du repas que les ouvriers constatent que la roche avait été déplacée par un seul homme. Une légende vivante venait d’entrer dans l’histoire du village. On appelle cette roche, qu’on peut voir à la sortie du village, la Roche à Mailhot et on vous racontera que Modeste Mailhot transporta à bout de bras cette roche pesant 270 kilogrammes.
La municipalité est située sur la route 1321. On y accède en suivant la route 132 x la route 265.
Deschaillons-sur-Saint-Laurent est jumelée avec Veurey-Voroize, département d’Isère, en France.
Historique de Deschaillons-sur-Saint-Laurent
Située immédiatement au nord de Parisville et au nord-est de Saint-Pierre-les-Becquets dans la MRC de Bécancour, la municipalité de Deschaillons-sur-Saint-Laurent est bornée au nord par le fleuve Saint-Laurent. Localement, on considère toujours que l’endroit fait partie de la région de Lotbinière.
En réalité, elle forme une charnière entre celles de Lévis et de Nicolet. Il faut remonter aux débuts de la colonie pour connaître les balbutiements de l’histoire deschaillonnaise. Dès 1674, une seigneurie dite de Rivière-Duchesne ou Deschaillons est concédée à Pierre de Saint-Ours (1640-1724), chevalier de Saint-Louis, capitaine dans le régiment de Carignan-Salières. L’endroit, également dénommé jadis Cap à l’Arbre, en raison du promontoire touffu qu’on y retrouvait, portait le nom de Rivière-Duchesne qui évoque la présence de chênes le long de la Petite rivière du Chêne. Quant à celui de Deschaillons, qui allait prévaloir, en rappel des ancêtres du sieur de Saint-Ours, il souligne que ceux-ci possédaient une terre, en France, à l’Échaillon (Dauphiné, aujourd’hui l’Isère). Cette dénomination provient du fait que le château de cette famille noble était situé au Petit-Port, près d’une anse de l’Isère, à une vingtaine de kilomètres de Grenoble et que la voie y était passante puisqu’elle permettait d’atteindre les « baies ou coudes de l’Eschaitillon », parfois désignées comme le « bec de l’Eschaillon ».
Pierre de Saint-Ours avait un fils prénommé Jean-Baptiste (1669-1747), officier dans les troupes de la Marine et lieutenant de roi. Contrairement à ce que soutiennent certaines sources, Jean-Baptiste n’a pas obtenu concession de la seigneurie Deschaillons. C’est lui que l’on a voulu honorer lors de la création de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste-de-Deschaillons qui reçoit son premier curé en 1737.
Dans l’édit du Roi de 1722, elle est appelée Eschaillons. Créée en 1845, la municipalité de Deschaillons est abolie en 1847 et lui succède celle de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste-de-Deschaillons en 1855, laquelle sera annexée en 1901 à la municipalité du village de Deschaillons créée en 1891.
En 1990, la fusion de cette dernière et de celle du village de Deschaillons-sur-Saint-Laurent (1939), donnera naissance à l’actuelle municipalité. Si la précision sur-Saint-Laurent, qui figure dans le nom du bureau de poste depuis 1904, témoigne de l’omniprésence du fleuve, élément majeur du beau panorama qui s’offre quotidiennement à la vue des Deschaillons on ne connaît pas le motif de la présence du D-initial de Deschaillons. On peut avancer l’hypothèse que la dénomination était sentie comme plurielle, en raison du « s »final, et qu’il y eut agglutination de l’Eschaillon (s) – d’Eschaillons – Deschaillons. Dans ce paisible village agricole et de villégiature installé le long de la route Marie-Victorin, on observe la présence d’un lieu-dit, La Roche-à-Maillot (nom parfois orthographié Roche-à-Mailhot), du nom du géant Modest Maillot qui doté d’une force herculéenne, aurait réussi à déplacer cette massa rocheuse de 2 mètres sur 1,5 mètres, après l’échec d’une équipe de six chevaux.
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