Les mines d’or québécoises
Les mines d’or de la Chaudière attirent de plus en plus l’attention et les visiteurs. Quelques-uns de nos amis qui viennent de faire une excursion jusqu’à la Rivière-de-Loup, dans les townships de Linière, nous assurent que d’après ce qu’ils ont vu, il n’y a rien d’exagéré dans les rapports précédents au sujet de la richesse minérale de cette région.
On n’a pas encore fait de ces découvertes qui, en Californie et en Australie, vous ont fait en quelques jours la fortune de quelques heureux aventuriers, mais le travail du minier actif et intelligent y est partout richement rétribué. Le conducteur des travaux à l’embouchure de la Rivière-du-Loup, qui, soit dit en passant, montre beaucoup de complaisance envers les visiteurs, porte à 40 livres et 50 livres le profit net de chaque journée de ses quinze à vingt hommes.
Un nommé Poulin, qui travaille pour le docteur Douglas à la Rivière à Plante, dit que, pour sa part, il a donné à son bourgeois 4 livres d’or depuis le printemps. Les amis qui nous fournissaient ces renseignements ont rencontré plusieurs jeunes gens de l’endroit qui, après avoir travaillé pour les compagnies d’explorateurs pendant quelques mois, et avoir acquis un peu d’expérience, s’en allaient travailler à leur propre compte dans des lieux à eux connus, disaient-ils.
D’après tout ce qu’on rapporte, il serait temps que le gouvernement tournât son attention de ce côté, tant pour assurer au fisc la part qui lui appartient, que pour veiller au maintien du bon ordre, et faire respecter les droits de chacun.
Déjà il y a eu des querelles sérieuses, dont il est du devoir du gouvernement de prévenir le retour. Le gouvernement a un autre devoir à remplir, celui d’assurer les communications avec la région aurifère et les terres incultes qui s’y rencontrent en grande quantité. Le chemin est assez praticable jusqu’à la Rivière-du-Loup, mais sur la rivière la Famine à quelques lieues en deça, il y a un pont qui menace ruine, et qui, s’il tombait, interromprait la communication.
Si le gouvernement rétablit ce pont, on est prêt à établir une ligne régulière de diligences jusqu’aux lignes où viendra la rejoindre une ligne américaine.
Ce pays mérite à tous égards l’attention du gouvernement.
Le Canadien, vol. XX111, no 48 (29 août 1853) p.2.
Lire aussi :