Crise économique mondiale
Du début des années 1930, la crise économique s’étend à l’ensemble du monde. Cette extension s’explique par le poids dominant de l’économie américaine dans l’économie mondiale.
En effet, en 1929, la production industrielle des États-Unis représente 45% de la production industrielle mondiale. Leurs importations constituent 12,5% des importations mondiales. De plus, les exportations américaines de capitaux jouent un rôle clé dans la croissance de nombreux pays.
La transmission se fait par le biais du commerce et des mouvements de capitaux. Alors, la récession américaine se traduit de façon automatique par une baisse des importations américaines et donc des exportations des autres pays. Ce ralentissement des exportations entraîne dans les pays concernés une diminution de la demande et conduit ces pays à ralentir leur production.
Le ralentissement de la croissance se répercute à son tour sur leurs importations et donc sur des exportations. Ainsi, on assiste à un mouvement cumulatif de baisse des échanges extérieurs et des productions nationales. Ce mouvement se révèle plus important encore si on tient compte de la baisse des prix.
Cette baisse est pour les produits manufacturés plus forte que celle de la production mondiale entre 1929 et 1932. L’effondrement est accentué par des choix politiques, on cherche à exporter le chômage chez les autres en essayant de développer ses exportations et de freiner ses importations par le biais de politiques de déflation ou de dévaluation, mais aussi de plus en plus par le recours au protectionnisme. Cependant, l’utilisation par chacun de ces différents moyens ne peut qu’accentuer la récession.
Le fond de la récession est atteint en 1932. La reprise qui se manifeste à partir de 1933 est difficile et très lente. D’ailleurs, elle s’accompagne d’une nouvelle récession en 1937 et ce n’est qu’avec la Deuxième guerre mondiale que l’économie américaine retrouve le chemin de la croissance et du plein emploi.
C’est à partir de 1933 également que les salaires horaires nominaux ont marqué une grande rigidité à la baisse et, compte tenu de la baisse des prix, le salaire réel horaire a augmenté, ce qui signifie qu’un salarié qui a conservé son emploi et la même durée de travail a plutôt vu sa situation s’améliorer. En tout cas, la monté du protectionnisme est la raison pour laquelle la reprise de l’économie mondiale à partir de 1932 ne s’accompagne que d’une lente croissance du commerce international, dont les structures sont dominés par une division internationale du travail, hérité du XIXe siècle et de l’époque de la colonisation.
Les pays développés exportent des produits industriels vers les «pays coloniaux», d’où ils importent des produits primaires. Les colonies sont dépendantes de l’évolution conjoncturelle des pays développés. Tout cela ne fait que ralentir le rétablissement.
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