La crise agricole

La crise agricole : La fin de l’essor féodal – La crise économique et sociale

Une crise agricole, urbaine et sociales touche au XIVe siècle l’ensemble du monde européen. Elle se traduit par des explosions violentes dans les villes et les campagnes.

Hausse et baisse de prix du blé

La hausse du prix du blé est générale en Europe au XIIIe siècle : elle est de l’ordre de 50% en Angleterre et de 100% en France. Mais la tendance s’inverse au début du XIVe siècle : en France le prix du froment diminue de 50% entre 1300 et 1340 environ. L’épidémie de peste n’accentuera pas cette baisse, la diminution de l’offre étant aussi forte que celle de la demande; elle le stoppera simplement en Angleterre, en Allemagne, en Italie comme en France. Mais au total, entre la fin du XIIIe siècle et la fin du XIVe siècle la baisse reste sensible (de 40 points en France et de 20 en Angleterre).

La crise agricole

Durant les années 1315 – 1317, la France est touchée par la famine à la suite de conditions climatiques déplorables; les Français réapprennent à connaître l’angoisse du manque périodique de nourriture, qui se reproduit en 1346, 1348, 1361, 1375, et qui est causé en profondeur par l’arrêt de la croissance de la production agricole.

L’arrêt de la croissance

La palier qui connaît le développement des forces productives s’explique principalement par les limites atteintes par l’extension des surfaces cultivables, et par le fait que les dernières terres défrichées étaient moins fertiles que les précédentes. Cela avait provoqué, au XVIIIe siècle, une hausse des prix des céréales, parce que le coût de production devenait plus élevé (en l’absence de nouveaux progrès techniques après les améliorations des siècles passés) et en raison de l’augmentation de la demande émanant d’une population croissante et moins pauvre (celle des villes en particulier).

Le problème des prix

Mais cette hausse sera suivie au XIIIe siècle par une baisse du prix des céréales. Le renversement de cette tendance peut s’expliquer de plusieurs façons: si les farineux représentent sans doute plus de 50% de la nourriture de la plupart des Français, on mange plus souvent du pain d’orge ou de seigle que du pain blanc, et d’ordinaire se compose surtout de pois et de fèves, d’une soupe de légumes avec parfois des œufs, de la volaille ou du fromage. Tous ces aliments qui n’exigent pas de grandes exploitations constituent ainsi une gamme de produits de substitution, à laquelle la population peu fortunée est habituée, et qui peu remplacer la consommation des céréales « nobles » quand leur prix devient excessif. De même, la pratique systématique de la pêche en rivière, l’approvisionnement en harengs ou maquereaux par les ports du Nord font du poisson un élément essentiel de la nourriture. Quant aux plus fortunés, l’extension de l’élevage du porc, du mouton et du bœuf élargit la gamme des produits consommables.

Cependant, l’équilibre entre les besoins et la production reste précaire; il suffit d’une mauvaise récolte pour que la pénurie réapparaisse. Il se produit alors une flambée des prix qui pénalise les pauvres des villes comme ceux des campagnes, la hausse des prix agricoles ne compensant pas la baisse des quantités produites; ils doivent aussi faire face à l’augmentation du prix des produits non agricoles qui suit celle des denrées alimentaires.

Voir aussi :

Jacques Cartier
Crise agricole est une cause, entre autres, qui mènent aux voyages de découverte. Photographie d’Histoire-du-Quebec.ca.

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