Côte-Nord-du-Golfe-St-Laurent

Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent

La municipalité Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent est l’une des plus vastes municipalités du Québec. Elle couvre 2785 kilomètres carrés. Cependant, sa population n’est que de mille Golfiennes et Golfiens. La municipalité se trouve dans la région administrative de la Côte-Nord, dans la région touristique de Duplessis qu’on connaît aussi comme la région de Minganie-Basse-Côte-Nord.

Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent est constituée de onze hameaux ou villages, soit: Kegaska, Musquaro, La Romaine, Wolf Bay, Etamamiou, Chevery, Harrington Harbour, Aylmer Sound, Tête-à-la-Baleine, La Tabatière et Mutton Bay.

Côte-Nord-du-Saint-Laurent a été constituée en municipalité en 1963.

Jusqu’à nos jours, les occupations principales des résidents sont la pêche et la chasse. Cependant, les activités touristiques sont de plus en plus importantes grâce aux nombreux visiteurs qui viennent découvrir la beauté des régions du nord du Québec.

Le village de Harrington Harbour, par exemple, fait partie de l’association des villages les plus beaux du Québec.

Historiquement, ces vastes terres étaient habitées par des Inuits qui formaient de petites communautés isolées. Les premiers Européens y sont arrivés au XVIe siècle, mais c’est à partir de la première moitié du XIXe siècle que des familles de Terre-Neuve y viennent à la recherche de poissons.

Vers la fin du XIXe siècle, le docteur Wilfred Thomason Grenfell fonde une mission médicale dans la région. En 1907, le docteur Grenfell construit un hôpital à Harrington Harbour.

Le climat y est rigoureux en raison de l’influence du golfe du Saint-Laurent, alimenté ici par le courant froid du Labrador. La toundra y est omniprésente. Des îlots forestiers le long des côtes alternent avec des collines dénudées. On y compte au total environ 3 600 îles, îlots et récifs groupés en quelques archipels, dont les archipels de Ouapitagone, de Sainte-Marie, du Petit Mécatina et du Gros Mécatina. Un grand nombre de colonies d’oiseaux marins sont établies sur les îles.

La rivière du Petit Mécatina, la seconde rivière de la Côte-Nord par l’importance du débit, parcourt le territoire, dévalant vers le golfe en une succession de chutes et de rapides. Près de l’embouchure, la rivière du Petit Mécatina forme un imposant delta composé d’une surface sablonneuse surélevée d’une quarantaine de mètres au-dessus du niveau de la mer et entouré d’un immense complexe de tourbières.

Pour visiter Côte-Nord-du-Saint-Laurent, on peut prendre le caboteur Nordik Express qui part de Rimouski et dessert Sept-Îles, Port-Menier (sur l’Île-d’Anticosti), Havre-Saint-Pierre, Baie-Johan-Beetz, Kegaska, Natashquan, La Romaine, Harrington Harbour, Tête-à-la-Baleine, La Tabatière, Saint-Augustin, Vieux-Fort et Blanc-Sablon.

Village de Tête-à-la-Baleine

À mi-chemin de Harrington Harbour et de La Tabatière, sur la Côte-Nord, ce village avec une population de quelque centaines de personnes est établi à quelque 175 km au sud-ouest de Blanc-Sablon. L’endroit est aménagé au fond de la baie Plate dans l’axe sud-est-nord-ouest de l’île de la Tête à la Baleine. Ses pionniers, d’origine acadienne, sont venus des îles de la Madeleine au milieu du XIXe siècle. L’activité économique repose essentiellement sur la pêche à la morue, au pétoncle, au bigorneau et sur la chasse au phoque. La population passait l’été sur les îles, notamment l’île Providence, pour se rapprocher de ses activités quotidiennes, et ne revenait sur la terre ferme qu’en hiver. Toutefois, cette migration saisonnière est plus occasionnelle maintenant en raison de la motorisation des barques qui permet d’accéder plus facilement aux bancs de pêche. Quant à l’appellation du village, elle s’inspire de l’île de la Tête à la Baleine. Dans Labrador et Anticosti, l’abbé Victor-Alphonse Huard note en 1897 que « L’une des îles de cet archipel ressemble à une tête de baleine se soulevant au-dessus des eaux ; et cela suffit pour faire comprendre l’à-propos de l’appellation qui s’est étendue plus tard à la localité toute entière ». Variantes : Whale Head, Mistamek Utuskuan.

Havre des Belle Amours

Ce rentrant de la côte nord du golfe du Saint-Laurent est voisin ouest de la baie de Brador. Le havre des Belles Amours, qui s’avance sur plus de 2 km dans les terres, a servi d’abri et de mouillage aux pêcheurs dès le XVIe siècle. Une pointe à proximité de cette échancrure porte aussi ce nom. Le capitaine basque Martin de Hoyarsabal appelle ce havre Beaulsanim dans ses Voyages aventureux (1579). Des auteurs voient dans ce toponyme le mot basque balza, côte ou endroit où il y a plusieurs côtés. Il peut aussi s’agir de la balsamine, plante odorante, dont plusieurs variétés poussent à l’état sauvage dans la région. Le terme balsamine est apparu dans la langue vers 1545. Au XVIIe siècle,les cartes indiquent plusieurs variantes dont Balsamon (1674). Le cartographe Nicolas Bellin écrit sur deux cartes produites en 1744 et 1755 la double forme Belsamont ou Belles Amours. C’est le toponyme Belles Amours francisé par étymologie populaire que s’est imposé par la suite et qui est toujours usité.

Hameau d’Étamamiou

Le hameau d’Étamamiou se trouve à 140 km à l’est de Natashquan, sur la rive gauche et à l’extrémité du parcours fluvial de la rivière Étamamiou coulant parmi d’innombrables lacs multiformes et de toutes dimensions.

Il s’agit du site d’un poste de traite construit à la fin de l’année 1733, ou peu de temps après, à l’extrémité ouest d’une concession accordée à Jacques de Lafontaine de Belcour (1704-1765), laquelle s’étendait entre les rivières Étamamiou et Nontagamiou, aujourd’hui Nétagamiou.

L’existence de ce poste de traite, qui passa par quelques mains, était attestée en 1847 sur une carte de l’hydrographe H. W. Bayfield. Le nom montagnais du hameau est évidemment emprunté à celui de la rivière que Louis Jolliet a identifiée en 1694 sous la graphie Itaoümiou. Il provient d’aitumamiu, hauteur des terres, ligne de partage des eaux. La tendance parmi les chercheurs, au début du XXe siècle et selon Eugène Rouillard, était d’accepter la graphie Etamamu comme la plus rapprochée de la prononciation montagnaise.

Canton Saint-Vincent

Baigné par le golfe du Saint-Laurent, ce canton de la Côte-Nord, situé à mi-chemin environ de Natashquan et de Blanc-Sabon, est borné au nord par la rivière du Petit Mécatina et l’ouest, particulièrement par la rivière Nétagamiou. Parmi les nombreuses îles disséminées en front, la plus grande est l’île du Petit Mécatina, à l’ouest de cette dernière, l’île Harrington est la seule habitée. La terre ferme qui est plate, basse et criblée de petits lacs, possède un village, Aylmer Sound, qui donne sur le golfe. Cette division territoriale rappelle la mémoire d’Henri-Albert de Saint-Vincent (1698-1762), concessionnaire, avec Guillaume Estèbe d’un établissement de pêche à la rivière du Petit Mécatina en 1740 ; ce qui explique pourquoi son nom est attaché à cette région. Il reçu la croix de Saint-Louis en 1754. Le canton a été proclamé en 1908.

Côte-Nord-du-Golfe-St-Laurent
Côte-Nord-du-Golfe-St-Laurent. Le village de Harrington Harbour. Photo : Dominique Cournoyer

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