Construction navale à Québec
La construction navale au Québec remonte aux origines de la Nouvelle-France et c’est la ville de Québec qui fut le berceau des chantiers maritimes du Canada.
L’intendant Talon fit construire deux petits vaisseaux afin d’organiser le trafic de marchandises avec les Antilles. Le roi Louis XIV en fut satisfait et finança la construction de plus gros vaisseaux capables de tenir la haute mer.
Après Jean Talon, l’industrie du navire fonctionna au ralenti et il n’y eut un regain d’activité que sous l’intendant Hocquart, qui établit un chantier maritime au Palais de l’Intendance. Le gouvernement français avait promis une prime de 500 francs pour tout bâtiment d’au moins 200 tonneaux.
Toutefois, c’est après la victoire navale des Britanniques à Trafalgar en 1805 que l’Angleterre se met à importer du Canada une grande quantité de marchandises, nécessaires pour faire face aux armées de Napoléon. On avait besoin de laine, de chanvre, de goudron, de potasse, de beurre, de bois, de poisson et de céréales. Cette situation entraîna la prospérité de Québec. La marine marchande existante ne suffisant plus aux besoins, l’Angleterre s’empresse d’établir à Québec des chantiers maritimes. L’âge d’or de la construction des navires commence et l’industrie ne cesse de progresser régulièrement jusque vers le début des années 1860.
À Québec, la plupart des chantiers maritimes se trouvaient le long de la rivière Saint-Charles, depuis le carré Parent jusqu’au pont de Stadacona, qu’on appelait aussi le pont Bickell. Rappelons que la rivière Saint-Charles baignait, à marée haute, tout le bas de la falaise du cap Diamant, depuis la Pointe-à-Carcy jusqu’à la rue Saint-Roch.
On établit plus d’une douzaine de chantiers navals au pied de la côte de la canoterie, en arrière du site actuel du Centre d’interprétation du Palais de l’Intendant, au pied de la rue de la Couronne, sur la rive nord de la rivière, près du chemin qui conduisait à Charlesbourg. C’était l’un des chantiers les plus importants et on l’appelait le chantier des Américains.
Bref, la plupart des entreprises se trouvaient dans la vallée de Saint-Charles. Il y en avait également sur les bords du fleuve Saint-Laurent, notamment au marché Champlain, que l’on appelait le cul-de-sac de la basse-ville, au Cap-Blanc et à Sillery.
En dehors des limites de la ville, il y avait deux chantiers à Lévis: un à l’Anse Gilmour et un autre à Neuville. Enfin, dans le chantier situé au bout de l’Ile d’Orléans furent construits en 1824-1825 les plus gros navires de l’époque: Le Columbus, de 3 700 tonneaux et le Baron Renfrew, long de 309 pieds, large de 60 pieds, et jaugeant 5 888 tonneaux.
Neuville n’est pas du côté de Lévis. À l’époque il y avait Lévis et Lauzon.
Sur la rive sud, face à Québec il y eut plus d’une trentaine de chantiers maritimes.