Conscription, mobilisation et soldats

Une conception humaine de la mobilisation, c’est arrivé en août 1940 au Québec

Le général Laflèche apportera sa longue expérience de militaire et d’administrateur a la direction de l’entraînement militaire qui commencera au mois d’octobre pour mettre tous les hommes valides en état de contribuer à la défense de leur pays. Dans une causerie qu’il faisait hier à Montréal, l’ancien ministre de la Défense nationale disait dans quel esprit il procédera au recrutement, de quelle façon in entend traiter ses hommes, ce qu’il attend d’eux. En résumé, il compte que chaque recrue comprendra son devoir et se montrera respectueux de la loi. En retour ceux que l’on soumettra a l’entraînement, on les traitera comme des hommes responsables dont le bonheur et l’avenir ont en jeu tout autant que ceux du pays. Voici comment, d’après le Star, s’est exprimé à ce propos le major-général Laflèche

J’aurai beaucoup à faire avec la mobilisation (des jeunes gens). Je jouerai franc jeu avec mes jeunes concitoyens canadiens. Je sais que leur bonheur et leur avenir sont en jeu. Mon ambition sera de les traiter avec justice et de ne pas oublier que chacun d’entre eux contribue à la sécurité du Canada. Ce sont des hommes et on doit les traiter comme tels. Nous sommes tous Canadiens.

Que chacun envisage d’un cœur joyeux la perspective de faire sa part pour sa patrie. Nous faisons la guerre précisément pour défendre la liberté de l’individu. Celui-ci de son côté doit observer la loi. Je veux qu’il sente qu’il sert sa patrie, ses parents, sa femmes, ses enfants, sa fiancée. Il doit trouver glorieux et viril de se préparer à se défendre soi-même et à défendre les être qui lui sont chers contre des Européens brutaux et sans scrupules et contre d’autres qui probablement ici même sont secrètement des ennemis.

*

Je veux que nos jeunes gens soient heureux, qu’ils connaissent la profonde satisfaction qu’on éprouve à servir le Canada. Ces jeunes gens seront nos défenseurs et je veux qu’ils sachent qu’ils ont notre respect et notre confiance. Leurs pères, leurs leurs mères, leurs conseillers spirituels, leur parents et leurs amis les regarderont avec respect qu’ils méritent. Mais à ces pères, a ces mères, a ses conseillers spirituels, nous devons une assurance. Me rappelant ce qu’il m’a été donne d’observer durant la guerre actuelle, je puis dire qu »en ce qui me concerne et conformément a l’esprit de la loi et des règlements en vertu desquels vos fils et les miens seront appelés, je verrai à ce qu’ils soient traites arec justice et équité, quelque soit leur rang dans la société.

Ces mots du général Laflèche précisent bien dans quel esprit se fera le recrutement pour l’entraînement militaire destiné à assurer la défense du pays. Cette conception humaine de la mobilisation assure a chacun, qu’il soit d’une province ou d’une autre, le traitement équitable auquel il a droit.

L’instruction des soldats canadiens

La Légion canadienne veut organiser des cours que les provinces reconnaîtraient

Kingston, Ontario, 27 août 1940. On a préparé un plan à la conférence des services d’éducation de la Légion canadienne, qui permettrait aux militaires en service actif de suivre des cours et d’obtenir des autorités de chaque province la reconnaissance officielle de leurs efforts.

Parmi les représentants des provinces qui assistent à la conférence on remarque plusieurs ministres de l’éducation. Terre-Neuve s’est fait représenter. Des éducateurs de tout le Canada ainsi que des représentants de l’armée, de la marine et de l’aviation, prennent part aux débats.
Trois soldats en correctionnelle

Trois soldats, David Gallard Wilson, 396, rue Sébastopol; George Dunkley, de Belleville, en Ontario, et Earl Williams, 758, rue Chatham, coupables d’avoir volé cinq gallons d’essence dans l’automobile d’un Montréalais, revenaient hier devant le juge Rodolphe De Serres, pour recevoir leur sentence. Conduits par un officier, les trois coupables se mirent à la barre, firent le salut militaire et attendirent. Le tribunal se montra clément et décréta : – N’oubliez pas que vous êtes soldats. Je sais que vous ne reviendrez plus ici. Les quelques heures que vous avez passées dans les cellules seront votre punition.

Autre salut militaire, garde-à-vous et sortie…

Soldat condamné à un an d’emprisonnement.

Victoria, 22 août. Frank Beaufort, une recrue de l’armée active, a été condamné à un an d’emprisonnement aujourd’hui, pour avoir fait des déclarations subversives.

Le danger nous commande d’apprendre à nous battre

«Je suis convaincu que nous vaincrons, dit le major-général LaFlèche, mais nous devons être prêts à défendre notre patrie menacée»

«Je suis revenu de France avec la conviction que l’Allemagne peut être vaincue. Nous avions mésestimé sa force, mais maintenant que nous sommes au courant de ses procédés, que nous connaissons ses méthodes d’action, je suis convaincu que nous pouvons remporter la victoire», a dit hier midi, le major-général L.-R. LaFlèche au cours d’une conférence prononcée devant les membres du Rotary Club.

« J’ai vu la France avant l’offensive de mai, a ajouté le conférencier, j’ai vécu avec le peuple français. Le souvenir de 1914-1918 mettait chacun en confiance. Le peuple en avait fini du Front Populaire. Le soldat était aux armées; le paysan à son champ. Les choses allaient doucement… trop doucement. Moins de vigilance, moins de compréhension de l’imminence du danger et pas de préparatifs suffisants pour subir le choc. Hélas! pas le même enthousiasme, pas le même esprit. Ce n’était plus le «Ils ne passeront pas» de Verdun.

*

« Lorsque Hitler a lancé ses forces à l’attaque, a continué le major-général, les armées françaises ont été broyées sous le choc. Moins de deux mois plus tard, la France que nous aimons tant était à la merci des nazis. Sachons tirer profit de cet exemple et affrontons de face les problèmes à régler.

L’année a été défavorable, j’en conviens, mais il existe encore des raisons d’espérer. La marine royale assure encore le maintien des routes commerciales britanniques sur les sept mers. Nos armées se sont constituées rapidement et solidement. On entraîne des milliers de nouveaux soldats chaque jour. La Royal Air Force remporte victoire sur victoire. Ici au Canada nous faisons notre part.

« L’Europe est à 3,000 milles de notre continent, a dit le conférencier, mais le danger est beaucoup plus proche. Le Canada peut produire les denrées et les munitions dont l’empire a besoin et peut fournir d’énormes quantités de produits bruts ou ouvrés. Cela aidera grandement à nous apporter la victoire. Il n’en reste pas moins cependant, que nous devons nous préparer à défendre notre pays, à nous battre aussi bien qu’à travailler ».

*

Après avoir fait remarquer que les Canadiens se sont enrôlés en grand nombre pour service outre-mer et au pays, M. LaFlèche a dit que tous les jeunes Canadiens doivent être prêts à prendre une part active dans la défense de nos foyers et de notre patrie.

« Le Parlement a adopté, une loi de mobilisation, a-t-il dit. Tous les jeunes gens devront subir un entraînement militaire d’environ trente jours. Bientôt on appellera nos jeunes gens pour cette période d’entraînement. Dans ce dernier domaine, j’aurai pour ma part, un rôle à jouer. Je suis prêt! Je sais que le bonheur et l’avenir de mes jeunes compatriotes sont en jeu. Ce sont des hommes, on les traitera comme tels. Je ne perdrai jamais de vue que chacun d’entre eux fait sa part pour sa patrie ».

« Je veux que tous ceux qui seront mobilisés sentent qu’ils sont appelés pour défendre leur pays, leurs parents, leur femme, leurs enfants, leur fiancée, a dit en terminant, le major-général LaFlèche. Le jeune Canadien est appelé à remplir tous son devoir pour sa propre défense contre certains hommes sans scrupules en Europe et même ici qui secrètement travaillent contre lui. Je veux qu’il soit heureux de son rôle, qu’il soit glorieux de défendre son pays et qu’il soit certain qu’il a le respect et la confiance de ses parents et de ses amis. Ceux-là le regardent avec respect et admiration. Il le mérite. »

M. de Gaspé Beaubien, président du Rotary, a remercié le conférencier en français et en anglais. M. LaFlèche avait lui aussi parlé dans les deux langues.

Cours pour les instructeurs de cadets à Granby

Une vingtaine de cadets suivent actuellement ces cours depuis le 22 août 1940

Une vingtaine de cadets suivent actuellement de» cours d’instructeurs de cadets. Classe « A », à l’école du Christ-Roi, à Granby. Ces cours qui se donnent depuis le 22 août tous les jeudis et samedis, n’auront lieu qu’une fois la semaine, le samedi, après l’ouverture des classes. Ce sont les cours qui s’étendent sur une périodes de soixante heures.

On ferme le bureau de recrutement de Val d’Or

Le 31 août prochain, on fermera le bureau de recrutement qui a été établi à Val d’Or, il y a un mois pour les officiers recruteurs du district #4.

Le major H. – A. Seely était chargé de la direction de ce bureau. Il demeurera à Val d’Or quelques jours après la fermeture du bureau de recrutement et du bureau médial pour tout remettre à l’ordre.

Au cours du mois, de nombreux soldats, et en particulier des bûcherons et des techniciens se sont enrôlés à ce bureau. Après leur avoir fait subir leur examen médirai sur les lieux, on les envoyait au centre de recrutement de Montréal où ils étaient répartis dans les différentes unités.

L’ouverture à la circulation de la nouvelle route du nord a facilite le transport de ces soldats.

Comité d’enquête

Un comité composé comme suit s’assemblera, à la demande du président pour mener une enquête sur les circonstances qui ont entouré l’accident survenu au lieutenant N. Dinning, de la compagnie #4, C. D. C., C.A.S.F., qui a été blessé en motocyclette en revenant de Sherbrooke à Montréal, le 18 août dernier.

Voici la composition de ce comité : président – lieutenant-colonel A. Fleming, V.D.; membres : le major H. V. Driver, D.D.O.; le capitaine K.-S. Ritchie.

Pour combattre efficacement le froid

Dans les camps, les soldats couchent sous la tente et les nuits commencent à être froides vers la fin d’août. C’est pourquoi les ordres de district contiennent qu’à partir du 26 août, les officiers, sous-officiers et soldats qui sont dans les camps pourront disposer de trois couvertures bien chaudes.

À lire aussi :

150e bataillon général Laflèche
Canadiens français enrôlez-vous au 150ième Carabiniers Mont-Royal. Sous le commandement du Lt-Colonel H. Barré. Un régiment d’élite, composé d’hommes de choix, et commandé par des officiers d’expérience revenus du front de la guerre. Bureau de recrutement, arsenal du 65e régiment, coin avenue des Pins et rue Henri Julien, Montréal. 1914-1915. Lithographie. Bibliothèque et Archives Canada.

Laisser un commentaire

Exit mobile version